Ferrari avertit la FIA : le système des budgets plafonds peut ’s’effondrer’ faute d’équité
Un règlement jeune et perfectible dont Red Bull profite ?
Que les budgets plafonnés existent en F1 est une chose ; qu’ils soient dûment contrôlés en est une autre. Une réglementation financière efficace sur le papier serait vidée de son sens si les moyens mis en œuvre par la FIA (avec recours à des cabinets de conseils) pour contrôler les moindres dépenses des équipes, n’étaient pas suffisants.
Or justement chez Ferrari, on s’en inquiète de plus en plus (voir notre article) : et si une équipe, au hasard Red Bull, dépassait le plafond afin d’apporter toujours plus d’évolutions ? C’est l’autre polémique du paddock qui monte, à côté de celle de la Red Bull verte…
Laurent Mekies, justement chez Ferrari, peut-il expliquer d’ailleurs comment se déroule au quotidien le contrôle de la FIA ? Si cela rajoute un peu ou beaucoup de charge de travail aux équipes ? Le règlement est-il mature au point d’être déjà sans faille ou anicroche ? Vu l’ampleur de la tâche, on peut en douter et Mekies confirme.
« Eh bien, vous savez, c’est un très bon point. Il y a un peu de travail supplémentaire pour les équipes. Mais c’est bien, il n’y a aucun moyen d’appliquer ce type de réglementation si vous ne le faites pas jusqu’au dernier pour cent, parce que même s’il y a de petits écarts sur les 140 millions de dollars qui n’ont pas été certifiés, même si vous avez un écart de un-deux-trois-quatre millions, cela pourrait signifier une, deux ou trois évolutions en plus. »
« Il faut donc être précis, jusque dans les moindres détails de la structure des entreprises et des différences entre les pays, etc. Et c’est un niveau auquel nous ne sommes pas actuellement. Tout simplement parce que les réglementations sont jeunes. Et c’est pourquoi, dans cette phase initiale, nous devons tous faire très attention à avoir la flexibilité nécessaire, pour nous assurer que nous ayons toujours une réglementation équitable, que nous ayons toujours un plateau équitable pour tout le monde. Et nous continuons à appliquer des réglementations qui sont bonnes pour l’avenir. »
« Vous savez, si vous regardez combien de personnes il faut avoir aujourd’hui dans les départements techniques de la FIA, par exemple pour faire appliquer les règlements, vous devez créer ce type de départements pour les règlements financiers également dans les équipes. Et cela prend du temps. Ils font un très bon travail, ils ont besoin de tout le soutien et de toute la liberté nécessaire pour s’assurer qu’ils puissent atteindre les bons objectifs. »
Le terme de zones grises fait de nouveau son apparition dans la bouche d’un responsable de la Scuderia. Justement pour continuer à mettre la pression sur Red Bull ? On sent bien qu’entre les lignes, Mekies regarde vers Milton Keynes en mettant aussi la pression sur la FIA.
« Eh bien, vous savez, je pense que c’est un nouvel aspect. Et si vous repensez à la période pendant laquelle nous avons joué avec les règlements techniques et les règlements sportifs pour les rendre solides comme le roc en tant que sport ? Vous devez admettre que le règlement financier est encore un ensemble de règlements très jeunes, et comment pouvons-nous collectivement les rendre applicables ? Comment les rendre équitables dans toutes les situations ? C’est un grand défi à l’heure actuelle. Nous savons que cela va prendre du temps. »
« Par conséquent, nous pensons que les questions clés sont les suivantes : comment gérer, comment gérer collectivement ces premières années de réglementation, où nous savons qu’il y a des zones d’ombre, où nous savons qu’il y a des choses qui doivent être améliorées ? »
Mekies prend l’exemple de l’inflation à l’appui de son argumentation : il a peut-être tort du reste puisque l’inflation est plus élevée au Royaume-Uni qu’en Italie pour le moment. Un traitement équitable pour les équipes au Royaume-Uni équivaudrait donc à une augmentation de leur budget.
« Un exemple simple est de savoir comment gérer les situations de force majeure, comme l’inflation, dont nous discutons depuis longtemps. Nous pensons donc que la FIA devrait avoir le pouvoir de s’assurer que les règles soient équitablement applicables, et avoir la liberté dans ce cas de s’assurer que le système n’explose pas à cause des difficultés des premiers jours. »
« Et nous pensons certainement qu’à long terme, ce sera un très bon règlement pour tout le monde. Au cours des premières années, nous devons être très prudents et nous assurer que nous atteignons, dès que possible, le bon niveau de mise en œuvre et le bon niveau de définition. Je pense qu’entre-temps, nous devons avoir une certaine flexibilité de la part de toutes les parties pour éviter que les choses ne s’effondrent. »
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