Faire rouler un rookie en F1, mode d’emploi : Mercedes a bien préparé Vesti aux EL1
Beaucoup d’informations à emmagasiner en peu de temps
C’est d’ici quelques minutes, en Essais Libres 1, au Mexique, que Fred Vesti va faire ses débuts dans un week-end de F1, au volant de la Mercedes. Le jeune pilote Mercedes, deuxième du championnat F2 derrière Théo Pourchaire, est un des grands espoirs du sport.
Zhaoming Li, ingénieur en chef chargé de la performance et de la simulation chez Mercedes, a notamment pour responsabilité de préparer au mieux Vesti pour cette séance.
Comment s’y prend une équipe de pointe pour ce faire ? Car la tâche n’est pas mince et il faut que ce test soit utile à Vesti mais aussi à Mercedes, pour récolter le maximum de données le vendredi…
« Pour préparer un rookie, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire, mais ce nombre est limité. Par exemple, on peut aider Fred à se familiariser avec le circuit et travailler avec les ingénieurs. On peut aussi passer en revue toutes les procédures sur la voiture, comme les changements de bouton, les procédures pour les départs, des choses comme ça. Nous pouvons tous les reproduire dans le simulateur. »
« Et pour Fred, par exemple, nous avons préparé une session avec les ingénieurs de course de George pour qu’il puisse passer en revue toutes les communications, tout le langage qu’ils utilisent, se préparer pour cela. »
Mais si le simulateur peut beaucoup, il ne peut pas tout en l’espèce, poursuit Li.
« Le simulateur fait de son mieux pour reproduire le monde réel, mais il y a des choses qu’il ne peut vraiment pas faire. Ainsi, lorsque Fred conduira au Mexique, il devra faire l’expérience de l’altitude élevée, que nous ne pouvons pas reproduire dans notre simulateur. Il devra également faire face aux températures élevées du cockpit, que nous ne pouvons pas non plus reproduire. Ce sont donc les choses dont il a besoin pour faire l’expérience d’une vraie voiture. Pour le reste, il peut s’entraîner à l’avance à s’habituer au circuit et à connaître les numéros des virages. »
Les réglages moteur, un défi sous-estimé ?
Holly Chapman, ingénieur de piste, chargé de la performance de l’unité de puissance, admet ainsi que Vesti aura tout de même de très nombreuses informations à digérer en très peu de temps
« Pour un pilote débutant comme Fred, il ne faudra probablement pas beaucoup de temps avant qu’il ne soit pleinement opérationnel. Toutes les informations que nous leur donnons sur l’unité de puissance, comme les différents modes stratégie, les différents scénarios et la façon dont ils peuvent changer entre les sessions, peuvent les submerger au début. Nous leur donnons également des conseils sur les différents styles de pilotage. Comment gérer la température de l’unité de puissance, par exemple. »
« Cela peut représenter beaucoup d’informations, mais Fred est particulièrement compétent, il sera très vite à la hauteur. Et les jeunes pilotes ont en fait une grande capacité à assimiler ces informations, donc cela ne devrait pas vraiment être un problème en essais libres. »
« Avant un événement pour préparer un pilote débutant, nous passerons en revue les bases du fonctionnement de l’unité de puissance. Heureusement, ils travaillent beaucoup sur le simulateur à l’avance, ce qui fait qu’ils le connaissent assez bien, mais il y a beaucoup de choses que le simulateur ne reproduit pas fidèlement et que nous avons sur le circuit. Par exemple, la gestion de l’ERS. Il n’y a pas de système pouvant la répliquer en simulateur. Notre priorité est donc la sécurité du pilote, et nous lui expliquons ce qu’il doit faire en cas de problème avec le système ERS. Au-delà, il s’agira de veiller à la fiabilité de l’unité de puissance, c’est-à-dire à des choses comme la gestion de la température, la gestion de l’usure, car certains styles de pilotage peuvent être très dommageables pour l’unité de puissance. »
Hugues Bretonnier, ingénieur en chef chargé de la performance, lui conclut sur quelques détails pratiques mais essentiels : notamment le confort dans le baquet.
« Fred a été dans l’usine pour mouler un baquet, ce qui lui a permis d’ajuster un peu l’ergonomie à sa morphologie. C’est un élément important de la préparation d’un week-end de course et de l’adaptation à sa nouvelle machine lors d’une séance d’essais. »
« Une fois sur la piste, il s’agit de se mettre à l’aise dans l’environnement. Avec la voiture, vérifier les baquets, les rétroviseurs, l’agencement général, les sensations dans la voiture. »
Mercedes F1
Mercedes F1 : Wolff ’préfère être battu par une équipe cliente’
Bonnington a lancé un dernier ’hammer time’ à Hamilton à Abu Dhabi
Bottas : Signer avec Mercedes F1 pour 2025 est ’très probable’
Wolff est heureux de ’terminer sur une bonne note’ avec Hamilton
+ sur Mercedes F1