Être une femme en F1, c’est pas si facile…
Trois témoignages inspirants et révélateurs
La F1 a fait les comptes : il y a six ans 28 % des employés seulement des équipes de F1 étaient des femmes ; aujourd’hui, cette proportion n’a que bien peu progressé (30 %).
Il y a tout de même du changement dans l’air : en particulier dans les esprits, pour progresser vers plus d’égalité.
Mercedes est ainsi une des équipes les plus engagées pour la diversité, de genre ou d’origine.
Rosie Wait (photo), cheffe de la stratégie de course chez Mercedes au Royaume-Uni, a pu commenter cette évolution des mentalités pour la BBC. Elle a ainsi décrit l’évolution du climat général en F1 pour les femmes de 2008 (ses débuts en F1) à aujourd’hui.
« En 2008, je pouvais compter sur les doigts d’une main le nombre de femmes dans le bureau d’études. »
« C’est formidable de voir qu’il y en a beaucoup plus maintenant. »
Ingénieure de formation, Rosie Wait a une lourde responsabilité : c’est elle qui décide, en gros, quand George Russell et Lewis Hamilton doivent s’arrêter aux stands en Grand Prix.
« J’ai une équipe d’environ neuf personnes et il s’agit d’essayer de maximiser tous les résultats dont la voiture est capable, quel que soit le week-end. »
« Nous avons beaucoup de gens à l’usine qui font de l’analyse de données, construisent des modèles et utilisent des outils pour aider à la prise de décision - pour s’assurer que nous tirions le meilleur parti de chaque chose. »
« Pendant une course, vous avez vraiment ces périodes où l’adrénaline monte et où vous pouvez dire que telle ou telle décision sera déterminante - c’est très excitant, mais cela peut aussi être assez effrayant. »
« Il n’y a rien jamais ‘terminé’ en Formule 1. Il y a toujours plus à faire. »
Il y a deux ans, Rosie Wait est devenue maman et est donc partie en congé maternité. Comment a-t-elle su ainsi concilier vie professionnelle et familiale par la suite ?
« Mon mari est médecin, ce qui signifie que son travail est très intransigeant. »
« Si quelque chose se présente, c’est moi qui dois faire un compromis et quitter le travail. J’espère que cela deviendra plus normal dans l’industrie, tant pour les femmes que pour les hommes. »
« Il est possible d’avoir une carrière et une famille et de s’impliquer activement dans les deux. C’est difficile, c’est difficile pour tout le monde, mais ça marche vraiment. »
Travailler en F1, un dévouement de chaque instant
Emmie Jones est elle technicienne moteur pour Red Bull Powertrains, et travaille donc sur l’unité de puissance 2026 du nouveau manufacturier de Milton Keynes. Elle est aussi présente sur les Grands Prix, pour s’occuper de la maintenance et du maintien en condition opérationnelle des moteurs.
Elle raconte notamment à quel point travailler en F1 est un véritable sacerdoce...
« Si vous aimez la Formule 1 comme moi, le travail est facile, mais soit vous avez une vie, soit vous avez la Formule 1 - vous ne pouvez pas avoir les deux. »
« Je suis en Formule 1 depuis cinq ans et c’est tout ce que j’attendais et plus encore. C’est tellement agréable, c’est comme une petite famille. »
« Les meilleurs moments sont les gens que vous rencontrez, les pays que vous voyez et les victoires. »
Maintenant, comme chacune et chacun, Jones attend, pour franchir véritablement un cap dans l’égalité, l’arrivée d’une pilote femme en F1... La création récente d’une ’F1 Academy’ peut-elle y aider ?
« Je pense qu’il y a une énorme pression pour obtenir une femme pilote. Personnellement, je pense que lorsqu’une femme sera prête et suffisamment compétitive, elle obtiendra une place en Formule 1. »
A quand plus de mécaniciennes en F1 ?
Enfin, Abbie McMurray est apprentie mécanicienne de course chez Mercedes, et fera donc partie de la relève au sein de l’équipe anglo-allemande.
Elle raconte la prégnance des stéréotypes et barrières mentales que les femmes doivent vaincre pour arriver en F1 - mais là encore, les choses évoluent dans le bon sens.
« Quand j’ai voulu essayer de me lancer dans cette aventure, c’était l’inconnu. »
« Il était difficile d’imaginer être ici… »
« Mais ces dernières années, j’ai l’impression que le paysage a changé et que le sport s’ouvre à un nombre croissant de personnes. »
« Mon objectif final est d’être à plein temps sur l’équipe de piste, de travailler sur la construction, les réglages et le démontage des voitures en Grand Prix. »
On compte encore bien peu de femmes mécaniciennes en F1, encore moins que dans d’autres postes...
« Il est indéniable que la F1 est dominée par les hommes. »
« En tant que mécanicienne, je ne pense pas que nous soyons très nombreuses en F1 et j’ai dû faire face à des défis physiques, comme des outils clairement conçus pour un homme moyen alors que je suis une petite fille. »
« Je dois m’adapter et j’aime le défi que cela représente. »
« Depuis que j’ai rejoint l’équipe, j’ai l’impression d’être traitée exactement de la même manière et je pense que c’est exactement l’équilibre que nous devrions atteindre. »
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