Entre débâcle financière et opportunité sportive, quel sera l’impact du Covid-19 sur Renault F1 ?
La maison-mère va-t-elle couper les crédits ?
La pandémie de Covid-19 a totalement bouleversé le calendrier de la saison 2020 de la F1, entre reports et annulations pures et simples de Grands Prix. L’intersaison 2019-2020 sera ainsi exceptionnellement longue, et la saison 2020 devra au contraire se tenir sur un laps de temps particulièrement resserré. Dans le même temps, l’entrée en vigueur du nouveau règlement a été reportée, de 2021 à 2022, et le plafond budgétaire pourrait être abaissé afin de préserver la santé financière des équipes. Si la vie se fige, le sport reprendra bientôt ses droits. Il est alors légitime de se demander à qui profite (ou non) une telle situation…
Huitième épisode de cette série avec Renault...
Les désavantages de cette situation pour Renault
Pour Renault, la perspective de devoir disputer la saison 2021 avec le même châssis qu’en 2020 ne semble pas, a priori, des plus enthousiasmantes. En effet, l’écurie française, avant le report du nouveau règlement, avait déjà accepté le fait que 2020 soit une saison de « transition », et s’attendait ainsi à devoir plus ou moins stagner en milieu de grille en 2020, avant de rebondir en 2021. Dès lors, la certaine stagnation de Renault devrait durer une année de plus que prévu, en 2021 aussi. Cela ne risque pas d’arranger l’ambiance à Enstone, alors qu’officiellement, lors de son retour en F1, Renault avait annoncé vouloir viser le titre mondial en 2021.
Surtout, à brève échéance comme à moyen terme, la crise économique et financière va placer la maison-mère Renault dans une situation extrêmement préoccupante – au point que le gouvernement français n’écarte pas, aujourd’hui, la thèse de la nationalisation pour sauver l’ancienne Régie. A l’heure où Renault envisage de sévères réductions de coûts (déjà envisagées avant la crise par ailleurs), incluant des fermetures d’usine, l’avenir du projet F1 pourrait peut-être être mis sur la table et ne plus apparaître prioritaire. D’autant qu’avec la perte de McLaren comme client-moteur, Renault aura moins de cash provenant directement de la F1…
Les opportunités de cette situation pour Renault
Mais cette situation est aussi porteuse de certaines bonnes nouvelles pour l’équipe française. Tout d’abord, à brève échéance, le report de la saison 2020 peut apparaître comme une bonne nouvelle dans la mesure où, de toute façon, Renault ne semblait pas particulièrement compétitive pour ce début d’année, menacée par McLaren et surtout par la percée de Racing Point. Le report du début de saison a permis, peut-être, d’éviter quelques petites désillusions à Daniel Ricciardo et Esteban Ocon.
Sur le plan des pilotes, justement, le report généralisé de la saison pourrait permettre de sécuriser l’avenir de Daniel Ricciardo au sein de l’équipe. En effet, en raison de cette situation particulière, le marché des transferts risque d’être figé ; Daniel Ricciardo, qui arrivait en fin de contrat avec Renault F1, pourrait ainsi rempiler pour un an, et l’équipe française sauverait dès lors l’un de ses plus brillants actifs.
Enfin, d’un point de vue structurel, l’abaissement prévu des budgets plafonnés est une excellente nouvelle pour Renault, qui trouvera là de nouveaux arguments pour lutter, à armes plus égales, face aux trois écuries de pointe, Mercedes, Red Bull et Ferrari.
Toujours d’un point de vue structurel, ce laps de temps supplémentaire permettra à Renault de parachever sa reconstruction et d’affiner ses méthodes de travail en particulier. Cyril Abiteboul pourrait ainsi utilement mettre à profit cette période pour régler le grand problème structurel de l’équipe, à savoir les défauts de communication entre Enstone, l’usine châssis, et Viry, l’usine moteur. Dans le même temps, Pat Fry, qui vient d’arriver pour remplacer Nick Chester sur la direction technique de la partie monoplace, aura plus de temps pour avoir une vraie influence sur la voiture 2022 – le nouveau grand objectif de Renault F1.
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