En tant que sport américain, la F1 doit-elle avoir des playoffs ?
Maffei ne pense pas que ce soit nécessaire mais ne l’exclut pas
Depuis 2017, les propriétaires de la F1 sont américains. Liberty Media a drastiquement changé la communication du championnat, l’a ramenée outre-Atlantique, et la développe sur Netflix et avec une approche de divertissement que l’on connait aux Etats-Unis.
Mais en tant que sport américain, la Formule 1 peut-elle prendre tous les codes des sports US et avoir une phase de playoffs en fin de saison ? Greg Maffei, le PDG de Liberty Media, tempère cette idée même s’il ne l’écarte pas complètement. Il précise que l’intérêt de la F1 est justement d’avoir un champion de la saison complète.
"Je ne pense pas que nous en soyons encore là" a déclaré Maffei. "Je pense que l’une des grandes qualités de ce sport que l’on retrouve également dans le baseball, mais pas dans tous les sports, est le fait que nous passons la saison et que nous couronnons un champion du monde à la fin. C’est une grande victoire, je pense, dans l’esprit de beaucoup de gens."
En effet, le concept de playoffs sert à qualifier plusieurs équipes ou pilote durant une saison régulière, et ces qualifiés sont les seuls à se disputer le titre. En NASCAR, il y a longtemps eu des playoffs de dix manches après une saison régulière de 26 courses.
Désormais, c’est un tableau éliminatoire qui décide de cela, avec 16 qualifiés pour 3 courses, puis 12 pour les 3 suivantes, puis 8 pour les 3 suivantes, et enfin 4 pilotes en finale. Ce schéma, certes parfois artificiel en matière de résultats, montre qu’il est possible de faire des playoffs avec un système de championnat comme on les connait en sport automobile.
Maffei note que le baseball s’est adapté en changeant de nombreuses règles pour se rapprocher du public : "La Major League Baseball est un endroit avec une tonne de traditions, de fières traditions, et pourtant elle a dû changer."
"Il y a eu des changements au cours des deux dernières années, le principal étant l’horloge des lancers. De plus, il n’y a pas de changement, le nombre de fois où l’on peut lancer vers la première base est limité, de même que le nombre de fois où le batteur peut sortir de la boîte du batteur."
"Tous ces changements sont nouveaux et ils ont amélioré le sport, je pense, dans l’esprit de la plupart des gens. La Formule 1 est un sport avec beaucoup de fières traditions et, dans certains cas, il y a une résistance au changement. Il ne faut pas changer pour le plaisir de changer, mais il faut continuer à avancer et à évoluer avec le temps."
La F1 agit en "direct avec le consommateur"
L’Américain rappelle ce qu’a déjà fait Liberty Media pour la F1, notamment sur le plan de l’exposition médiatique : "La Formule 1 était autrefois une affaire d’entreprise à entreprise. Le spectacle venait en ville, le promoteur local était celui qui vendait les billets et comprenait vraiment qui était le public."
"Nous avons évolué vers un commerce beaucoup plus direct avec le consommateur, où nous comprenons mieux les fans. Nous connaissons mieux les fans et nous devons le faire parce que tous les autres sports font la même chose. Ils comprennent ce que leurs fans veulent et comment répondre à leurs besoins."
"C’est un domaine dans lequel je me suis impliqué et que j’ai encouragé. Nous avons parlé de l’évolution de la télévision linéaire. Le monde se fragmente et les jeunes fans ne veulent pas nécessairement regarder une course qui dure une heure et demie ou deux heures."
"Trouver de nouveaux moyens de les atteindre, des versions raccourcies, les toucher sur les médias sociaux, les toucher sur les plateformes qui les intéressent, qu’il s’agisse de YouTube ou d’autre chose, ce sont des domaines qui m’intéressent."
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