En plein doute sur lui-même, Wolff a songé à quitter la F1

Il confie ses doutes sur sa santé mentale avec le Covid

Par Alexandre C.

16 juin 2021 - 09:57
En plein doute sur lui-même, Wolff (...)

Le sujet de la santé mentale a été remis sur le devant de la scène dans le monde du sport de haut niveau suite au retrait volontaire de Naomi Osaka de Roland-Garros. Plusieurs équipes en particulier ont beaucoup fait pour ce sujet ces dernières années, afin que la santé mentale ne soit plus un tabou (voir notre article) : McLaren, Renault et Mercedes. C’est d’ailleurs Lewis Hamilton qui a évoqué de nouveau l’importance de la santé mentale à l’occasion de l’actualité tennistique.

Toto Wolff, lors d’un « Forum LinkedIn » récemment, s’est lui aussi exprimé sur le sujet, d’un ton très personnel. Il a évoqué ses doutes sur sa carrière notamment, alors qu’il hésitait entre deux voies.

« J’ai découvert que je dois être authentique en tant que personne qui est plus sous les projecteurs, devant une caméra, et qui représente des marques fantastiques comme Mercedes et Petronas. »

« Mais quand je vois des gens qui ont, disons, des rôles plus visibles, on a tendance à penser qu’ils sont heureux et qu’ils ont tout dans leur vie, de bonnes relations, de l’argent et du succès. La vérité, c’est que ce n’est pas une règle universelle. »

« Avant de rejoindre la F1, j’ai eu une véritable crise – au milieu de ma vie. Je ne savais pas si je devais rester dans la finance ou si je devais faire autre chose et je me suis retrouvé au Grand Prix de Monaco, par pure coïncidence. Pour moi, tous ceux qui étaient là à travailler pour les équipes menaient une vie parfaite, alors avancez de 20 ans et je me retrouve dans la même situation. »

Toto Wolff a alors accepté qu’il connaissait lui-même des "journées difficiles" en acceptant de voir en face ses faiblesses : là encore, pour ne plus faire de la santé mentale un sujet de doute un tabou.

« Parfois, nous devons simplement comprendre que nous passons de mauvais jours, de mauvaises semaines ou de mauvais mois. Nous devons alors passer du temps avec nous-mêmes et essayer de comprendre ce qui nous rend heureux ou non. »

« Cette réflexion vous aide à mieux comprendre comment structurer votre vie. »

Et chez Mercedes, comment Toto Wolff s’y prend-il pour gérer ce sujet ? En tant que directeur d’écurie et en tant qu’individu ?

« Comme beaucoup d’autres personnes, je lutte contre des problèmes de santé mentale et j’ai une équipe formidable... il ne s’agit pas d’un "je suis pathologiquement malade" universel. »

« C’est plutôt que je reconnais que toutes les meilleures personnes avec lesquelles j’ai travaillé ont des temps morts et si elles ont un groupe formidable autour d’elles, c’est le groupe qui portera la charge, la responsabilité. »

Et Toto Wolff de citer l’exemple de la pandémie comme point bas de sa santé mentale... Il aurait même pensé à quitter le sport l’an dernier.

« Pour moi, c’était l’année dernière. La Covid est arrivée et je ne savais pas vraiment si je voulais continuer dans ce sport, si j’étais quelqu’un qui se concentrerait sur un seul domaine, ou si la finance était le domaine dans lequel je voulais revenir. »

« Pendant des mois, je n’ai pas trouvé de réponse à ma question et puis évidemment, vous n’êtes pas au mieux de votre forme. »

« Afin de protéger l’organisation, afin de créer le meilleur cadre possible, vous devez vous occuper de vous-même. »

Une autre personne a peut-être beaucoup compté dans l’évolution des perceptions chez Mercedes : James Allison, le directeur technique, qui était venu à Brackley, près de sa famille au Royaume-Uni, après avoir perdu sa femme... Toto Wolff s’exprime sur ce sujet douloureux.

« C’est ce que mon directeur technique a utilisé, comme argument [nécessité de prendre le temps pour soi], lorsque j’ai dit ’Je ne suis pas le meilleur moi et je reviendrai dans quelques jours’. »

« Il m’a dit : ’Prends tout ton temps parce que quand tu reviens, tu dois répandre ta magie’. Si vous ne vous sentez pas capable pour le moment, ce n’est pas grave, nous porterons la responsabilité. »

« C’est quelque chose que j’ai trouvé vraiment rassurant et qui a montré que l’organisation dont nous avons tous fait partie est vraiment forte et que si vous devez vous mettre à l’écart pendant un moment, quelqu’un d’autre va porter le ballon. »

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