En 2007, BMW Sauber n’était pas convaincue du talent de Vettel, révèle Heidfeld

Il juge aussi Massa moins talentueux que Kimi Räikkönen

Par Alexandre C.

22 avril 2020 - 18:04
En 2007, BMW Sauber n'était (...)

Nick Heidfeld, en 2001 puis en 2002, a su battre deux futurs stars de la F1 qui faisaient leurs armes chez Sauber, Kimi Räikkönen et Felipe Massa. Ses performances d’alors ont peut-être ainsi été sous-estimées, car il ne faut pas non plus oublier que l’Allemand, ancien protégé de Mercedes, n’avait fait ses débuts en F1 qu’en 2000, chez Prost.

En 2001, dans la Sauber, Nick Heidfeld a ainsi dominé le rookie Kimi Räikkönen ; mais l’année suivante, ce fut bien le Finlandais qui fut choisi par McLaren pour remplacer Mika Hakkinen. N’était-ce pas là une injustice selon Nick Heidfeld ?

« Je n’ai pas eu l’impression que McLaren m’ait laissé tomber » a-t-il relativisé, beau joueur, au micro du podcast "Beyond the Grid".

« Ils ont fait un bon choix avec Kimi bien sûr, car il est devenu champion du monde. Mais j’étais toujours pilote junior pour McLaren, je sentais que j’avais fait tout ce qu’il fallait, je l’avais battu en qualifications, alors que ce n’était que ma deuxième année en F1. Sur ce moment, je me suis dit, ce n’est pas grave, je suis encore jeune, je me battrai pour un titre de champion plus tard. »

« Pour moi, la force de Kimi, c’était son rythme de course. Vous pouvez le voir aussi dans ses statistiques, avec ses meilleurs tours. »

Les relations entre lui et Kimi Räikkönen avaient-ils pâti de l’appât du volant McLaren ?

« Ce n’était pas tendu du tout, nous nous amusions beaucoup. Mais vous ne devenez pas champion du monde en étant paresseux ! »

En 2002, ce fut au tour de Felipe Massa, toujours chez Sauber, de subir la loi de Nick Heidfeld.

« Il n’était pas naturellement si talentueux que l’était Kimi » poursuit Nick Heidfeld. « Il était extrêmement rapide par occasions. Il est passé par une courbe d’apprentissage, alors que Kimi était rapide tout de suite. Cela a pris un peu plus longtemps à Felipe pour avoir ce rythme. »

« De tous mes coéquipiers, c’est le gars que j’ai le plus aimé, c’est vraiment un gars formidable. »

Nick Heidfeld n’a pas non oublié sa cohabitation avec Mark Webber, chez Williams…

« C’était le meilleur de mes coéquipiers en qualifications. C’était un monstre en qualifications, comme Jarno Trulli. En course, je m’améliorais, mais en qualifications, je souffrais face à lui. »

Nick Heidfeld a également fait équipe chez BMW-Sauber avec Robert Kubica… dont le come-back en F1 l’a particulièrement impressionné chez Williams, l’an dernier.

« Son retour, même si les performances n’ont pas été comme il l’aurait voulu, sur le plan physique comme mental, c’est incroyable. »

C’est sûrement avec le Polonais que l’Allemand s’est le moins bien entendu…

« Il n’était pas aussi rapide que Kimi [Raikkonen] en course. Ou que [Mark] Webber lors des qualifications. Évidemment, c’est mon opinion personnelle. Mais dans l’ensemble, il était vraiment au rendez-vous. »

« Ce que je n’aimais pas chez lui, ou peut-être ce qui n’était pas vraiment utile pour lui non plus, c’est qu’il pensait la plupart du temps que l’équipe me favorisait plus que lui parce que c’était une équipe allemande, avec BMW, et que j’étais un pilote allemand. »

« Je n’ai pas aimé ça parce qu’il l’a souvent raconté dans la presse et je pense que ce n’était pas vrai. »

Mais c’est sur Sebastian Vettel que Nick Heidfeld a fait les révélations les plus croustillantes. En 2007, pour remplacer Robert Kubica blessé, Sebastian Vettel fit ses débuts au Grand Prix des États-Unis pour BMW Sauber, avec donc Nick Heidfeld comme coéquipier. Mais à l’époque, ni Heidfeld ni BMW ne semblaient vraiment emballés par le talent du futur quadruple champion du monde !

« Il s’en est bien sorti, mais le fait que BMW ne l’ait pas mis dans la voiture [d’emblée] montre également qu’ils n’étaient pas convaincus à 100%. »

« Parce qu’ils lui ont vraiment fait passer beaucoup de tests. L’esprit, c’était de le faire monter dans la voiture mais les résultats n’étaient pas assez bons. »

« Honnêtement, je l’ai sous-estimé à l’époque. Je n’aurais jamais pensé qu’il deviendrait un multiple champion du monde. »

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