Doohan se présente comme ‘l’avenir d’Alpine F1’
Pourra-t-il remplacer Ocon l’an prochain ?
Et si c’était lui ? Pour succéder à Esteban Ocon chez Alpine F1, l’équipe pense à titulariser son troisième et jeune pilote, Jack Doohan.
Le fils du quintuple champion du monde de MotoGP, Mick Doohan, a entamé une sérieuse campagne de préparation en essais privés (avec une F1 de 2022) et dans le simulateur ; de plus, il était dans l’Alpine F1 d’Esteban Ocon en EL1, au dernier Grand Prix du Canada. Mais il a très peu roulé en raison de la météo.
Pour The Race, l’Australien a bien sûr plaidé pour sa crémerie. Tout en admettant « que ne pas faire les gros titres n’est pas idéal », Doohan a rappelé combien il s’investissait à Enstone pour mériter son volant.
« Je suis dans le simulateur à chaque course européenne et quand je peux entre les deux, et j’ai aussi 10-11 jours dans l’A522 (la voiture de 2022, ndlr) de prévu… ce qui est plus que ce que j’aurais pu imaginer. »
« J’ai fait en sorte de faire le maximum du matin au soir pour me maximiser et mettre toutes les chances de mon côté. »
Pour emporter la décision, Doohan mise sur le sportif, certes, mais aussi sur son application, sa rigueur (il a passé 10 heures dans le simulateur, le vendredi après les essais libres très décevants de Monaco). Il compte aussi sur sa disponibilité pour jouer le jeu du marketing.
« Rien n’arrive pour rien et personne n’est là pour distribuer quoi que ce soit sans raison, alors j’essaie de tirer le meilleur parti de mon temps dans la voiture, que ce soit en essais, dans le simulateur ou même en tirant le meilleur parti de mes devoirs marketing. La F1 est un tout et oui, il est très important d’être rapide dans la voiture, mais ce sont les sponsors et le marketing qui nous financent, et c’est extrêmement important. Nous représentons également le groupe Renault et Alpine Cars, ce qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble. »
Dans le simulateur, Doohan a-t-il une stratégie particulière pour convaincre Alpine F1 de le titulariser ? Par exemple en battant les temps au tour d’Ocon ou Gasly ?
« Il est assez facile de sauter dans un simulateur et d’être rapide. Ce qui peut faire la différence, c’est de travailler avec l’équipe pour s’assurer que le retour d’information est aussi précis que possible. Quand on ne sait pas, on ne sait pas et quand on sait, on s’affirme. »
« Il s’agit d’une évaluation, mais aussi d’une préparation. L’équipe chargée de l’aérodynamique et des pneus est présente quand vous êtes dans le simulateur, et elle peut voir si je ne conduis pas comme elle le souhaite, si je ne maximise pas l’aérodynamique. Il y a un certain nombre de facteurs qui expliquent pourquoi je suis beaucoup plus rapide que prévu ou beaucoup plus lent, et si les conditions de piste ne sont pas bonnes ou très bonnes. »
Doohan plutôt que Schumacher ou Zhou ?
6e et 3e de ses deux championnats F2, Doohan a-t-il cependant le niveau pour être titulaire dans une équipe d’usine ? Lui rappelle qu’au début de l’année 2023, pour sa dernière saison en F2, il avait été très malchanceux avec la fiabilité.
« En fin de compte, nous regardons les statistiques, il n’y a pas de petite boîte d’information qui dit que ‘Jack Doohan a eu un châssis fissuré pendant cinq tours.’ C’est la réalité qu’il faut accepter, et c’est ce que j’ai fait. »
« Lorsque j’ai l’occasion de monter dans une F1, je fais en sorte d’être aussi rapide que possible. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai été confronté à Esteban et Pierre et ils peuvent le voir, ce qui est important. Même lorsque je me suis qualifié en 17e position à Bakou l’année dernière, une semaine auparavant, j’étais aux essais de Silverstone avec Pierre dans l’A521 et les conditions de piste étaient meilleures. »
Alpine F1 pourrait être aussi tentée de titulariser Mick Schumacher voire Guanyu Zhou l’an prochain. Alors, pourquoi Doohan et pas les autres ?
« Il y a d’autres candidats expérimentés, mais je suis expérimenté aussi. »
« Je suis rapide, je suis jeune. Et je pense que nous avons besoin de jeunesse parce que je suis considéré comme l’avenir de l’équipe. Nous avons une façon différente de penser, nous n’avons pas été exposés aux générations précédentes de voitures de Formule 1, nous venons pour conduire la voiture et en tirer le meilleur parti, sans nous plaindre de l’équilibre, de la conduite, de l’adhérence, mais simplement en montant à bord et en appréciant l’opportunité et en tirant le meilleur parti de ce que nous avons. »
« C’est là que je sens que je peux faire la différence en arrivant, en ayant les idées claires, en prenant une nouvelle direction et en disant : "Hé, nous avons quelque chose à construire, allons de l’avant". »
Doohan admet qu’il a cependant travaillé sur un de ses points faibles : son mental.
« En tant que pilote, l’un de mes points faibles était mon côté mental, surtout quand j’étais plus jeune, j’étais très émotif et passionné par ce que je faisais, et je devais contenir cela. J’ai beaucoup travaillé avec des coachs spécialisés dans le mental, pour me remettre les idées en place. »
« J’ai certainement des points forts, mais je cherche à les améliorer chaque jour. Et je dirais que dans tous les aspects de ma vie, mais aussi dans mes courses, je peux encore m’améliorer parce que je ne dirais pas qu’aucun d’entre nous n’est complet. Il y a toujours des endroits où je peux continuer à apprendre, à maximiser. »
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