Domenicali défend le choix de Ferrari d’avoir recruté Hamilton

Les performances actuelles de Sainz ne changent rien selon lui

Par Franck Drui

3 avril 2024 - 12:31

Le PDG de la F1, Stefano Domenicali, a défendu la décision de Ferrari d’évincer le vainqueur de Melbourne Carlos Sainz au profit de Lewis Hamilton à partir de 2025.

Sainz, 29 ans, se trouve dans la situation délicate d’essayer de trouver un bon baquet pour l’année prochaine alors qu’il affiche une forme exemplaire. Mais le marché est toujours bloqué par Mercedes F1, qui attend de voir si cela pourrait bouger du côté de Max Verstappen.

Ferrari a-t-elle fait le bon choix en recrutant Hamilton ? Interrogé sur la compétitivité croissante de Sainz et de Ferrari ensemble, Domenicali a déclaré lors d’un entretien avec le journaliste italien Leo Turrini : "Qu’est-ce que Lewis a à voir avec ça ?"

"Quelqu’un pense qu’il n’est pas nécessaire d’avoir été sept fois champion du monde ?"

"Je comprends le raisonnement, mais c’est un mauvais raisonnement."

"Je voudrais commencer par dire que Carlos est un gentleman driver et ce n’est pas une coïncidence s’il est l’homme du marché des transferts en ce moment. Il trouvera un poste à la hauteur de ses qualités."

"Mais avec Hamilton, Ferrari a pris une grande décision, pas seulement au niveau marketing. C’est un choix stratégique."

Lorsqu’on lui dit que certains pensent qu’Hamilton - qui aura 40 ans lorsqu’il enfilera la célèbre combinaison rouge - est trop vieux pour Maranello, Domenicali a répondu : "Qui, Lewis ?"

"Non. Je suis présent à toutes les courses et Hamilton n’a rien perdu de son talent et a toujours soif de succès."

L’actuel patron de Ferrari, Frédéric Vasseur, pourrait penser que Hamilton peut être "le nouveau Schumi" - une référence à la façon dont l’arrivée de Michael Schumacher en rouge a finalement mis fin à la longue disette de l’équipe pour les titres mondiaux au début des années 2000.

"Oui," a répondu Domenicali, "mais il y a certainement une différence, et je ne parle pas de l’âge, même si Michael était beaucoup plus jeune lorsqu’il est arrivé en Italie."

"Schumi était le maître absolu tandis que (Eddie) Irvine était clairement le numéro 2. Lewis devra désormais rivaliser avec quelqu’un d’aussi bon que Leclerc, qui n’acceptera jamais d’avoir un rôle de n°2."

"Mais je pense que Fred est parfaitement capable de gérer la situation qu’il a contribué à créer."

La conversation s’est ensuite tournée vers la domination totale de Red Bull et de Max Verstappen à l’heure actuelle.

"Je suis surpris que tu dises ça," rit Domenicali. "Ne venons-nous pas de réaliser un magnifique doublé chez Ferrari en Australie ?"

"Plus sérieusement, je comprends l’objection. Nous vivons dans une période historique dominée par Red Bull. Mais ce n’est pas nouveau, il y a toujours eu des cycles en Formule 1. J’étais chez Ferrari quand entre 1999 et 2008 nous avons remporté six titres pilotes et huit constructeurs."

Il espère désormais que Ferrari soit à nouveau sur le point de retrouver sa grandeur.

"À mon avis, ils travaillent bien à Maranello. A Melbourne, la Scuderia a offert une extraordinaire démonstration de compétitivité. Même si, bien sûr, je continue également à considérer Verstappen comme le favori logique."

"Mais Ferrari a fait un bond en avant, en se détachant des autres équipes, comme Mercedes. C’est significatif, ce n’est pas un petit détail."

Enfin, Domenicali a été invité à commenter la lutte de pouvoir en cours chez Red Bull, impliquant le patron de l’équipe, Christian Horner.

"C’est un sujet que je ne connais absolument pas. Donc je ne fais aucun commentaire."

"J’espère simplement que l’image de la Formule 1 sera respectée par tous ceux qui appartiennent à notre monde."