Domenicali appelle tous les pilotes de F1 à être des ‘ambassadeurs positifs’ et responsables
Il s’exprime aussi sur le cas Nikita Mazepin
L’engagement de Lewis Hamilton, l’an dernier, pour le mouvement Black Lives Matter, a montré qu’un pilote de F1 était plus qu’un sportif : c’était aussi un acteur à part entière du débat social, avec une certain écho auprès des fans et du grand public.
Il y aurait ainsi une « responsabilité du pilote de F1 » comme l’on parlait, il y a 70 ans, d’une « responsabilité de l’écrivain » dans des temps de crise et de mutations, de doutes et d’interrogations. L’exemple de Nikita Mazepin montre aussi que, par ricochet, la « mauvaise réputation » d’un pilote de F1 peut nuire à l’image globale du sport – et donc à son image, et donc à ses revenus. L’engagement pour l’égalité peut être, également, un moyen aussi de toucher les jeunes générations, globalement plus sensibles à ces thématiques.
C’est pour toutes ces raisons qu’on peut imaginer Stefano Domenicali à l’écoute sur la responsabilité sociétale des pilotes. Récemment, le successeur de Chase Carey avait déjà rappelé qu’il comptait sur Lewis Hamilton pour porter la voix de l’égalité en F1.
L’ancien patron de la Scuderia Ferrari est allé plus loin encore : il a écrit une lettre à tous les pilotes de F1, pour souligner leur potentiel et leur importance en tant que… « ambassadeurs positifs de la F1. »
Qu’est-ce que cela veut dire ? Stefano Domenicali s’en explique dans la lettre et ne cache pas non plus l’enjeu d’attirer un plus jeune public…
« Ils ont une grande responsabilité car ils sont le visage de notre sport. Nous avons un énorme potentiel pour atteindre de nouveaux fans qui s’engageront, à visage découvert, en montrant leur comportement et leur façon d’agir en tant qu’être humain. »
Bien entendu, l’exemple de Lewis Hamilton vient à l’esprit de Stefano Domenicali. Le pilote britannique est même qualifié de « grand ambassadeur pour la F1. »
« Lewis est très important pour la F1 car il intègre d’autres valeurs dans la discussion et donne son visage à beaucoup de points qui ne font pas partie du sport en temps normal. »
Lewis Hamilton milite aussi pour la planète et la durabilité. L’engagement pour l’environnement, que porte la F1, est justement autant important que l’engagement pour l’égalité. Stefano Domenicali le rappelle dans sa lettre.
« Nous n’avons jamais eu en F1 autant de pilotes fantastiques - jeunes, talentueux, très forts - et nous ne pouvons pas perdre l’occasion de faire en sorte qu’ils soient plus que des pilotes. »
« Ils doivent comprendre que leur relation avec le monde de la F1 est essentielle. »
« C’est un domaine dans lequel j’aimerais investir beaucoup de temps de mon côté pour continuer à discuter, non seulement du côté sportif avec eux, mais aussi pour partager la façon dont je pense que nous devrions travailler ensemble en utilisant notre plateforme et leur modèle pour faire avancer des sujets importants pour notre société. »
Cette responsabilité sociétale des pilotes de F1 est partagée par Alex Wurz, toujours président du GPDA. On s’imagine qu’avant la lettre de Stefano Domenicali, des discussions ont eu lieu entre le syndicat des pilotes et le patron de la FOM.
Wurz confirme des relations étroites avec Domenicali : « Ce n’est pas un secret, Stefano et moi avons déjà parlé. Il a dit clairement qu’il voulait s’engager avec nous et avoir une coopération étroite pour un avenir meilleur. Comment les pilotes de F1 et leurs valeurs doivent devenir des ambassadeurs pour le sport. »
« Nous avons discuté de la manière dont nous pouvons coopérer. Comme dans toute relation, il y aura des aspects sur lesquels nous sommes d’accord et d’autres sur lesquels nous ne sommes pas d’accord, mais je me réjouis vraiment de l’ouverture et de l’approche et nous allons nous engager et poursuivre la tendance de ces dernières années de collaboration. »
Après le temps des paroles, doit venir celui des actes. Or la F1 a réagi relativement timidement sur l’affaire Nikita Mazepin, qui continue d’embarrasser. La responsabilité est laissée à Haas et à Günther Steiner.
Stefano Domenicali a haussé le ton contre Haas F1 et Nikita Mazepin, sans pour autant annoncer d’éventuelles mesures, si ce n’est une réunion à venir avec les pilotes.
« Il est assez clair que ce qu’il a fait n’était pas acceptable – c’est très simple et évident. »
« Mais il s’est excusé et nous devons nous assurer que dans la discussion que nous allons avoir, les pilotes comprennent que nous ne pouvons pas plaisanter sur certaines choses - ce qui n’est pas possible. Ces pilotes sont trop importants pour ne pas comprendre le comportement modèle qu’ils doivent adopter. »
« Je les ai invités à une réunion - l’objectif est de la tenir à Bahreïn - pour discuter et partager autour de ces opportunités. Pas seulement des problèmes mais aussi du sport, des valeurs sur lesquelles se concentre la F1. Le projet "We Race As One", les projets de diversité et de durabilité. »
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