Des ‘pièges’ mais pas de failles dans le règlement F1 2022 ?
C’est l’avis de James Key
Tout nouveau règlement en F1 comporte le risque de comporter des failles et autres marges d’interprétation importantes. Ainsi en 2009, le double diffuseur de Brawn GP avait permis à l’équipe de Ross Brawn de dominer le début d’année.
Et si pareille aventure arrivait en 2022 pour le nouveau règlement ? Ce serait là certainement une mauvaise nouvelle pour la F1 qui espère justement, avec le nouveau règlement, réduire et non amplifier les écarts en peloton.
Pour James Key, le directeur technique de McLaren, ce risque de faille n’est pas à exclure. Même s’il ne devrait pas être de la même ampleur qu’il y a 12 ans par exemple.
« On pourrait dire qu’une voiture plus restrictive a moins de fausses pistes à emprunter, donc les risques sont peut-être moins élevés qu’avec des règles plus complexes actuellement. »
« Cela dit, je pense qu’il y a aussi beaucoup de subtilités à exploiter. Vous ne verrez pas de doubles diffuseurs et ce genre d’innovations énormes avec ces règlements. Elles sont trop restrictives pour cela. »
« Mais il y aura d’autres idées intelligentes et des façons d’aborder les choses que nous commencerons à repérer à mesure que ces voitures sortiront. Il y a des pièges. Il se peut que votre plateforme ne soit pas aussi optimale que celle de quelqu’un d’autre si vous regardez comment quelqu’un a désigné sa voiture par exemple. C’est un travail pour l’année prochaine. Ce n’est certainement pas faisable dans le cours d’une saison. »
Ce risque est d’autant plus présent que les F1 seront à 100 % nouvelles ou quasiment : toutes les pièces critiques pour l’aérodynamique de la voiture seront amenées à changer, avec le risque de bouleversement induit, poursuit le dirigeant de McLaren.
« En termes de composants, il y a très peu de transfert de pièce d’une année à l’autre. Il y a certaines choses comme les systèmes, vous prenez les systèmes hydrauliques ou une partie de l’installation électrique et les boîtiers associés à cela et peut-être des aspects du système de freinage, l’extincteur. »
« Tous ces systèmes internes ont un certain niveau de transfert ou du moins une conception très proche de ce que nous avons utilisé dans le passé, parce qu’ils font fondamentalement un travail très similaire dans ce qui ressemblera à une voiture très différente. »
« En ce qui concerne les pièces que vous verrez, et à cause d’autres règles, la boîte de vitesse et ainsi de suite, c’est une feuille de papier complètement blanche, donc il y a très peu de transfert ou même de transfert de conception. »
« Le plus grand transfert d’une année à l’autre, que vous ne verrez pas du tout, c’est la connaissance que vous avez de ce qui, selon vous, fait qu’une voiture va vite. Entre 2021 et 2022, cette compréhension et ces objectifs jouent le même jeu. »
« Vous n’aurez pas une approche très différente en 2022 en termes de ce que vous essayez d’obtenir avec votre voiture. Les connaissances se poursuivent donc et vous pouvez les utiliser pour élaborer votre plan, la manière dont vous voulez le concevoir et vos priorités. »
Les budgets plafonnés ne devraient-ils pas aider à réduire les écarts de performance et de développement aérodynamique entre équipes ? Pour Key, rien n’est forcément acquis.
« En ce qui concerne le plafond des coûts, oui, il est clair que si vous travaillez sur le plafond, vous allez surveiller les chiffres de très près. Mais je suppose que c’est la forme de votre budget qui compte vraiment, la part de ce budget qui est consacrée au développement des voitures, etc. C’est probablement un peu différent d’une équipe à l’autre. »
McLaren F1
Exclusif : Nyck de Vries pourrait devenir pilote de réserve McLaren F1
McLaren F1 : ’Le top 3 était hors de portée’ pour Norris et Piastri
Brown : La F1 a besoin de commissaires à temps plein pour simplifier les règles
McLaren F1 : Du rythme sur un tour, les longs relais inquiètent Norris
+ sur McLaren F1