Des directeurs d’équipe veulent autoriser les pilotes Covid+ à prendre le départ des GP
Un relâchement se fait entendre dans le paddock
Alors que les pilotes commencent à faire souffler un petit vent de fronde contre la lourdeur des protocoles Covid, alors que les protocoles d’ailleurs se relâchent dans le paddock de Bahreïn, les patrons d’équipes sont-ils sur la même longueur d’onde ?
Surtout après les tests positifs successifs de Daniel Ricciardo chez McLaren et de Sebastian Vettel chez Aston Martin F1, on peut se demander si le moment est venu de faire tomber les masques…
Chez Alpine, Laurent Rossi reconnaît l’allègement des protocoles…
« Eh bien, nous en faisons certainement un peu moins, techniquement parlant, mais nous nous imposons toujours le test avant de venir et un test tous les deux jours, une mesure saine pour s’assurer que nous ne le répandons pas. Rien de plus. »
Frédéric Vasseur est inquiet en particulier s’il venait à avoir un pilote forfait : qui monterait dans l’Alfa Romeo pour remplacer Valtteri Bottas ou Guanyu Zhou le cas échéant ?
« Nous suivons les protocoles en place dans chaque pays. Maintenant, si on est nerveux, c’est plus pour le côté course parce que c’est aussi un peu moins dangereux. Et pour l’équipe, je pense que nous sommes moins nerveux parce que nous savons que le risque est un peu moindre. Vous avez toujours un risque sur les pilotes, comme nous l’avons vu la semaine dernière avec Daniel, ou cela pourrait arriver, ou cette semaine avec Seb. Je ne suis pas sûr que nous puissions être totalement protégés pour cela. »
Toto Wolff veut surtout que le relâchement des protocoles s’opère en bon ordre : il ne faut pas laisser selon lui au bon vouloir de chacun ces questions sanitaires. Il appelle donc la FIA et la FOM à fixer un cadre.
« Où que nous allions, les juridictions nous fournissent la loi, ce à quoi vous devez vous soumettre. Et nous sommes toujours précautionneux au sein de l’usine, mais je pense que nous devons avoir une stratégie commune, toutes les équipes et la FIA, FOM et pour tout le monde dans le paddock afin de savoir comment nous assouplissons les règles. Et vous pouvez voir au Royaume-Uni et dans d’autres pays, que les règles vont être complètement assouplies et que le COVID va être considéré comme une grippe, si bien que vous pouvez juger vous-même si vous voulez aller travailler ou non. Je pense donc que dans les prochaines semaines, nous allons voir un modèle que la Formule 1 va suivre. »
Le discours de Franz Tost, chez AlphaTauri, participe lui d’une banalisation du Covid, qu’il compare à une simple grippe.
« Nous prenons toujours le COVID très au sérieux car nous pouvons constater que les chiffres dans les différents pays augmentent mais, au moins chez AlphaTauri, tous les membres de l’équipe et tous les employés sont vaccinés et c’est un gros avantage. Cela signifie que, jusqu’à présent du moins, j’en ai eu l’expérience de certaines personnes à la Scuderia AlphaTauri, si elles ont eu le COVID, c’est comme la grippe, ni plus ni moins. Après deux ou trois jours, ils ont quelques symptômes, une température plus élevée et tout est parti, mais néanmoins, à la Scuderia AlphaTauri, nous prenons cela très au sérieux. Nous portons toujours les masques dans l’usine. Tous les jours, le matin, nous vérifions la température et nous effectuons également des tests PCR pour éviter que des personnes ne contractent le COVID. »
Christian Horner, qui vit comme beaucoup de patrons au Royaume-Uni, confirme que l’ambiance est à la détente…. Et pourtant il reconnaît aussi que le Covid grimpe à nouveau.
« C’est quelque chose avec lequel nous apprenons à vivre. C’est quelque chose qui ne disparaît pas et qui, à bien des égards, augmente même, en particulier au Royaume-Uni en ce moment, mais nous suivons les directives de la politique britannique et évidemment le protocole de la FIA. Tous les membres de l’équipe sont, comme Franz l’a dit, entièrement vaccinés lorsqu’ils viennent aux courses, donc vous prenez autant de précautions que possible, mais le virus est toujours présent, il est probablement même dans cette pièce au moment où nous parlons. Vous espérez simplement que personne ne tombe trop malade à cause de ça. »
Un pilote doit-il participer à un Grand Prix s’il est positif au Covid ?
Les patrons ont été enfin invités à réagir à une suggestion de Sergio Pérez : faut-il autoriser un pilote, même positif au Covid, à participer à un Grand Prix ?
Pour Franz Tost, c’est oui...
« S’il se sent en forme et s’il n’a pas de température, par exemple, pourquoi pas ? »
Pour Christian Horner, dans l’autre équipe Red Bull, c’est oui aussi, puisque le Covid serait un virus comme un autre.
« Oui, je pense que nous allons arriver à un stade où cela dépendra de sa condition physique. Ce ne sera pas différent de n’importe quel autre virus que vous pourriez attraper. »
Et pour terminer, Günther Steiner est du même avis que ses collègues. Si on l’avait écouté, Sebastian Vettel aurait donc pu courir à Bahreïn en pouvant transmettre le virus à Lance Stroll et autres...
« Je suis d’accord avec vous, ça devrait être traité comme une grippe assez rapidement, et si vous avez une grippe, vous décidez vous-même ce que vous allez faire. Personne d’autre ne décide pour vous, donc si le médecin dit que c’est bon, la personne qui l’a contracté est d’accord, pourquoi pas ? »
Reste bien sûr à imaginer ce qu’il arriverait si, en participant à un Grand Prix tout en étant positif, un pilote venait à en contaminer d’autres : si Max Verstappen contamine Lewis Hamilton ou l’inverse, la FIA aura bien des polémiques à régler.
FIA
Officiel : Colapinto est autorisé à disputer la course à Las Vegas
Vasseur critique l’éviction ‘étrange’ et soudaine de Niels Wittich
Les 9 équipes s’opposent au bonus budgétaire d’Audi F1
La FIA bannit les patins de Ferrari et Mercedes F1 à la demande de Red Bull
+ sur FIA