Depuis la première ligne, Alonso vise le top 5 en course à Montréal
L’Espagnol craint que le top 4 soit verrouillé par Ferrari et Red Bull
Fernando Alonso a donc réussi à se hisser en première ligne du Grand Prix du Canada, profitant des conditions de piste changeantes et des malheurs de certains des favoris en qualifications. L’Espagnol avoue être lui-même surpris d’avoir signé un tel résultat.
"Nous étions bien sûr premiers en EL3. Ca semble donc bien fonctionner pour nous sur le mouillé, mais ce n’était pas si humide que ça. A partir de la Q2 et jusqu’à la fin, c’était pratiquement sec. Peut-être que ce mélange était le mieux pour nous. Mais la voiture était déjà rapide sur le sec vendredi, notamment sur les longs relais. C’est donc un weekend très compétitif pour nous jusqu’ici."
Lorsqu’on lui a dit qu’il accusait un retard de plus d’une demi-seconde sur la pole position de Verstappen, Alonso estime qu’il ne pouvait rien à faire face à la vitesse de la Red Bull. Il explique également que la meilleure stratégie était d’attendre le plus longtemps possible pour signer un temps en Q3.
"C’est beaucoup ! Nous ne courons pas dans la même ligue, c’est évident. Ce n’était pas dans nos rêves les plus fous de décrocher la pole position. Nous prenons donc cette première ligne qui dépasse largement nos attentes. Il nous manque toujours des appuis sur la voiture, et nous avons travaillé sur la dégradation des pneumatiques. Et nous avons aussi procédé à quelques changements au niveau des réglages. Nous sommes donc bien préparés pour la course. A nous de terminer le travail."
"Honnêtement, ces qualifications n’ont pas été faciles car nous ne savions pas à quel position nous étions et quels étaient nos temps. Nous n’avions pas d’informations car les temps s’amélioraient tour après tour d’une à deux secondes. Nous avons donc tout donné lors du dernier tour. Et tout s’est bien passé."
Alonso rêve désormais de dépasser Verstappen et de mener la course, ne serait-ce que pour un temps. De manière plus réaliste, il estime désormais que le top 5 en course serait un bon résultat.
"Le but sera de mener après le premier tour, je vais donc attaquer au virage 1. Après ça, ils (Verstappen et Sainz) peuvent partir et se battre, mais ce serait sympa de mener la course."
"Je dirais que nous devrions viser le top 5. Nous avons une très bonne position de départ, mais nous connaissons aussi nos limites. Nous avons vu lors de plusieurs courses que même lorsqu’elles partent dernières ou avaient une crevaison, les Ferrari et les Red Bull finissent toujours devant nous avec de la marge. Je pense donc que le top 4 est verrouillé. Cinquième serait donc comme une victoire pour nous. Et c’est ce que nous devons viser."
Le double champion du monde ne vise donc pas la victoire aujourd’hui.
"Je ne pense pas que nous aurons ce luxe. Ferrari a été capable de se battre pour des victoires, mais de notre côté nous nous sommes battus pour les points de la 8e ou de la 10e place. C’est bien de partir en première ligne et d’avoir été aussi compétitifs. La voiture n’a cessé de s’améliorer lors des courses précédentes grâce aux nouvelles pièces, mais comme je l’ai dit le top 5 est un objectif réaliste. Nous devons maintenant réaliser une course propre, avec une bonne stratégie, gérer les pneus et marquer autant de points que possible, mais penser à la victoire serait irréaliste. J’espère en tout cas que vous aurez de belles images à la télévision."
Si son A522 progresse donc de course en course, Alonso ne pense pas que les progrès de sa monoplace expliquent une telle performance. Il évoque également la sensation de se retrouver à nouveau en première ligne 10 ans après.
"Depuis le début du weekend, la voiture a été rapide d’entrée de jeu. Nous n’avons effectué aucun changement majeur sur les réglages car la voiture se sentait bien dès les EL1, ce qui nous a permis d’être en confiance. C’est un circuit qui demande du rythme. Vous devez utiliser les vibreurs et c’est assez bosselé. Et pour la moitié de la grille, ce circuit est une découverte car c’est la première fois que nous y roulons en 3 ans. Je cours sur ce tracé depuis 16 ou 17 ans, et l’expérience est toujours utile."
"Quant au fait d’être en première ligne, ce n’est pas si important. Je sais de quoi je suis capable. Parfois je fais du meilleur travail, parfois non et j’essaie de progresser. J’ai beaucoup travaillé ces deux dernières années, et c’est agréable, mais ça ne veut rien dire de plus. C’est en course que nous devrons performer."
Pour Alpine F1, cette performance est en tout cas un vrai boost pour toute l’équipe.
"Tout le monde est très heureux. C’est toujours bon pour la motivation de tous, car chacun a travaillé sans relâche pour apporter les nouvelles pièces sur la voiture. Nous avons introduit de nouveaux pontons à Bakou ainsi que des nouveautés sur l’aileron arrière, c’est donc bien d’être récompensés car ils ont travaillé joue et nuit sur ça."
Pour conclure, Alonso pense que c’est un mélange entre les circonstances particulières et les progrès d’Alpine F1 qui ont rendu cette performance possible.
"Je pense que c’est une combinaison. Ce n’étaient pas des qualifications normales. Nous ,’avons pas eu deux séances avec des conditions similaires ce weekend, vous devez donc vous adapter rapidement à chaque fois. Je dirais donc que c’est 50% grâce à l’équipe et 50% grâce au pilote, mais encore une fois, c’est en course que nous marquons les points."
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