Décaler les essais libres : l’idée de Russell pour le calendrier F1

L’idée de supprimer une ou plusieurs sessions d’essais libres en F1 fait son chemin : la piste a été avancée par Stefano Domenicali, le patron de la FOM, qui espère proposer plus de spectacle et de divertissement à chaque week-end de Grand Prix.

Chaque séance, même le vendredi, pourrait, selon les vœux de Stefano Domenicali du moins, comporter ainsi un enjeu sportif (attribution de points, etc.).

Mais n’est-ce pas créer trop de tensions, trop de pression pour les pilotes dès le début d’un week-end, sans même qu’ils aient eu un minimum d’entraînement ?

Nico Hülkenberg, chez Haas F1, appelle à de la prudence ainsi : pour lui, il ne faut pas banaliser le spectacle et la montée en tension durant un week-end.

« Je ne sais pas. Ce n’est pas quelque chose auquel je pense activement parce que le calendrier est tel qu’il est. Depuis que je suis en F1, il y a toujours eu les trois sessions d’essais libres, mais maintenant chaque session est plus courte, ce qui est plutôt agréable. »

« Et je pense que le déroulement du week-end est bon : le vendredi est une journée d’essais, le samedi est plus important, la tension monte et le dimanche est le point culminant, la journée principale. »

Dans ces réflexions autour de la réforme d’un week-end de Grand Prix, George Russell, chez Mercedes, ne pense pas qu’aux spectateurs et aux pilotes ; mais aussi aux mécaniciens. Il se demande comment faire pour leur permettre d’arriver plus tard sur les circuits...

« Je pense au bien des deux ou trois mille personnes qui voyagent à travers le monde et se rendent sur les circuits des F1. Il serait mieux d’organiser la première session le vendredi après-midi, le soir, afin que les équipes soient moins contraintes d’arriver, disons, le mercredi. »

« Alors oui, je dirais : adoptons le format "sprint", mais en veillant à ce que la première session soit un peu plus tardive. »

L’idée lancée par George Russell - décaler les essais libres dans la journée du vendredi - a séduit immédiatement Pierre Gasly.

« Pas étonnant qu’il dirige le GPDA ! Je pense que George a eu une excellente idée. Je la soutiens. Il y a eu beaucoup de discussions pour essayer d’avancer un peu le week-end, d’avoir une séance le vendredi et oui, je pense que nous avons tous envie de faire ça, surtout avec plus de courses au calendrier et toujours plus de discussions pour ajouter ces courses à l’avenir. »

« Donc j’aimerais essayer ça pour le vendredi, plus d’action le samedi. Je pense que le format ’sprint’ est certainement quelque chose à explorer aussi, mais en gardant le Grand Prix principal le dimanche, et en ne changeant pas l’ADN du sport. »

Un calendrier plus logique pour être plus écologique ?

George Russell a décidément plein d’idées : il réfléchit aussi, avec le GPDA, à demander un calendrier plus logique en termes de logistique à la FIA.

Par exemple, le Grand Prix de Bakou sera suivi, une semaine après, par le Grand Prix à Miami... un non-sens écologique que George Russell voudrait bien mettre sur la table.

« Oui, collectivement, nous les pilotes, avons une contribution très forte. Et je pense que Stefano est incroyablement ouvert à l’écoute de nos points de vue et à la conversation. On a évidemment beaucoup parlé de la durabilité du calendrier, qui passe du Moyen-Orient à l’Amérique, puis à l’Europe. »

« Tous les mécaniciens, les ingénieurs, font ça aussi, donc vous perdez déjà ces trois ou quatre jours supplémentaires. Donc oui, c’est logique d’enchaîner avec une course au Moyen-Orient. »