Décalage horaire, stress, sommeil… La F1 en demande-t-elle trop à Vegas ?

Vasseur ne se soucie pas des pilotes, Wolff inquiet pour les mécanos

Par Alexandre C.

18 novembre 2023 - 18:17
Décalage horaire, stress, sommeil… (...)

Même les pilotes ont du mal à savoir l’heure qu’il est à Las Vegas, pour ce Grand Prix au déroulé et aux horaires inhabituels. Les EL2 se sont ainsi finis après 4h du matin après le psychodrame que l’on sait. Quant à la course, elle aura lieu samedi soir tard dans le Nevada (dimanche matin en France).

Mais le pire, c’est que la F1 enchaîne, directement après, par le Grand Prix d’Abu Dhabi, quasiment à l’autre bout du globe.

N’est-ce pas trop ? Plusieurs pilotes l’ont déjà dit, comme Alexander Albon ou Yuki Tsunoda : ils sont déconcertés et épuisés après une année éreintante…

Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, remet les choses en perspective : oui, tout cela demande beaucoup de travail pour tout le monde, mécanos compris… Cependant Vegas en vaut la peine !

« C’est le même défi pour tous les pilotes. C’est un grand sport. C’est un événement énorme. Il y a beaucoup d’excitation. Et beaucoup de fans veulent rencontrer les pilotes, beaucoup de sponsors veulent faire des événements marketing. C’est donc une sorte de défi de luxe, si l’on peut dire. Donc, oui, ce sera beaucoup, beaucoup de travail pour nous tous. Mais c’est un grand événement. Et vous savez, ce sont tous d’excellents athlètes, alors je suis sûr qu’ils s’en sortiront très bien. »

Frédéric Vasseur relativise aussi : les pilotes Ferrari s’étaient préparés à ce défi et ils ont l’habitude de veiller tard...

« Mes deux pilotes sont restés aux USA avant la course, donc pour eux il n’y a pas de décalage horaire. Et ce n’est pas la première fois qu’ils se coucheront après minuit, je n’ai pas trop peur de ça. En ce qui concerne les retombées marketing, c’est sûr, nous en avons beaucoup, mais nous devons en profiter. Je me souviens qu’avant le COVID, nous cherchions des événements et des fans. Nous devons profiter de cet élan. »

« Et comme l’a dit Zak, c’est la même chose pour tout le monde et je suis sûr qu’à 24 ans, on peut rentrer à l’hôtel à 2 heures du matin. Ce n’est pas un problème. »

Pendant que Frédéric Vasseur évoque la question des pilotes, Toto Wolff lui a une pensée pour les mécanos, qui n’en peuvent certainement plus de ce rythme frénétique.

« Nous souffrons beaucoup, OK. Mais si vous parlez de décalage horaire et de stress, vous parlez de 80% des membres de l’équipe qui voyagent en classe économique, qui ont un travail du lundi au vendredi dans l’usine, qui travaillent sur les voitures ici pendant la nuit. Nous avons 190 personnes ici à Las Vegas, dont la plupart sont affectées au marketing. Certains d’entre eux sont à Las Vegas depuis quatre semaines pour tout préparer. Et je suis sûr que la majorité des pilotes le verront ainsi. »

« Les mécaniciens n’ont personne, aucun physiothérapeute, qui les cajole avant qu’ils aillent se coucher et qui leur prépare leur granola le matin. Je pense donc qu’ils sont nombreux à souffrir davantage et à boire un expresso. »

Pour Williams et son patron James Vowles, la F1 a un "problème de riche" : il y a trop d’événements, trop de Grands Prix, trop de sollicitations marketing....

« C’est un problème très agréable à avoir, dans la mesure où nous sommes en bonne santé, le sport est en très bonne santé. C’est pourquoi nous avons des sponsors, des partenaires et un grand spectacle ici. Nos pilotes sont sollicités de partout. Mais c’est une bonne chose. Si vous comparez avec la situation dans laquelle nous étions en 2020, nous nous demandions si la Formule 1 allait continuer à exister. Aujourd’hui, c’est un plaisir absolu de voir que nous sommes au moins dans une bonne situation financière. C’est juste un problème d’optimisation. »

« Sur le décalage horaire, ce nous n’avions peut-être pas réalisé avant d’arriver ici, c’est que nous ne sommes plus vraiment à l’heure de la côte Est, mais plutôt à l’heure de Tokyo, dans une certaine mesure, avec les horaires que nous appliquons. Mais ce n’est qu’une optimisation. Les pilotes sont incroyablement doués pour travailler avec leurs entraîneurs, réorienter leurs habitudes alimentaires et leur nutrition afin de retrouver le rythme. »

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