De nouveaux constructeurs regardent vers la F1 malgré un ticket d’entrée à 200 millions

Domenicali fait le point, Panthera pourrait investir dans une équipe existante

Par Alexandre C.

6 février 2021 - 18:13
De nouveaux constructeurs regardent vers

La F1 a pris, en 2019, une décision potentiellement contradictoire. Le sport cherche à attirer de nouvelles équipes, mais a mis en place une « prime anti-dilution » dissuasive. Tout nouvel entrant en F1 aurait à s’acquitter, si certaines conditions sont réunies, d’un paiement de 200 millions de dollars. Cela viendrait « compenser » la perte des revenus pour les autres équipes.

En effet la F1 aurait dans le même temps décidé d’octroyer les primes et droits TV à toutes les équipes (en cas de plateau à 11 teams), et non plus à 10. Cela signifierait les revenus de chaque équipe de 9 %. D’où l’intérêt de la prime anti-dilution.

De nouveaux entrants, qu’ils soient de grands groupes ou d’indépendants, se heurteraient ainsi à un mur. N’est-ce pas trop en faire pour protéger les équipes actuelles ?

Successeur de Chase Carey, Stefano Domenicali a pourtant défendu cette règle…

« Les Accords Concorde ont été une étape importante parce que je savais qu’il était difficile de trouver le bon accord qui soit bon pour tout le monde. Si vous regardez cette somme d’argent, c’est vraiment la valeur de la franchise d’une équipe capable de concourir. C’était l’idée derrière tout ça. »

L’équipe Panthera, fondée par Benjamin Durand, qui voudrait rentrer en F1, est une première victime de cette règle, qui viendrait tester de manière extrême sa solidité financière.

Benjamin Durand a justement demandé plus d’explications à Stefano Domenicali : faudra-t-il payer à coup sûr ces 200 millions ou non ? Cela changerait beaucoup de choses...

« Nous nous réjouissons des commentaires de Stefano, mais nous devons comprendre dans quelles circonstances la prime d’entrée pourrait être supprimée. Nous étudions actuellement d’autres options, notamment des investissements dans des équipes existantes. Cela pourrait changer cela. »

Stefano Domenicali veut lui maintenir le cap : selon lui, malgré la crise du coronavirus, malgré cette règle anti-dilution, la F1 continue d’attirer l’intérêt de grands constructeurs. Un beau paradoxe.

« Nous recevons beaucoup d’intérêt de la part des constructeurs OEM (manufacturiers) qui veulent comprendre l’avenir de la Formule 1. Nous recevons - cela semble étrange de l’extérieur, mais j’en suis très heureux - de nouvelles demandes d’équipes ou d’autres organisations qui veulent voir s’il y a une possibilité d’investir dans la Formule 1. »

« C’est un signe que les bases et les idées que nous avons sur la table sont bonnes au profit d’un avenir positif pour la Formule 1. »

Puisque la nouvelle règlementation moteur est attendue pour 2025-206, Stefano Domenicali reconnaît tout de même qu’il est " peu probable " que de nouveaux motoristes arrivent à très court terme en F1. Mais après ?

« Nous essayons de mettre en place des idées qui seront très intéressantes pour les nouveaux constructeurs. »

Faudra-t-il encadrer le coût des développements moteur pour être encore plus attractif ? Stefano Domenicali le pense.

« Ce domaine n’est pas actuellement régi par un quelconque plafond de coûts, c’est donc un domaine dans lequel nous devons être très agressifs. Une fois que nous aurons plus de détails sur les discussions, ceux-ci seront partagés. Bien sûr, nous devons conserver l’attrait [de la F1] pour les motoristes. »

Quant à cette future réglementation moteur, Stefano Domenicali veut toujours parier sur l’hybride et les biocarburants.

« L’électrification complète n’est pas la seule voie pour l’avenir de l’automobile. Par conséquent, l’hybridation que nous voulons offrir pour l’avenir doit être la bonne plateforme sur laquelle ils peuvent présenter leur produit, investir et utiliser le produit dont ils disposent de la manière la plus intelligente possible. Ainsi, l’hybridation sera une plateforme diversifiée sur laquelle ils pourront investir et promouvoir l’efficacité de leur groupe motopropulseur. »

« La neutralité carbone est l’autre élément qui est au centre de notre discussion. L’éco-carburant, le bio-carburant, ces discussions sont au centre de l’équation. Et la bonne chose est que tous les fournisseurs de moteurs actuels, toutes les équipes actuelles partagent ce point de vue ensemble. »

« Je suis certain que nous abordons les bons points, ce qui sera fondamental pour maintenir l’intérêt de notre plateforme également du point de vue technologique. Nous devons nous assurer que nous regardons vers l’avenir afin de maintenir la Formule 1 au sommet du sport automobile, comme nous l’avons toujours dit, en termes de défis technologiques. »

F1 - FOM - Liberty Media

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