De McLaren à Mercedes F1, Hamilton revient sur son ‘saut de la foi’
Il a aimé donner tort à ceux qui doutaient de la décision
À la fin de la saison 2012, McLaren F1 semblait avoir la meilleure voiture sur la grille. C’est ainsi que Jenson Button et Lewis Hamilton avaient verrouillé la première ligne lors du dernier Grand Prix de l’année, ce fameux Grand Prix à Interlagos.
Pendant ce temps, Mercedes F1 était elle engluée dans le milieu de grille. La victoire de Nico Rosberg en début d’année à Chine était restée comme le meilleur résultat de l’équipe.
Et pourtant, Lewis Hamilton prit une décision choc : quitter McLaren pour Mercedes F1 à partir de la saison 2013. La décision avait été énormément critiquée dans le paddock… et on connaît la suite. Alors que McLaren F1 entamait un déclin de dix ans, Mercedes roulerait sur la F1 à partir de 2014. Lewis Hamilton remporterait six titres mondiaux…
C’est ainsi que le Britannique fait de ce choix de transfert en 2013, le moment le plus important de sa carrière.
« Oui, c’est ce moment-là probablement, quand j’ai décidé de rejoindre Mercedes. »
« J’étais en Thaïlande à l’époque, entre deux courses après Singapour [où Hamilton avait abandonné sur casse mécanique, ndlr], et c’est là que j’ai pris la décision. Je me suis dit : je veux faire ce saut de la foi et je vais le faire, quoi qu’en disent les gens. Presque tout le monde me disait de rester, mais j’ai suivi mon instinct et mon intuition, et c’était la meilleure chose à faire pour moi. »
« J’étais dans une équipe qui gagnait des championnats. J’étais avec McLaren, qui avait une si grande histoire. Évidemment, Mercedes possédait la moitié de McLaren, et c’était donc en partie leur équipe, mais ils se sont ensuite séparés et ont acheté leur propre équipe, et alors qu’ils essayaient de monter en puissance, ils n’ont pas eu beaucoup de succès. »
« Mercedes F1 était la cinquième ou la sixième meilleure équipe à l’époque, et elle terminait souvent en dehors du top 10, elle avait du mal à entrer dans le top 10. J’étais champion du monde, et les gens se disaient : c’est la pire décision que vous puissiez prendre, ce n’est pas une grande équipe et votre carrière est terminée. Tous les experts, tous les médias, tous les fans, tout le monde disait : « Votre carrière est finie ». Ma carrière était finie pour eux. »
« Et puis ça s’est bien passé et tout le monde s’est dit : « Oh, Mercedes F1, c’est la meilleure équipe du monde » : C’est la meilleure décision que j’ai jamais prise de mon côté. »
Après des années passées chez McLaren F1, Lewis Hamilton sentait le besoin de remettre en cause ses habitudes et routines.
« Je pense que c’est simplement parce que j’avais envie d’un défi à l’époque et que j’aime prendre des risques. Je l’ai toujours fait. »
« De plus, je n’ai jamais aimé faire ce que tout le monde attend de moi, c’est pourquoi je n’ai jamais réussi à l’école. J’ai médité, j’ai prié, j’ai essayé de penser à ce que je voulais faire et j’ai tout simplement aimé le défi. Je pensais que, là où j’étais, je n’avais pas l’impression d’être suffisamment stimulé. »
« J’aime me mettre dans une position inconfortable, sortir de ma zone de confort, parce que c’est éprouvant pour les nerfs, mais j’aime ce sentiment. C’est le sentiment que l’on éprouve lorsqu’on monte dans une voiture de Formule 1. Mais intégrer une nouvelle équipe, des gens que je ne connaissais pas, devoir s’intégrer, tous les changements que vous devez faire, et ensuite le processus de croissance, de construction, d’évolution et d’évolution vers un objectif commun... Quand on y parvient, c’est le plus beau sentiment que l’on puisse ressentir. »
Ces quelques lignes éclairent aussi, en creux, la décision de Lewis Hamilton de quitter Mercedes F1 pour Ferrari l’an prochain : il avait en effet besoin d’un autre défi.
Le Britannique a-t-il bien savouré à partir de 2014, quand il a donné tort à tous ses détracteurs ?
« Oui, c’était bon. Et je pense que sur le moment, c’était un tel tourbillon que j’ai bien sûr apprécié. »
« Je me qualifiais pour la pole, j’étais devant, nous nous battions pour le championnat et je n’arrivais pas à croire que la décision que j’avais prise était payante : « Wow, c’est vraiment, vraiment en train d’arriver. C’est la bonne chose à faire pour moi ». Je surfais sur cette magnifique vague. »
Pas beaucoup de plaisir en 2014 pour le premier titre
Pourtant Lewis Hamilton n’a pas que des souvenirs heureux de la saison 2014, lors de laquelle son seul rival fut Nico Rosberg, son coéquipier chez Mercedes F1.
« Quand je regarde en arrière, je me dis : 2014, était-ce ma saison la plus compétitive ? J’étais en compétition avec mon coéquipier. Il était difficile à battre, mais en général, on préfère toujours être en compétition avec plusieurs équipes. C’est ce que le sport devrait faire. Le plus souvent, ce n’est pas le cas, mais j’en suis toujours reconnaissant. »
« Je pense que ce n’est qu’en 2015 que j’ai vraiment, vraiment pu en profiter. Je n’ai pas apprécié le premier titre avec Mercedes F1 parce que c’était juste - je ne sais pas - ce n’était pas une grande période pour moi. Le deuxième titre, en 2014, m’a donné l’impression que j’avais pris la bonne décision et que je n’avais plus rien à perdre : j’ai pris la bonne décision et j’ai prouvé que tout le monde avait tort. Super, je peux dormir. Mais le titre suivant m’a donné l’impression de.. : OK, nous sommes là pour rester, cela va vraiment signifier quelque chose ». Et puis j’en étais à trois titres, c’est aussi ce qu’a gagné Ayrton Senna. »
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