De malchance en désillusions, Alesi évoque ses années Ferrari et Benetton
Dans la bonne équipe mais au mauvais moment ?
Jean Alesi fête cette année ses 60 ans – et même presque 30 ans après son départ de Ferrari, il demeure toujours très, très apprécié des tifosi.
C’est tout le paradoxe car le passage d’Alesi a justement coïncidé avec la traversée du désert de Maranello, englué dans des résultats très décevants entre 1991 et 1995.
Au site officiel de la F1, Alesi a commencé par raconter la très peu fructueuse saison 1991, où il faisait équipe avec Prost. Une saison que la Scuderia avait d’ores et déjà décidé de sacrifier pour la suivante… alimentant les bisbilles dans l’équipe.
« J’étais en train de développer la voiture à suspension active et Alain n’était pas très content parce que nous ne développions pas la voiture de la saison actuelle. Ils ont fait beaucoup d’efforts sur cette voiture active pour 1992, et Alain voulait vraiment se battre à nouveau pour le championnat en 1991. »
« Nous avons eu des problèmes de fiabilité et tout s’est effondré. Nous avons dû réinitialiser l’équipe et en cinq ans, j’ai eu quatre directeurs d’équipe. Pouvez-vous imaginer ? Chez Ferrari, un nouveau directeur d’équipe chaque année ? C’était impossible à faire fonctionner. Puis, en 1993, Jean Todt est arrivé au milieu de la saison, et j’ai donc fait 1994 et 1995 avec lui. »
Ce fut finalement la dernière saison d’Alesi en rouge, en 1995, qui fut la plus réussie : on se souvient tous bien sûr de l’unique victoire de l’Avignonnais en F1, à Montréal, en 1995. Il fallut certes de la chance - c’est-à-dire l’abandon de Michael Schumacher sur sa Benetton… mais quelle première victoire méritée !
« C’était plus qu’un soulagement » se souvient Alesi.
« J’avais tellement de possibilités de gagner bien plus tôt et cela ne s’est pas produit. La bataille contre Senna à Phoenix en 1990 m’avait plus excité que le Canada, où je me suis plutôt dit à l’arrivée, ‘Bon, très bien !’ »
« Mais pour moi, 1995 a été la meilleure saison. Sans tous mes abandons en carrière, j’aurais pu me battre pour le championnat jusqu’à la fin. J’ai souvent eu des abandons, mais pas pour des choses importantes - une bielle, une boîte de vitesses, une pompe à essence... Enfin, je voyais le bout du tunnel, puis Michael est arrivé [chez Ferrari] et j’ai dû partir ! »
En effet, fin 1995, Alesi fut prié par Jean Todt d’aller voir ailleurs - afin de laisser place à Michael Schumacher.
En 1996 chez Benetton : encore pas de chance pour Alesi…
En 1996, Alesi remplaça donc... Michael Schumacher chez Benetton. L’Avignonnais pouvait nourrir des espoirs de titre dans une équipe double championne du monde. Toutefois là encore, il arrive au mauvais moment dans la mauvaise équipe.
Mais pourquoi donc Benetton devint-elle subitement la troisième force du plateau en 1996 ?
« L’histoire est très simple. »
« Nous sommes arrivés, l’équipe était fantastique, mais [les concepteurs] Rory Byrne et Ross Brawn, le chef mécanicien et le responsable de l’électronique sont tous partis chez Ferrari, si bien que nous nous sommes retrouvés avec une équipe sans patrons ! »
« Flavio [Briatore] a dit : "Ne vous inquiétez pas, cela n’affectera rien", mais cela a beaucoup affecté l’équipe... Cela a beaucoup affecté les résultats. Le problème, c’est qu’il a dit quelque chose, puis il s’est adressé à la presse en disant : "Maintenant, je leur ai dit comment freiner, comment faire les arrêts aux stands". C’était embarrassant pour Gerhard [Berger, son coéquipier] et moi-même, mais nous avons survécu ! »
Reste que la saison 1996 fut la plus réussie pour Alesi sur le plan comptable, avec notamment une quatrième place au championnat pilotes.
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