Crevaisons : Un ex-ingénieur pneu de F1 doute de la version de Pirelli

La version des débris lui semble trop facile

Par Emmanuel Touzot

8 juin 2021 - 11:57
Crevaisons : Un ex-ingénieur pneu (...)

Les crevaisons enregistrées par Lance Stroll et Max Verstappen dans la ligne droite à Bakou ont fait deux belles frayeurs au paddock de la F1 dimanche, et les regards se sont rapidement tournés vers le manufacturier de pneus, Pirelli, qui avait donné 40 tours de durée de vie à ses gommes dures à Bakou.

Comme nous vous le rapportions, Max Verstappen a rapidement parié sur le fait que le constructeur italien parlerait de débris, et c’est la raison qui a été avancée par Mario Isola dès dimanche soir pour les deux explosions.

Une explication qui laisse Kees van de Grint perplexe. Ce dernier est l’ancien ingénieur pneumatique de Michael Schumacher pour Bridgestone, et les crevaisons vues dimanche l’ont laissé quelque peu dans le doute quant à leur véritable cause.

"En théorie, il y aurait pu avoir des débris en piste" note van deGrint auprès du journal Algemeen Dagblad, avant d’avancer la piste d’un "problème de carcasse. Il semble que ce soit arrivé exactement au même nombre de tours sur les voitures de Stroll et Verstappen."

"C’est une coïncidence que ça arrive après 34 tours de roulage sur chacune des voitures. Et il y avait des débris sur la piste pour Stroll comme pour Verstappen, mais il n’y en avait pas entre temps ?"

Van de Grint sait que les crevaisons peuvent arriver, mais s’inquiète d’affaires similaires régulières, comme à Silverstone l’an dernier : "Ca arrive un peu trop souvent maintenant."

"Je soupçonne que Pirelli était déjà nerveux au sujet de l’Azebaïdjan, surtout quand il a été demandé aux équipes d’augmenter les pressions au maximum. Vous ne faites ça que si vous êtes inquiet."

Ne pas laisser la sécurité en F1 au hasard

Comme Verstappen, il s’attendait à ce que l’excuse du débris soit rapidement brandie : "Ils ont toujours cette histoire prête depuis plusieurs années. C’est toujours à cause d’un débris, ou d’une erreur d’une équipe, ou du style de pilotage. Ce ne sont jamais les pneus."

"Un peu de modestie et d’autocritique ne ferait pas de mal. Les pneus actuels ont été renforcés après le problèmes à Monza l’an dernier, donc la moindre des choses serait d’enquêter sur ce qui s’est passé avant de dire quoi que ce soit à ce sujet."

Le Néerlandais pense que la FIA devrait se pencher sur ces deux incidents : "Après l’accident de Romain Grosjean, il y a eu une analyse complète de ce qui s’était passé. Et c’était très bien."

"Cela devrait arriver maintenant car il en va aussi de la vie de gens. Ces voitures sont maintenant sûres à 99,9%, mais imaginez si une autre voiture avait percuté Verstappen ou Stroll à 300 km/h."

Enfin, celui qui a connu la guerre des pneus entre Bridgestone et Michelin pense qu’un deuxième manufacturier devrait arriver en F1, ce qui était aussi l’avis de David Coulthard ce week-end à Bakou.

"David a dit dimanche que ce genre de choses arrivaient nettement moins souvent avec Goodyear, Michelin et Bridgestone, et c’est parce que la compétition rend forcément les produits meilleurs."

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