Courir en WEC, DTM ou rallye rend-t-il meilleur un pilote de F1 ?
La diversité fait-elle l’efficacité ?
En septembre prochain au Nürburgring, Sebastian Vettel et Daniel Ricciardo courront dans des vieilles Red Bull (RB7 et RB8) sur la redoutable et légendaire boucle de 20 kilomètres du circuit, la Nordschleife.
Max Verstappen aurait bien voulu aussi se plonger dans l’enfer vert… mais pour des raisons de sécurité, en a été interdit par Helmut Marko (voir notre article).
Pourtant, avoir une expérience de roulage diverses et variées, que ce soit dans le cadre d’événements promotionnels ou même en endurance ou rallye, ne serait-ce pas bénéfique aussi pour les pilotes ? En termes de pilotage, ou tout simplement d’équilibre mental et de plaisir personnel ?
Valtteri Bottas, qui pourrait courir bientôt en endurance à Bathurst, en Australie, partage cette opinion.
« J’ai l’impression que ça dépend vraiment de chaque pilote. Mais pour moi, le fait de faire d’autres choses parfois, je ressens ça comme un avantage. Vous avez un autre point de vue sur le pilotage. Par exemple, j’ai participé à quelques rallyes ces dernières années. C’est juste que le timing au niveau du calendrier doit être correct. Alors oui, j’ai l’impression que lorsque vous conduisez quelque chose d’autre, vous pouvez toujours débloquer du potentiel et découvrir quelque chose. En particulier en hiver, cela vous permet de rester vif et alerte si vous faites quelque chose d’autre. »
« Oui, je pense la même chose que Valtteri » confirme Alexander Albon pour Williams.
« Chaque personne est unique, mais la façon dont je vois les choses, c’est un peu comme... J’ai fait du DTM, par exemple. Des voitures très différentes, et peut-être pas les plus amusantes à conduire, mais vous apprenez rapidement une façon différente de conduire. Chaque voiture a un style différent et si vous ne faites que de la Formule 1 tout le temps, je pense que vous vous fixez sur un seul type de style. C’est un peu comme lire un livre : on élargit son vocabulaire, mais c’est plutôt le vocabulaire de la course : on apprend à mieux apprécier la façon d’être à la limite et d’être rapide dans toutes sortes de situations. »
Alonso l’hyperactif !
Fernando Alonso est un habitué des multi-expériences : il a couru au Mans, à Daytona, en IndyCar, au Dakar... Il ne peut donc que partager cette opinion.
« Vous connaissez mon opinion : plus vous courez, plus vous conduisez, meilleur vous êtes. Au lieu d’être dans un restaurant ou sur une plage, ou lors d’un événement ou d’une première ou quoi que ce soit d’autre. »
« Si vous êtes derrière un volant, ce sera à votre avantage à un moment donné de votre carrière : à un moment donné dans un virage ou un départ de course, ou quelque chose comme ça. Ce sera toujours quelque chose que vous mettrez dans votre disque dur. »
Charles Leclerc est lui plus sceptique, en particulier pour des raisons de calendrier et d’usure physique et mentale.
« Je ne sais pas ce que l’on peut tirer de l’endurance en Formule 1, car c’est très, très différent. Comme le dit Fernando, cela aide toujours d’être derrière le volant, mais oui, ça serait difficile de courir partout, surtout parce qu’en dehors des courses, nous avons aussi beaucoup d’événements et de choses à faire avec Ferrari. »
« Il n’y a donc pas beaucoup de temps libre, et le temps libre que nous avons, lorsque nous avons deux ou trois jours… Le Mans, c’est évidemment une course très fatigante : lorsque j’ai vu les pilotes à la fin de la course, ils étaient vraiment, vraiment fatigués : peu de sommeil et beaucoup de conduite. Alors c’est bien, j’adorerais le faire un jour, mais il faut aussi penser à l’ensemble de la saison et la Formule 1 est évidemment la principale priorité pour le moment. »
Oscar Piastri le remarque avec humour : il n’a jamais couru des voitures avec un toit !
« Oui, conduire n’importe quel type de monoplace peut être utile. Je n’ai jamais conduit une voiture de course avec un toit ! Alors, je ne sais pas, peut-être que ce sera une activité d’été pour moi ! On peut voir les choses sous deux angles. »
« Il est évident que la F1 est une voiture très différente de toutes les autres. Et il y a beaucoup de spécificités. Mais en même temps, vous pouvez, comme le disaient Alex et Fernando, apprendre des choses différentes qui peuvent vous aider dans des situations auxquelles vous ne vous attendiez pas. Donc oui, cela peut être utile, mais comme nous l’avons tous dit, il n’y a pas beaucoup de temps pour le faire de nos jours. »
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