Comparer la F1 à l’IndyCar, c’est comparer ‘le football au cricket’ pour Pagenaud

Le champion français de l’IndyCar s’exprime sur la F1

Par Alexandre C.

25 août 2019 - 12:06
Comparer la F1 à l'IndyCar, (…)

Simon Pagenaud, 3e de la dernière course de Pocono et bien sûr dernier vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis, était dans le paddock de F1 sur le Hungaroring, invité par Renault F1.

Le Français a assisté au Grand Prix et très logiquement, a été interrogé sur les comparaisons possibles à faire entre F1 et IndyCar.

La F1 devrait-elle s’inspirer de ce qui se fait aux États-Unis selon Pagenaud ? Prudent, le leader du Team Penske refuse de comparer directement F1 et IndyCar…

« La F1 est très sophistiquée, c’est un marché très différent, ce n’est pas le même sport. C’est comme comparer le football au cricket. »

Par quel aspect Pagenaud a-t-il été particulièrement frappé ou émerveillé lors du Grand Prix de Hongrie ?

« La technologie est fascinante. L’aérodynamique des F1 est absolument incroyable. J’adore les petites ailettes ici et là, j’adore voir la voiture prendre les virages, voir comment les pontons de la Red Bull travaillent, en sculptant presque l’écoulement de l’air jusqu’aux radiateurs. Les voitures sont rapides, il semble qu’elles soient sur des rails. »

« Les pilotes travaillent sur ces voitures… et ça se voit en piste après Vous pouviez voir le ’body language’ de la Mercedes d’Hamilton changer. J’adore voir cela. »

L’aérodynamique des F1 devrait cependant fortement évoluer à compter de 2021, avec notamment le retour de l’effet de sol. Mais ce changement est-il aussi important qu’il le paraît pour la qualité du spectacle ?

« Je me rappelle, avec des F1 à gros ou petits ailerons, il y avait aussi des courses horribles. Donc c’est un mélange de tout. C’est difficile de trouver le bon niveau, et je ne suis certainement pas un ingénieur pour dire ce qu’il faut faire ou pas. Il faut trouver un équilibre. Ce n’est pas juste l’aérodynamique. Beaucoup de circuits doivent avoir des enchaînements de virages qui aident les monoplaces à se suivre côte à côte. »

La F1 souffre cependant d’un mal qu’ignore l’IndyCar : le gouffre de performance qui peut exister entre les écuries de pointe et les écuries de milieu de grille.

« Il y a bien plus de différence de performance entre les voitures en F1 » reconnaît Pagenaud, « parce que les manufacturiers construisent leurs propres voitures. C’est très différent. En IndyCar, tout le monde a la même voiture. Il y a très peu de différence entre Penske ou Ganassi ou Andretti, donc cela aide à créer un bon spectacle. Mais ces deux formules ont leurs avantages. »

Les F1 sont également critiquées, par rapport à l’IndyCar, pour le faible bruit produit par les V6 Turbo. L’IndyCar considère pourtant l’introduction d’une motorisation hybride, elle aussi, à partir de 2022. Pagenaud estime que cela va simplement dans le sens de l’histoire…

« Quand la Mercedes de Lewis Hamilton est arrivée sur la grille, j’ai pensé que c’était mon IndyCar. Le son est le même. Vous pouvez un peu plus entendre le turbo sur une F1, mais le bruit ne m’a pas surpris. »

« Cela fait partie de l’évolution du sport auto, que l’on parle d’IndyCar ou de F1. Parce que c’est l’évolution de la technologie. Des moteurs plus petits, des turbos, vont toujours faire moins de bruit qu’un V12 sans turbo. Economiser du carburant, être plus efficient, c’est ce que font les manufacturiers aujourd’hui. »

« Certainement, l’efficience moteur a évolué de manière incroyable, et la puissance des systèmes hybrides et électriques est phénoménale. Donc il faut être avec son temps, et faire avec. »

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