Comment Renault a failli faire partir Newey de Red Bull
Une rencontre "déprimante" avec Carlos Ghosn
Adrian Newey aurait pu rejoindre Ferrari à plusieurs reprises dans sa carrière en F1, mais cela ne s’est jamais fait. L’actuel concepteur de monoplaces chez Red Bull raconte les différentes périodes durant lesquelles la Scuderia l’a courtisé.
"Ferrari m’a approché à l’époque de l’IndyCar, ce qui ne compte probablement pas, puis en 1993 et enfin en 2014. Celle de 1993 était très tentante" admet Newey. dans le podcast de la F1.
"J’y suis allé, Jean Todt venait de commencer. Je me souviens qu’il parlait de l’opportunité d’engager Michael Schumacher ou non. Pensez-vous que c’était une bonne idée ?"
"La principale raison pour laquelle je ne les ai pas rejoint est que mon premier mariage a échoué pour diverses raisons, mais probablement principalement parce que je suis parti en IndyCar. Je vivais aux États-Unis pendant la saison. Ma femme, relativement jeune mariée, est venue avec moi pour commencer. Elle n’aimait vraiment pas vivre en Amérique et elle est rentrée en Angleterre, ce qui a mis notre mariage à rude épreuve dont nous ne nous sommes jamais vraiment remis, pour être tout à fait honnête. Donc, en 1993, un an après mon deuxième mariage, je ne voulais pas refaire la même erreur et aller ailleurs, en Italie cette fois."
A l’époque, John Barnard a monté une cellule opérationnelle de Ferrari en Grande-Bretagne. Newey révèle que s’il avait pris les commandes du département technique, il n’aurait rien délocalisé de Maranello, car il n’aime pas les équipes divisées.
"Je n’ai jamais posé la question et je n’y crois pas. Si vous voulez le faire, Ferrari est une équipe italienne. L’idée d’avoir un centre de recherche et de conception situé dans un endroit complètement différent de l’équipe de course, je sais que nous avons une équipe sœur qui fait cela, je ne crois pas à ce concept."
La "frustration" lui donnait envie de partir en 2014
C’est en 2014 que Ferrari lui a fait une offre qu’il aurait pu accepter. IL révèle qu’il se sentait mal chez Renault, notamment après le fiasco du moteur hybride, et la désinvolture du PDG du groupe Renault, Carlos Ghosn, à ce sujet.
"Mes discussions en 2014 avec Ferrari étaient purement motivées par la frustration. Je ne voulais vraiment pas partir mais nous étions dans cette position où Renault n’avait pas produit un moteur turbo hybride compétitif. Cela arrive la première année, avec de nouvelles règles."
"Nous faisons tous des erreurs. Mais nous sommes allés voir Carlos Ghosn, Christian [Horner], Helmut [Marko] et moi-même pour essayer de faire pression sur lui afin qu’il augmente le budget. Ghosn a répondu ’je ne m’intéresse pas à la F1. Je n’y suis que parce que mon équipe de marketing me dit que je devrais y être. C’était vraiment déprimant."
Newey n’exclut pas d’avoir quelques regrets à l’idée de ne jamais avoir travaillé avec Ferrari : "Émotionnellement, je suppose, jusqu’à un certain point. Oui. Mais tout comme, par exemple, travailler avec Fernando [Alonso] et Lewis [Hamilton] aurait été fabuleux. Mais cela ne s’est jamais produit. C’est juste une question de circonstances parfois, c’est comme ça."
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