Comment McLaren F1 discute stratégie avec ses pilotes pour éviter une colère ‘à la Bottas’

Un vrai travail d’équipe

Par Alexandre C.

24 juin 2021 - 09:57
Comment McLaren F1 discute stratégie (…)

Valtteri Bottas pensait que la stratégie à deux arrêts aux stands serait la plus efficace au Paul Ricard et en effet, Max Verstappen l’a emporté sur cette stratégie. Après la course le pilote Mercedes a ainsi fulminé à la radio, contre son équipe, se demandant pourquoi on ne « l’écoutait jamais » quand il donnait son opinion…

Il s’agit là d’un problème qui se présente dans toute équipe : quel est le bon équilibre à trouver sur les stratégies, entre écouter les pilotes et faire confiance au muret des stands, à leurs multiples ingénieurs et leurs ordinateurs ? Rappelons d’ailleurs que c’est une erreur de calcul des ordinateurs Mercedes sur la puissance de l’undercut au Paul Ricard, qui a coûté à Lewis Hamilton sa première place en course…

Chez McLaren, Andreas Seidl, le directeur de l’écurie, explique comment éviter un scénario à la Bottas : par l’écoute et le dialogue.

« Je dirais que c’est clairement un travail d’équipe. Vous avez besoin du feedback des pilotes pour vérifier si toutes les hypothèses de l’équipe de la stratégie correspondent à ce que le pilote ressent à l’intérieur de la voiture. »

« C’est un dialogue, c’est un travail d’équipe. C’est ça, et il est important d’avoir un retour de la part des pilotes. »

Comment se traduit concrètement ce dialogue en course selon Seidl ?

« C’est pourquoi nous les interrogeons régulièrement sur l’état des pneus, sur ce qu’ils pensent. Par exemple, si la voiture de sécurité sort, peuvent-ils remettre les pneus en marche ou non ? Parce que c’est quelque chose pour lequel vous avez besoin de l’avis des pilotes. »

« Dans le même temps, je pense que les pilotes nous font confiance pour prendre les bonnes décisions, car nous avons évidemment une vue d’ensemble que les pilotes ne peuvent pas toujours avoir. Il est également clair que vous ne réussissez pas toujours en tant qu’équipe, que ce soit du côté du pilote ou de l’équipe, et il est important d’en tirer des leçons et de faire mieux la prochaine fois. »

Les stratégies ont d’ailleurs été réussies pour McLaren, qui a inscrit 18 points au Paul Ricard. Dans le même temps, Ferrari a inscrit 0 unité, souffrant d’une forte dégradation des pneus.

Est-ce un tournant pour le classement des constructeurs ? Seidl reste prudent car tout peut se retourner en deux Grands Prix au Red Bull Ring…

« Nous avons vu lors des courses précédentes à quel point les choses peuvent aller vite lorsque vous avez un week-end où vous luttez pour marquer des points pour diverses raisons... ou un autre où vous marquez soudainement de gros points parce que vous saisissez une opportunité... »

« Nous avons constaté une tendance sur de nombreuses courses cette année, à savoir que nous avons une voiture de course plus forte en course qu’en qualifications pour le moment, et que d’autres ont des difficultés le dimanche, mais on ne sait jamais qui a trouvé quoi d’un week-end à l’autre. »

« Il est simplement important, comme nous le faisons toujours, de nous concentrer sur nous-mêmes, d’essayer d’extraire le maximum que nous avons du package le samedi et le dimanche, avec nos pilotes. Ensuite, nous sommes, je l’espère, en bonne position pour continuer cette bataille contre une équipe Ferrari très forte. »

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