Comment le crash avec Bottas à Imola a ’façonné’ Russell
Le pilote Mercedes F1 revient sur une journée "d’émotions"
George Russell est depuis 2019 le successeur désigné de Valtteri Bottas, mais les deux hommes se sont accrochés au Grand Prix d’Emilie-Romagne l’année dernière. Le nouveau pilote Mercedes F1 se rappelle d’un moment difficile face à celui qu’il a remplacé depuis, et du fait qu’on lui ait prêté des intentions qui n’étaient pas les siennes.
"C’était une journée pleine d’émotions" se souvient Russell auprès du podcast Beyond the Grid, assurant qu’il n’avait pas du tout cherché à impressionner Toto Wolff et le directoire de Mercedes F1. "Rien de tout cela ne m’a traversé l’esprit."
"La seule chose qui m’est venue à l’esprit, c’était que j’étais dans une Williams, que nous n’avions pas marqué de points depuis des années et des courses, et qu’un dépassement pouvait faire la différence entre la dixième et la neuvième place au classement des constructeurs."
"Cela représentait des millions et des millions de livres sterling de redistribution, ce qui peut totalement transformer une équipe. Chaque fois que j’avais un semblant d’opportunité de marquer des points pour Williams, je fonçais à 120%, je mettais tout sur la table, et c’est juste ce qu’il fallait faire."
Russell admet aujourd’hui que son attaque était un peu trop risquée, surtout face à une des meilleures voitures du plateau, qu’il n’aurait pas été capable de retenir pendant de nombreux tours.
"Avec le recul, en voyant que c’était Valtteri, en voyant que c’était une Mercedes, en prenant en compte toutes les conditions et le fait qu’il avait une voiture bien supérieure à la mienne et qu’il m’aurait probablement repassé quatre tours plus tard, c’était une tentative de dépassement un peu audacieuse."
"Vous avez besoin de moments comme ça"
Russell était allé voir Bottas et avait tapé sur son casque, mais il admet que ce geste était dû à la tension : "Votre cœur accélère, et j’ai senti à ce moment-là, à tort ou à raison, qu’il aurait pu me laisser un peu plus d’espace, et il m’en aurait probablement laissé un peu plus sachant ma vitesse d’approche et les conditions et tout, si cela avait été quelqu’un d’autre."
"Maintenant, que ce soit bien ou mal, qui sait, mais ce sont les pensées qui m’ont traversé l’esprit à ce moment-là. Et je pense que vous avez besoin de moments comme ça pour façonner votre carrière, votre personnalité, votre avenir. Je pense que cela a définitivement contribué à façonner le mien."
Il se rappelle avec plaisir avoir reçu le soutien de son patron chez Williams, Jost Capito : "Il a dit que si cela se reproduisait, il fallait foncer et qu’il ne fallait rien changer. Jost n’est pas du genre à dire ’fais-le ou meurs’, mais dans la position où nous étions chez Williams, c’était un peu ’fais-le ou meurs’."
"Nous n’avions pas une voiture capable de marquer des points, donc nous devions tout mettre sur la table. Il n’avait aucune inquiétude, mais évidemment, Toto d’autre part était d’un avis légèrement différent, ce qui était totalement compréhensible aussi."
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