Comment la réorganisation de Renault va-t-elle affecter le programme F1 ?
Un engagement réaffirmé, une visibilité modifiée ?
Après le choc de la crise, vient, pour les grands constructeurs automobiles, le temps de la relance et de la réorganisation.
Pour redynamiser le groupe Renault, qui souffrait d’ailleurs déjà avant la crise du Covid, Luca de Meo a ainsi annoncé, une série de mesures stratégiques d’ampleur, comme par exemple la fin de la course aux volumes.
"L’entreprise a besoin de changer de ‘module de jeu’ et de passer d’une recherche de volume à une recherche de valeur et de rentabilité. L’organisation autour de quatre marques fortes et des grandes fonctions transversales permettrait de travailler de façon plus simple, plus orientée sur les marchés et les clients, avec un esprit d’équipe, pour aller chercher le meilleur résultat possible. C’est un levier essentiel du redressement du Groupe," a déclaré Luca de Meo, CEO du Groupe Renault, dans un communiqué diffusé aujourd’hui
Au-delà de ces annonces plus générales, et concernant le sport automobile spécifiquement, quelles conséquences auront, sur l’équipe de F1, les vastes réorganisations du groupe Renault annoncées le nouveau directeur général ?
On note que Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport Racing, va être chargé de la réflexion et du pilotage autour de l’avenir d’Alpine.
Si, dans une interview confiée au Point, Luca de Meo n’aborde que peu le sport de manière directe, il livre tout de même des indices et des pistes à creuser avec la restructuration totale du groupe Renault en grandes marques, qui permettront de mieux mettre en valeur l’identité de chacune.
« J’ai décidé d’organiser le groupe Renault autour de quatre marques et non plus par zones géographiques. Il y aura la marque Renault, que je gérerai en direct, mais aussi Alpine, Dacia, et une marque inédite en charge des "nouvelles mobilités". Il y aura un patron par marque (dont Abiteboul pour Alpine, ndlr). Cela va nous permettre d’être plus focalisé sur le client. Les consommateurs n’achètent pas un groupe transversal, ils achètent une marque, » ajoute de Meo au Point.
Une nouvelle stratégie implique forcément un fort investissement en termes de marketing, pour ancrer, auprès du grand public, l’image de chaque marque.
Or Renault est engagée dans le sport, que ce soit en F1 ou en Formule E à travers l’équipe Nissan (appartenant au groupe Renault). Il serait donc plutôt tentant, sur le papier, pour de Meo et Renault, de renommer une ou deux équipes en fonction de la nouvelle organisation du groupe.
« La marque Alpine a une identité très spécifique de niche, très sportive, très française » souligne de Meo. « Nous ne resterons pas forcément dans le registre seulement rétro et classique de l’Alpine A110 » poursuit-il.
Cela veut-il dire que, pour rajeunir l’image "old-school" d’Alpine, Renault pourrait décider de renommer une équipe, en F1 ou en Formule E, « Alpine Renault », « Renault Alpine » voire tout simplement « Alpine » ? Ce serait là un choix logique, pour montrer que les Alpine sont des voitures actuelles et de haute technologie. Rappelons que si Alpine a certes une brillante histoire en rallye, elle a aussi, par le passé, illustré son excellence technologique sur circuit et en endurance (avec la victoire de l’Alpine Renault A442B au Mans en 1978.)
Bien entendu, pour promouvoir la nouvelle marque de Renault dédiée aux mobilités douces, renommer l’équipe de Formule E serait aussi un excellent choix.
« Le gros sujet, c’est évidemment le positionnement de Renault » poursuit de Meo. « Nous devons retrouver nos racines. Je suis convaincu que l’âme de Renault est dans ses racines françaises. Cette marque a toujours été plus créative que les autres, c’est dans sa culture. Elle doit jouer la modernité et l’innovation. Renault peut incarner la nouvelle vague de l’industrie automobile. »
Pour jouer cette carte de la modernité et de l’innovation, la F1 et la Formule E, deux laboratoires d’excellence technologiques, sont donc très pertinentes. Reste à voir quelles seront, très concrètement, les mesures marketing et industrielles décidées par le groupe Renault.
En tout état de cause, selon plusieurs sources concordantes, les annonces pourraient ne pas trop tarder pour Renault F1 et sa future identité… Quand on sait à quel point l’engagement de Mercedes en F1 a rajeuni l’image de la marque, de Meo a certainement plus d’une idée qui lui trotte dans la tête…
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