Comment expliquer une Mercedes F1 W15 aussi imprévisible et inconstante à Austin ?

Allison répond à une question complexe…

Par Alexandre C.

24 octobre 2024 - 12:57
Comment expliquer une Mercedes F1 (…)

Le week-end d’Austin a laissé Mercedes perplexe. La W15, prometteuse en qualifications sprint, est ensuite devenue imprévisible et inconstante en qualifications comme en course (en témoignent les deux accidents, de George Russell en Q3 et de Lewis Hamilton en début de course).

Comment expliquer ce comportement de ‘diva’, pour reprendre un terme qui a fait florès à Brackley ?

Les performances irrégulières de la Mercedes W15 au Grand Prix des États-Unis seraient dues à un réglage rapprochant trop la Mercedes F1 du sol, selon le directeur technique, James Allison, qui estime que l’équipe a « poussé le curseur trop loin ».

De simples erreurs de réglages donc ? N’y aurait-il pas un problème fondamental avec les évolutions Mercedes F1, comme le craignait Lewis Hamilton ?

James Allison se creuse donc la tête pour expliquer l’inconstance des performances à Austin…

« C’est la question à un million de dollars. »

« Non seulement George a failli décrocher la pole, mais Lewis était en train de pulvériser tous les temps jusqu’à ce qu’il se fasse gêner par Franco Colapinto. Pourquoi cela ne s’est pas reproduit le reste du week-end ? C’est la grande question pour nous. »

« Mon hypothèse, c’est que nous flirtions un peu trop avec le sol. Ces voitures aiment rouler bas, et on gagne généralement du temps au tour en les abaissant davantage, mais si on pousse trop, la voiture commence à se comporter de manière assez désagréable. »

« Si tu touches une bosse au mauvais moment, cela déséquilibre la voiture, fait décrocher l’arrière et le niveau de performance devient imprévisible : c’est excellent quand ça va, mais c’est punitif au moindre choc ou coup de vent. À mon avis, nous avons un peu trop joué avec la proximité au sol et la rigidité des réglages. »

Allison a également révélé plus de détails sur le problème technique de Hamilton à l’avant-droit de sa voiture pendant la course Sprint.

« Ceux qui ont regardé à la télévision ont entendu Lewis dire ‘Je sens un cliquetis’ alors qu’il se préparait pour la course Sprint. Quand nous avons démonté la voiture après la course, où il a eu du mal à trouver un bon comportement pour son pilotage, nous avons découvert qu’un des roulements tenant un triangle de suspension commençait à se désagréger. Cela provoquait un jeu, générant ce bruit de cliquetis et aussi des incohérences dans le comportement, ce qui expliquait pourquoi il avait des sensations de lâcher à l’arrière — même si le problème se trouvait à l’avant, il se traduisait par une instabilité. »

La pièce a été remplacée avant les qualifications, où Hamilton a malgré tout rencontré des difficultés et n’a pas réussi à atteindre la Q2 – étant éliminé en Q1 pour la première fois de sa carrière à Austin.

« Nous avons remplacé cette pièce et le problème n’a pas réapparu, » a précisé Allison. « C’était pénible pour nous d’avoir ce souci, et difficile pour Lewis de vivre une course Sprint de cette manière, mais cette anomalie a été réglée pour les qualifications et n’a plus refait surface. »

Pas de nouvelle unité de puissance en raison des budgets plafonnés

Et puisque Lewis Hamilton partait en fond de grille à Austin, pourquoi ne pas en avoir profité pour le faire partir des stands, en changeant tous les réglages ? Et en lui mettant une unité de puissance neuve… ?

« On pouvait faire ce que George a fait, partir des stands après avoir changé les réglages entre les qualifications et la course. Mais nous n’avions aucune raison de penser que les réglages de Lewis posaient vraiment problème. Il avait ses meilleures pièces de carrosserie, et sa position sur la grille était meilleure que de partir des stands. Alors pourquoi ne pas partir de là où il s’était qualifié, même si ce n’était pas la place qu’on aurait souhaitée ? C’était notre priorité par rapport aux ajustements de réglage. »

Et si Mercedes F1 n’a pas installé une nouvelle unité de puissance sur la voiture de Lewis Hamilton, c’est en raison… des budgets plafonnés, poursuit James Allison.

« Si tu changes de moteur ici, tu pars du fond de la grille, et à cause de la pénalité, tu démarres depuis les stands. On aurait pu envisager cela. Mais plus important encore, tu ne peux pas simplement ajouter un moteur sans en payer le coût. Si ton moteur casse à cause d’un problème, les règles te permettent d’en obtenir un autre sans impacter ton plafond budgétaire. Mais si tu dis juste ‘J’en veux un parce que j’en veux un’, c’est différent. Tu dois le payer. Ce n’aurait pas été un bon choix. L’apport d’un nouveau moteur ‘frais’ aurait amélioré tes temps au tour, mais le coût budgétaire ne valait pas ce gain. »

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