Colapinto a obtenu d’un cheveu sa superlicence grâce au… Covid
Et à d’autres points méconnus du règlement
Quand tout se joue à… un point ! Si Franco Colapinto a pu être sélectionné par James Vowles et Williams F1, pour finir la saison à la place de Logan Sargeant, c’est certes parce qu’il a pu donner satisfaction en essais libres ou dans le simulateur… mais aussi parce qu’il a obtenu d’un cheveu sa superlicence (comme d’ailleurs Logan Sargeant du temps de sa titularisation).
Pour rappel, il faut 40 points de superlicence (obtenus sur trois ans) pour pouvoir courir un Grand Prix de F1. Et Colapinto, en juillet dernier, est arrivé tout juste à un total… de 40 points.
« Nous le sentons prêt à courir » a déclaré l’ancien patron de Williams F1, Jost Capito, à propos de Colapinto en 2022, « à condition qu’il ait suffisamment de points de superlicence après Abu Dhabi, il sera notre deuxième pilote l’année prochaine. »
Faisons le point : comment Colapinto obtient-il son fameux sésame d’un cheveu ?
Tout d’abord... grâce au Covid. Les exceptions mises en place par la pandémie ont en effet profité à l’Argentin. De nombreuses séries en 2020 et 2021 ont été perturbées, voire annulées.
Pour compenser, la FIA a édicté la règle suivante. Trois années restent comptabilisées, mais la pire année sur les quatre dernières est neutralisée : « Si la période calendaire de trois ans... inclut l’année civile 2021, la FIA prendra en compte le plus grand nombre de points accumulés au cours de trois des quatre années civiles précédant immédiatement l’année de la date de la demande... »
Et cette règle a grandement profité à Colapinto. Sa pire année (2022) a été mise de côté pour ne pas entrer dans le total. En 2022, il n’avait en effet terminé qu’à la 9e place de la F3 (ne gagnant que 3 points sur sa Superlicence).
De fait sa saison 2022 a donc été effacée, et c’est plutôt sa saison 2020 qui a été retenue. Cette année, le pilote Williams F1 avait obtenu 17 points (deux 3e places, en Toyota Racing Series et Formula Renault Eurocup).
17 points contre 3, le calcul est vite fait. Sans l’exception Covid, Colapinto ne serait pas aujourd’hui titulaire en F1.
En 2021, il a aussi terminé 4e en ELMS, mais n’a pu ajouter ces 4 points à son compteur, la compétition ayant lieu dans le même intervalle de temps que la FREC (où il a obtenu 5 points).
À ce total s’ajoutent les 15 points obtenus l’an dernier, en F3, grâce à sa 4e place au championnat.
Auquel il faut rajouter 2 points décisifs, obtenus grâce à un élément méconnu du règlement. En effet, en F3, si un pilote dispute l’entièreté d’un championnat sans recevoir un point de pénalité sur son permis, il obtient deux points en plus sur sa licence. Ce fut absolument crucial pour Colapinto, dont la sagesse en piste est ainsi récompensée.
Les tests effectués avec Williams F1 furent aussi décisifs. Colapinto n’a pas obtenu un point de superlicence après avoir complété plus de 300 kilomètres (65 tours) aux essais jeunes pilotes à Abu Dhabi, l’an dernier, mais il s’agit d’une condition pour pouvoir être titulaire.
Enfin, Colapinto a couru en EL1 à Silverstone, cette année. Un roulage qui lui a valu un point et qui compte aussi pour cette année 2024.
Total des points obtenus par Colapinto :
2020, 17 points obtenus. 12 (Formule Renault Eurocup) + 5 (Toyota Racing Series)
2021 : 5 points obtenus. (Formula Regional European Championship)
2022 : non-compté (exception Covid, 2020 est compté à la place)
2023 : 17 points obtenus. Soit 15 (4e en Formule 3) + 2 points pour bon comportement
2024 : 1 point (EL1 à Silverstone).
Total : 40 points
Williams F1
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