Chez Renault F1, Abiteboul craint les conséquences de Grands Prix à huis clos
Si cela venait à durer un peu trop
La Formule 1 semble tendre de plus en plus vers un début de saison à huis clos. L’idée fait son chemin dans les médias et au sein de la FOM, afin de relancer au plus vite des Grands Prix et donc obtenir des rentrées d’argent pour les équipes en souffrance depuis quelques mois.
Tenir un Grand Prix sans public, avec le minimum de personnel nécessaire à tous les niveaux, est une bonne manière de limiter les risques de propagation du Covid-19 tout en assurant le spectacle pour les télévisions. Mais Cyril Abiteboul, interrogé par le journal L’Equipe, reste prudent.
"Je comprends que Ross Brawn (le directeur sportif de la F1) fasse ce genre de projet. On ne peut qu’être d’accord avec cette stratégie, qui est de conserver les droits commerciaux, basés sur la redistribution des contrats des promoteurs, des chaînes télé et des sponsors. À huis clos, cela signifie perdre les revenus des promoteurs mais cela préserve ceux des droits télé et des sponsors. Je comprends cette stratégie mais j’ai du mal à me projeter. Courir durablement sur des circuits sans public risque d’avoir des conséquences," tient à prévenir le directeur de Renault F1.
Selon le Français, il y a aussi d’autres obstacles à contourner, liés aux autorités.
"Les courses ne seront possibles que lorsqu’une règle internationale aura été édictée. Il faudra qu’un gouvernement accepte que des Italiens, des Anglais, des Suisses, des Américains et des Français puissent voyager en commun. Nous parlons d’un paddock de 1 500 personnes au minimum, sans compter les journalistes et les commissaires de course," rappelle Abitebul.
"Nous sommes loin d’une possibilité d’interdire tout regroupement de plus de cent personnes au sortir du confinement. Nous travaillons sur deux options : l’une sur une saison réduite et, à mon avis, ce n’est pas pour demain, et la seconde sans saison car il n’y aura pas de synchronisation internationale."
L’idée d’une saison 2020 totalement annulée n’est donc pas écartée même si ce n’est pas la piste privilégiée. Cela se chiffrerait en centaines de millions de dollars de manque à gagner pour les équipes, de quoi en perdre plusieurs si rien n’est fait pour les sauver.
Chez AlphaTauri, Franz Tost évoquait pour son équipe une perte de 2 millions par Grand Prix.
"C’est réaliste. La valeur de la F1 se calcule sur les courses. Nous perdons plusieurs millions par course non disputée et lorsque vous vous appelez Ferrari, qui gagne 100 millions par an en droits commerciaux… Divisez par vingt courses et vous verrez leur perte," conclut Abiteboul.
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