Chester se dit bien placé pour comprendre les déboires de Williams

Renault a failli connaître le même sort ce mois-ci…

Par Alexandre C.

21 février 2019 - 15:42
Chester se dit bien placé pour (...)

En tant que directeur du châssis chez Renault, Nick Chester a eu des sueurs froides ces derniers jours : l’écurie française était en délicatesse du point de vue calendaire… mais a tout de même réussi à faire rouler la RS19 dès samedi dernier, pour son shakedown.

Williams avait aussi exprimé des inquiétudes similaires, avec le dénouement inverse : la FW42 n’a roulé qu’à partir de mercredi après-midi à Barcelone.

Nick Chester est donc bien placé pour compatir aujourd’hui avec les déboires rencontrés par ses homologues chez Grove.

« Nous étions en retard dans la construction de la voiture. Elle a été assez accélérée et je pense – puisque nous avons vu des choses similaires dans les autres équipes – que c’est en partie dû au fait que le règlement a été défini tardivement. »

« De ce fait, les équipes ont dû mettre le paquet, de manière un peu tardive, pour essayer de tirer le plus possible du règlement. Et en effet, tout s’est un peu précipité au moment de la construction de la voiture. Et de plus, le début de saison a été avancé [d’une semaine] ce qui fait que ces deux éléments ont rendu l’hiver assez difficile pour les équipes. »

L’absence de Williams durant les deux premiers jours, n’a pas été une bonne nouvelle pour Nick Chester et Renault : ce qui peut arriver à une équipe pourra arriver un jour à l’autre…

« C’est vraiment dur. On ne réalise pas de l’extérieur à quel point c’est difficile [de faire rouler une voiture], ou le nombre de pièces nécessaires qui doivent être livrées juste à la dernière minute. Les gars chargés de la production de la voiture font un travail absolument fantastique. Ils s’occupent de centaines de pièces en une ou deux semaines, à la fin de la pré-saison. Et finalement, toit doit être assemblé presqu’au même moment. »

« C’est une période très, très chargée, et l’apparition d’un seul ou de deux problèmes suffit pour finir avec un retard de quatre ou cinq jours. Donc c’est un grand défi. »

A la place de Paddy Lowe, que ferait Nick Chester ? Comment utiliser au mieux le reste des essais privés pour Williams, maintenant que le retard pris est déjà significatif ?

« Il y a des moyens de faire avec. Vous pouvez prioriser tous les éléments que vous devez tester, et ensuite dire ‘OK, ces autres trucs sont un peu plus mineurs, on va s’en débarrasser.’ »

« Mais ce qui est vraiment rude, c’est que vous avez vraiment besoin, si vous le pouvez, d’accumuler beaucoup de kilométrage, pour la fiabilité, parce que cela nous a beaucoup aidés l’an dernier. Et vous avez aussi besoin de plus de temps dans la voiture pour bien la comprendre. Et donc à chaque relais, vous aurez l’occasion d’en apprendre un peu plus, d’habituer un peu plus vos pilotes. Il y a des moyens pour condenser tout cela mais oui, rater quelques jours, ça vous handicapera toujours. »

Renault, elle aussi, a donc été confrontée à des retards de production. Ce retard a eu des conséquences concrètes sur l’aileron arrière de la Renault, au niveau du DRS, qui s’est détaché en pleine séance. Le problème a maintenant été réparé, assure Chester, mais aura tout de même coûté deux ou trois dizaines de tours à Renault.

« Nous avons eu un problème avec le mécanisme DRS. Nous avons perdu la barre qui permet à l’aileron de pivoter. C’était une réparation assez facile. Nous avons compris quel était le problème, nous l’avons réparé, et depuis nous roulons avec le DRS. Nous avons fait quelques vérifications après la pause déjeuner, hier, puis nous avons roulé avec le DRS sur des tours rapides à chaque relais l’après-midi. »

Ce problème était prévisible, selon le directeur châssis de Renault : en raison du changement de règlement, l’aileron arrière, plus large, doit supporter plus de charge.

« L’aileron arrière est plus grand, il y a plus de charges sur lui. La géométrie a changé aussi pour le DRS puisque nous avons un rayon d’action différent cette année. Donc c’est un juste un détail qu’il fallait changer. »

Ce détail conjoncturel réglé, Nick Chester doit se pencher sur l’évaluation des forces en présence : où Renault se situe-t-elle dans la hiérarchie selon lui ?

« Nous sommes raisonnablement positifs, mais c’est difficile à dire, parce que les niveaux d’essence et les modes moteurs sont différents. Et le DRS peut être enlevé ou non. Tout neutraliser, c’est assez difficile. Et pour beaucoup de roulages, nous ne savons pas la quantité d’essence embarquée par chacun. »

« Nous sommes raisonnablement positifs, mais nous aurons une idée plus claire de tout cela quand nous verrons plus de simulations de course et de qualifications. Petit à petit, les différences entre les écuries vont s’assembler pour former un tableau d’ensemble. »

« Il y a tout un groupe de voitures au sein duquel la compétition pourrait être serrée. A quel point ? Nous en saurons un peu plus en particulier lors du prochain test. »

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