Chester a profité de biens meilleurs moyens pour concevoir la RS19

Interview du Directeur Technique Châssis de Renault F1 Team

Par Franck Drui

12 février 2019 - 14:03
Chester a profité de biens meilleurs

Nick Chester a intégré Enstone en 2000. Il y a occupé différents postes avant d’en devenir Directeur Technique Châssis en 2013.

Diplômé de Cambridge en 1991, Nick rejoint Simtek Research pour travailler dans le domaine de la simulation véhicules avant d’être rattaché à l’écurie de F1 lors de sa création en 1994. Parti chez Arrows Grand Prix l’année suivante, il évolue de la simulation à la conception des suspensions, puis il est nommé ingénieur performance de Damon Hill et Pedro Diniz (1997) et ingénieur de course pour Mika Salo et Pedro de la Rosa (1998-1999).

En 2000, Nick est promu ingénieur d’essais pour Alexander Wurz, Giancarlo Fisichella et Mark Webber chez Benetton. Ingénieur performance pour Giancarlo Fisichella (2001) puis Jarno Trulli (2002-2004), il aide ce dernier à remporter le seul Grand Prix de sa carrière à Monaco en 2004.

À partir de 2005, il est chargé du Groupe Performance Véhicule et joue un rôle essentiel dans l’obtention des deux doublés en 2005 et en 2006, notamment grâce au « mass damper », innovation majeure de l’époque.

Responsable des systèmes de performance en 2010, puis responsable de l’ingénierie un an plus tard, Nick contribue au développement des E20 et E21, toutes deux victorieuses en Grand Prix. Depuis 2013, Nick est le Directeur Technique Châssis à l’origine de la conception et du développement de toutes les monoplaces produites par Enstone, dont la R.S.19 pour la saison 2019.

Parlez-nous de la Renault R.S.19, la monoplace de Renault F1 Team pour la saison 2019…

Le règlement a évolué de manière significative. L’an dernier, les voitures ne pouvaient pas se suivre d’assez près à cause d’importantes pertes d’appui dans les turbulences aérodynamiques. Les discussions entre les écuries et la FIA ont mené à des changements tels qu’un aileron avant plus simple et plus large de 200 mm, des écopes et conduits de freins modifiés à l’avant, des déflecteurs abaissés et un aileron arrière plus grand, plus large et plus haut doté d’un DRS plus puissant. Ce n’était pas une règlementation évidente à interpréter. Nous avons perdu de l’appui au début du processus de développement. Notre objectif est d’améliorer la monoplace dans son ensemble et notamment de la rendre la plus légère possible, comme toujours. Nous avons également plus de lest avec lequel jouer grâce à l’augmentation du poids minimum du pilote désormais établi à 80 kg.

Quelles nouvelles ressources l’équipe a-t-elle pu exploiter dans la création de la R.S.19 ?

Tous les moyens à notre disposition ont franchi un palier. Nous avons aujourd’hui des infrastructures au meilleur niveau qui disposent des meilleurs outils d’usinage pour les châssis. Cela nous permet de travailler avec des tolérances resserrées. Nous avons apporté des améliorations à la soufflerie et nous avons un atelier de peinture sur place. Nous pouvons ainsi avancer jusqu’au dernier moment tout en conservant une finition irréprochable. La nouvelle salle blanche est fantastique. Elle est deux fois plus grande que l’ancienne, ce qui rend l’assemblage des composites plus efficace et nous aide à mieux préparer la monoplace. D’autres mises à jour ont été implémentées sur l’ensemble du site et nous développons en parallèle les capacités techniques de l’équipe. Nous continuons de recruter et d’améliorer nos processus de travail pour renforcer constamment notre organisation.

Dans quelle mesure les pilotes ont-ils influencé le développement de la voiture ?

C’est très agréable de travailler avec Nico, car il exprime clairement ce qu’il attend de sa voiture. Il connaît les solutions que nous pouvons lui fournir pour être plus rapide. Les échanges sont aussi très productifs avec Daniel. Il est nouveau parmi nous, mais il se montre très ouvert et ses premiers retours sont assez proches de ceux de Nico. Ce que nous essayons de mettre dans la R.S.19 devrait fonctionner pour eux deux. Plus leurs réactions sont proches, plus il est facile de développer la monoplace. C’est un duo incroyablement bon et tous les deux sont rapides, travaillent dur et offrent d’excellents ressentis.

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