Ces problèmes urgents de management qu’Alpine F1 n’a pas encore réglés
L’arrivée de Brivio se fait encore attendre…
Ressuscitant une expression de la période Ligier, Luca de Meo a décrit 2021 comme une « saison de transition » pour la nouvelle équipe Alpine.
Si une livrée provisoire a été dévoilée, si Cyril Abiteboul a été officiellement débarqué et Laurent Rossi nommé pour chapeauter la marque Alpine, la réorganisation de la nouvelle équipe de F1 est encore en chantier. L’arrivée de Davide Brivio, comme directeur d’écurie, en provenance de Suzuki, est dans les tuyaux, mais non-encore officielle – mais on peut se douter que Brivio a déjà commencé à prendre contact voire à travailler en coulisses.
Laurent Rossi réfléchit-il actuellement à la nouvelle structure organisationnelle d’Alpine ? Il y a en effet urgence à se pencher dessus, car des problèmes structurels demeurent.
Il y a bien sûr les liens toujours incomplets entre Viry, l’usine moteur, et Enstone, l’usine châssis, des liens distendus, avec pas encore assez de synergies, et des cultures de travail trop différentes. Le départ de Nick Chester, chef de la division châssis, avait sonné comme un aveu d’impuissance sur ce plan.
C’est donc aussi la pyramide interne d’Alpine qui doit être repensée.
Celle-ci souffre toujours du départ précipité de Frédéric Vasseur de l’équipe Renault F1 (au bout d’une saison), ce départ ayant désorganisé la structure du leadership. Frédéric Vasseur était officiellement « directeur de la course automobile », tandis que Cyril Abiteboul était « directeur général ». Après le départ de Vasseur, Abiteboul (qui sans doute ne s’entendait pas bien avec Vasseur) a endossé le rôle plus global de directeur d’écurie-directeur général.
L’arrivée, en provenance de la FIA, de Marcin Budkowski, directeur exécutif de Renault F1 Team, était censée apporter plus de clarté. Mais le rôle de Budkowski reste toujours peu clair. Il n’est pas technique, alors même qu’il était précédemment directeur technique à la FIA…
Mais Renault a-t-elle un peu édulcoré la réalité de ce qui se passe en coulisses, pour ne pas éveiller les soupçons d’autres équipes, forcément mécontentes de voir quelqu’un passer de la FIA à une équipe de F1, au risque de livrer les secrets ? Ou bien Budkowski ne s’occupe-t-il en effet que des questions de management et d’opérationnel (ce qui serait gâcher un talent certain…) et de rapprocher les cultures de travail entre Enstone et Viry ?
Le rôle de directeur technique est, il faut le dire, déjà assumé par Bob Bell, qui avait rejoint l’équipe comme conseiller en 2018, avant d’asseoir son influence. Est-il chapeauté par Marcin Budkowski ? A-t-il une responsabilité égale ? Là encore, une clarification serait souhaitable.
Les responsabilités d’Alan Permane, le directeur sportif, mériteraient aussi d’être clarifiées et encore plus portées vers l’opérationnel.
Toutes ces questions pourraient ainsi être réglées par l’arrivée de Brivio, un homme de confiance de Luca de Meo et qui aura sûrement carte blanche, avec Laurent Rossi, pour mettre de l’ordre dans la maison Alpine.
Il y en a bien besoin. Non seulement pour mieux faire travailler Viry et Enstone. Mais aussi pour rattraper un retard certain sur la concurrence. Car la comparaison avec Racing Point, qui a aussi changé de nom pour s’appeler Aston Martin F1, fait mal. Aston Martin F1 a déjà signé un nouveau sponsor-titre ; a gardé de la stabilité dans son senior management, aux responsabilités clairement définies, avec Otmar Szafnauer comme directeur d’écurie, et Andy Green comme directeur technique ; et ses opérations marketing sur le nouveau nom ont déjà pris une certaine avance.
Alors que 2021 est une année décisive en coulisses pour développer les F1 2022, Alpine ne doit plus attendre !
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