Ces équipes championnes du monde qui se sont effondrées à cause d’un nouveau règlement
Retour sur les trois derniers cas en date
La Formule 1 s’apprête à vivre un tournant avec l’arrivée des nouveaux règlements de 2022, et chaque équipe espère avoir développé un concept qui lui permettra soit de se maintenir en haut du classement, soit de faire un bond en avant dans la hiérarchie.
Mais nouveau règlement rime aussi avec possible raté dans le concept de la nouvelle monoplace, ce que plusieurs grandes équipes ont vécu par le passé. Retour sur trois designs manqués qui ont vu une écurie perdre ses titres de manière spectaculaire.
2005 : Ferrari F2005
Après avoir remporté successivement six titres titres chez les constructeurs et cinq chez les pilotes avec Michael Schumacher, la Scuderia Ferrari entendait confirmer sa domination des années précédentes en 2005.
Malheureusement pour l’équipe italienne, un changement majeur dans la règlementation pneumatique allait rapidement tuer ses espoirs. En effet, la F1 mettait en place cette année-là l’obligation de couvrir la distance d’un Grand Prix sans changer de pneumatiques une seule fois, ce qui sera fatal à Bridgestone.
En ayant opté pour une structure rigide de ses flancs, le manufacturier japonais s’est retrouvé avec des problèmes de température le contraignant à utiliser davantage les pneus durs, là où Michelin était à l’aise avec tous les types de gommes et donc plus performant.
En plus des pneus, Ferrari a également souffert des nouvelles règles demandant le rabaissement du diffuseur. Ce changement était drastique et la Scuderia a dû repenser tout le design de sa boîte de vitesses, perdant du temps et des ressources qu’elle aurait pu investir sur l’intégration de sa suspension arrière à ce fameux diffuseur.
En 2005, Ferrari ne gagna qu’une seule course, celle d’Indianapolis où seules les six monoplaces équipées de Bridgestone avaient été autorisées à prendre le départ. Autant dire très peu après avoir remporté 15 des 18 courses la saison précédente.
2009 : McLaren-Mercedes MP4-24
Après une saison 2008 restée dans les annales où Lewis Hamilton remportait sur le fil son premier titre de champion du monde aux dépends de Felipe Massa, McLaren-Mercedes espérait profiter du nouveau règlement 2009 pour débuter une nouvelle période de domination en F1.
Malheureusement pour l’équipe anglaise, c’est tout l’inverse qui va se produire. En effet, McLaren a complètement raté le design de sa MP4-24 en calculant mal les niveaux d’appuis dont elle avait besoin avec ces nouvelles monoplaces beaucoup plus fines que leurs devancières. Elle introduisait plus tard son propre double diffuseur inspiré de celui de Brawn GP, mais trop de retard avait été pris.
Lewis Hamilton et son coéquipier Heikki Kovalainen peinaient à aller en Q3 lors des premières courses, le bilan étant à peine mieux le dimanche, et McLaren occupait une bien triste sixième place au classement des constructeurs à la mi-saison avec 13 points marqués seulement, contre 105 au leader Brawn GP.
L’écurie anglaise sortira toutefois une version nettement améliorée de sa voiture lors du Grand prix disputé au Nurburgring, et la suite de la saison sera bien meilleure. Hamilton gagnera en Hongrie puis à Singapour en plus de signer trois autre podiums, et McLaren parviendra même à décrocher la troisième place du championnat, un point devant Ferrari qui avait elle aussi beaucoup souffert en 2009.
2014 : Red Bull-Renault RB10
Après avoir marqué de son empreinte le début de la décennie, ayant gagné tous les championnats de 2010 à 2013, Red Bull tombait de haut en 2014 pour les débuts de l’ère hybride en Formule 1.
Sur le papier, terminer deuxième du championnat avec trois Grands Prix remportés n’a rien d’infamant pour une équipe championne du monde en titre, mais entre l’écart immense avec Mercedes et de nombreux problèmes liés au moteur, il était difficile d’avoir le sourire du côté de Milton Keynes cette année-là.
Le passage des V8 atmosphériques aux V6 hybrides turbo a été fatale à l’écurie autrichienne, ou peut-être devrait on dire à son motoriste Renault, dont le bloc propulseur n’avait ni la fiabilité ni la vitesse du Mercedes. Les problèmes de l’écurie étaient apparus dès les essais hivernaux, où Red Bull avait très peu roulé, bloquée entre les problèmes moteurs et un souci avec la carrosserie qui avait pris feu à plusieurs reprises.
La monoplace en elle-même n’était ainsi pas si mauvaise durant la saison, reprenant une bonne partie du concept de la monoplace précédente qui avait gagné les neuf dernières courses en 2013 avec Sebastian Vettel, mais difficile d’aller vite sans puissance.
Red Bull ne le savait pas encore, mais 2014 marquait le début d’une période difficile, durant laquelle elle ne jouerait plus le titre avant... la saison 2021.
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