Ces 4 défis structurels qui entravent les développements de Mercedes F1 en 2021
Le directeur technique explique les limitations de 2021
Mike Elliott a accédé à une responsabilité éminente au sein de Mercedes F1 : depuis juillet dernier, il a la charge en effet de remplacer, au poste crucial de directeur technique, James Allison – qui a pris du galon en devenant « directeur technique en chef », poste créé pour l’occasion.
Mike Elliott se concentre sur la saison prochaine mais dès cette année, Mercedes F1 a impressionné la concurrence en amenant une série d’évolutions à Silverstone qui ont fait la différence face à Red Bull en performance pure, notamment au niveau du fond plat. Et cela, dans un contexte de développement très restrictif qui est celui de la saison 2021.
Car comme Elliott le rappelle, « faire évoluer une voiture en 2021 est différent de toutes les autres saisons. »
« La première raison derrière cela est le règlement d’homologation, qui limite les parties de la voiture que nous pouvons modifier. La pandémie de COVID-19 a entraîné le report de la nouvelle réglementation à 2022 et, dans un souci d’économie, les équipes ont accepté d’homologuer - c’est-à-dire de reporter - de grandes parties de la voiture. »
« Les équipes n’ont pu changer que deux jetons de pièces structurelles, et les composants aérodynamiques - un changement considérable par rapport au rythme habituel de la course au développement sur une saison normale. »
« En plus de cela, les règles de l’unité de puissance ont également été modifiées, avec une seule évolution autorisée. Une fois cette mise à niveau introduite, les seules modifications à apporter sont d’ordre structurel et de fiabilité. »
Au passage, cette règle n’a pas été sans créer de polémiques entre Mercedes et Red Bull, chacun s’accusant mutuellement d’avoir apporté des évolutions relatives à la performance pure sur les V6. Mais il est vrai que si un moteur est plus fiable, il est aussi possible de l’exploiter avec plus de rythme et d’intensité.
Si l’on revient aux restrictions de développement, Mike Elliott rappelle aussi l’entrée en vigueur d’une nouvelle règle à partir de cette deuxième moitié de saison : la restriction des tests en soufflerie en fonction du classement de chaque équipe.
« La deuxième raison pour laquelle l’amélioration d’une voiture en 2021 est si différente est les restrictions dans les tests aérodynamiques. Ces restrictions sont d’autant plus sévères que la voiture que vous aviez la saison précédente était rapide. En tant que vainqueur du Championnat de l’année dernière, nous avons le moins d’essais en CFD et en soufflerie, c’est donc un facteur dont nous devons tenir compte, en veillant à tirer le meilleur parti de chaque session de CFD ou de soufflerie. »
Pour une équipe de pointe comme Mercedes, une troisième et avant-dernière limitation, de taille, est d’ordre budgétaire : l’arrivée des budgets plafonnés.
« Le troisième facteur est l’arrivée des budgets plafonnés. Cela signifie que nous devons réfléchir encore plus soigneusement à l’utilisation de nos ressources afin de tirer le meilleur parti de chaque opportunité. Et tout cela en essayant de trouver le bon équilibre entre la voiture de 2021 et la quatrième raison limitant le développement... le changement de réglementation de 2022. »
Comment alors mener ce développement pour 2022 dans ce contexte de contrainte ?
« C’est un énorme changement de réglementation, non seulement dans les règles elles-mêmes mais aussi dans la façon dont les règles sont écrites. C’est une énorme quantité de travail et des décisions prudentes doivent donc être prises pour maximiser la saison 2021 tout en donnant à la voiture 2022 l’attention qu’elle mérite. Trouver cet équilibre est un défi familier de saison en saison, mais alors que nous entrons dans une toute nouvelle ère de règlements techniques, ce défi est beaucoup plus intense. »
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