Ce qui permet à Hamilton d’être ’une tête’ devant Senna et Schumacher en F1
Un facteur important départage ces légendes
Qui est le meilleur pilote de l’histoire de la Formule 1 ? Chacun se fera son avis sur la question, mais un observateur avisé du sport estime que Lewis Hamilton dépasse Michael Schumacher et Ayrton Senna en raison de sa propreté dans les combats en piste.
Peter Windsor, qui a autrefois été team manager de Ferrari et Williams F1, estime que les deux septuples champions du monde sont proches en terme de style de pilotage, même s’il place une nouvelle fois le Britannique légèrement devant l’Allemand.
"Je dirais que Lewis est plus proche de Michael. En ce qui concerne la façon dont il utilise l’accélérateur, les freins et la direction, je pense qu’il est beaucoup plus proche de Michael," a déclaré Windsor.
"En fait, je pense qu’il est en avance sur Michael dans quelques domaines importants et qu’il est un peu plus souple que Michael dans toutes ses actions, en particulier au freinage. Je pense que Lewis a une meilleure sensation de la pédale de frein que n’importe quel autre pilote dans l’histoire du sport, dans sa manière d’appuyer dessus puis de la relâcher."
"Cette vitesse de mouvement, ou cette souplesse, est tout simplement étonnante chez Lewis. Je pense que c’est probablement sa plus grande qualité. Et bien sûr, cela vous donne une plate-forme stable autour de laquelle vous pouvez faire tout le reste avec l’accélérateur et la direction."
"Je pense qu’Ayrton était assez linéaire dans sa façon de piloter. Elle était très proche de celle de Lewis, mais ses entrées de virage n’étaient pas aussi précoces que celles d’Alain Prost à mon avis. Si vous prenez 1988, qui est une bonne année pour les comparer, Alain prenait toujours le virage un peu plus tôt qu’Ayrton et ses virages étaient donc un peu plus courts. Et Ayrton avait toujours cette habitude d’appuyer sur l’accélérateur pour sentir le moment où mettre la puissance, alors que Lewis et Michael n’ont jamais eu à le faire pour trouver ce moment."
"Alors, vous pourriez vous dire : qu’est-ce qui a rendu Ayrton si grand ? Eh bien, c’était son incroyable précision. Si les grands pilotes parviennent en moyenne à passer à deux centimètres du mur, Ayrton parvenait à le faire avec un demi centimètre à près de cent reprises. A part au virage de Mirabeau à Monaco en 1988, erreur que nous devons mettre sur son manque de concentration à ce moment-là."
"Bien sûr, Lewis, Michael, Nigel Mansell, Alain Prost et Niki Lauda avaient tous un jugement phénoménal, mais je pense qu’Ayrton portait cela à un niveau supérieur."
A l’inverse de Senna et Schumacher, Hamilton ne fait "jamais rien de sale"
Si la grandeur de Senna et de Schumacher ne fait aucun débat en Formule 1, il est juste de rappeler que leurs carrières sont aussi entachées par certains incidents.
Le Brésilien a par exemple volontairement sorti Alain Prost au premier virage au Grand Prix du Japon en 1990, tandis que l’Allemand a lui aussi provoqué des contacts avec Damon Hill et Jacques Villeneuve durant la dernière course de la saison, en 1994 et 1997 respectivement. En 2006 à Monaco, Schumacher faisait même en sorte de priver Fernando Alonso de la pole position en garant sa Ferrari au milieu de la piste.
Pour Peter Windsor, ces controverses qui touchent ces deux légendes lui font dire que Lewis Hamilton, malgré l’accrochage avec Max Verstappen à Silverstone en 2021, est devant dans la hiérarchie de tous les temps grâce à son pilotage qui a toujours été propre.
"Je pense que si vous parlez uniquement du comportement en piste, Lewis dépasse ces deux-là de la tête et des épaules parce qu’il ne fait vraiment rien de sale du tout. Tout ce que Lewis fait est dur, impressionnant, se termine occasionnellement en larmes, comme avec Nico Rosberg à Barcelone en 2016, mais de manière générale, il ne fait jamais rien de sale."
"Je sais que beaucoup d’entre vous vont dire : qu’en est-il de Silverstone 2021 avec Max Verstappen ? Mais nous parlons alors de deux gars qui viennent de passer la moitié du tour de Silverstone l’un à côté de l’autre, à quelques centimètres l’un de l’autre. Ils sortent de Luffield et Max ralentit un peu. Que va faire Lewis, se ranger derrière lui ? Non, il va aller sur la droite."
"Et oui, c’était une manœuvre ambitieuse de la part de Lewis, mais Max, qui avait fait la course avec lui pendant un demi-tour roue contre roue, s’était dit à coup sûr : ’Lewis va passer par l’intérieur parce que je me suis un peu raté en sortant de Luffield’."
"Et c’est pourquoi je dis toujours que c’est du 50-50, parce que la philosophie de Niki Lauda et d’Alain Prost, qui consistait à ne pas se faire toucher par un autre pilote, est tout aussi importante que d’aller chercher le moindre espace."
"En général, Lewis est un modèle de pilotage propre, alors qu’Ayrton et Michael étaient tout sauf des modèles à ce niveau. On peut dire que Michael s’est probablement un peu nourri d’Ayrton, mais Ayrton faisait déjà du ’break testing’ en Formule 3 avec Martin Brundle. Il a aussi fait ça à Nigel à Spa en 1987. Et bien sûr, parlez à Alain Prost de Suzuka, il y a été mis hors course deux fois par Ayrton."
"Ayrton a donc fait beaucoup de ces choses, mais Michael était encore différent parce qu’il a fait certaines de ces choses également, mais il a aussi fait ce qu’Ayrton n’aurait jamais fait, à savoir planter la voiture délibérément pour empêcher Fernando Alonso d’obtenir une pole."
"Je ne pense pas qu’Ayrton aurait jamais fait quelque chose comme ça, je ne pense pas que ça lui serait venu à l’esprit de le faire. Il n’y a pas beaucoup de pilotes à qui ça arriverait, mais Michael l’a fait. Plus tard, il disait : ’Vous savez, vous avez vu beaucoup de ces choses dans le football et j’ai simplement fait ce que j’ai vu dans d’autres sports’."
"En termes de style de pilotage, je place Lewis plus près de Michael que d’Ayrton. Mais pour ce qui est de la technique, je place Lewis devant les deux, c’est certain."
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