Ce jour où Coulthard a compris pourquoi Dennis favorisait Häkkinen
Le patron de McLaren F1 s’en voulait pour Adélaïde 1995
David Coulthard a longtemps cru que McLaren F1, et en particulier son directeur de l’époque Ron Dennis, soutenait davantage Mika Häkkinen que lui, notamment sur le plan psychologique. Il ne croyait pas à la théorie d’un meilleur matériel mais sentait que Dennis avait une volonté de privilégier le Finlandais.
L’Ecossais s’exprime alors qu’on lui demandait si McLaren pouvait vraiment faire rouler deux numéros "un" ensemble, comme Lando Norris ou Oscar Piastri, ou s’il y aurait à terme un choix à faire.
"Je vais prendre mon exemple personnel donc. Avec Mika. Je n’ai jamais pensé qu’il recevait un meilleur package. À ce moment-là, les deux mécaniciens numéro un choisissaient les numéros de moteur dans un sac" a déclaré Coulthard au podcast Beyond the Grid.
"Je suppose que ces numéros de moteur étaient exacts et qu’ils correspondaient aux numéros des moteurs réels. Je n’ai jamais vérifié. Vous savez, il y a un moment où il faut faire confiance aux gens."
"À l’époque, nous avions un nouveau moteur chaque jour, un nouveau moteur pour les qualifications. Les moteurs étaient donc incroyablement importants. Lors de la course de développement, on pouvait avoir un moteur qui gagnait 10 chevaux ou plus. Cela faisait toute la différence."
"Nous avions une voiture de rechange, j’avais les mêmes chances d’avoir la voiture de rechange tout au long de l’année, c’était psychologique plus que tout. Il m’a fallu de nombreuses années avec Ron, de nombreuses réunions au cours desquelles je lui disais ’soutiens moi, aller. Il me répondait ’non’."
Et l’Ecossais sentait alors une différence de traitement : "Et je lui ai expliqué lors d’une de ces conversations dans son bureau. Je lui ai dit ’c’est comme si tu avais deux enfants, des jumeaux, et qu’ils allaient tous les deux diriger l’entreprise pendant un mois."
"L’un d’entre eux est amené le dimanche et reçoit un briefing sur la manière de procéder, puis il est laissé libre. Et l’autre, on lui dit de venir le lundi et il se débrouille. C’est peut-être aussi subtil que cela, mais on a l’impression que vous êtes plus heureux quand Mika gagne."
Un "sentiment paternel" venant d’un gros accident
Finalement, lors d’une des conversations avec Dennis, Coulthard a compris qu’il y avait en fait un sentiment plus profond, aux racines liées à un drame qui avait frappé l’équipe : "Et puis finalement, après plusieurs années, il s’est dit ’J’ai failli perdre Mika dans ma voiture’."
"’Je n’ai jamais perdu un pilote dans ma voiture et j’ai un sentiment paternel à son égard. Je suis allé à l’hôpital d’Adélaïde en 1995, il était relié à divers appareils respiratoires, il était dans un coma artificiel. Et nous n’avons aucune idée si nous avons perdu notre pilote, ou s’il allait revenir’."
"Lorsqu’il m’a dit cela, j’ai eu l’impression d’être libéré d’un poids, car au lieu de penser qu’il le soutenait davantage sur le plan psychologique et qu’il le niait, dès qu’il a reconnu qu’il était possible qu’il ait ce sentiment profond, cela a pris tout son sens sur le plan rationnel."
"Au lieu de me concentrer sur ce que je n’obtenais pas, j’ai regardé ce que j’obtenais, c’est-à-dire une voiture, un contrat, une opportunité, une conversation franche, et tout a changé."
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