Ecologie et F1 : les moteurs sont l’arbre qui cache la forêt pour Capito
Capito rappelle que la logistique compte le plus
Alors que Williams F1 a annoncé devenir neutre (et même positive) en carbone d’ici 2030, franchissant un cap clair dans son engagement écologique, la F1 continue de discuter pour fixer les contours de la prochaine génération d’unité de puissance. Les grandes lignes semblent tout de même connues : refus de l’électrification, continuation avec les moteurs thermiques, abandon du MGU-H, et passage à 100 % de biocarburants.
Si Sebastian Vettel trouve par exemple que la F1 ne va pas assez loin, Jost Capito, le PDG de Williams, estime de toute manière que la question des moteurs n’a finalement que peu de poids, lorsqu’on parle des émissions carbones émises par la F1.
Car c’est bien la logistique et le transport des équipes qui polluent le plus quand on parle d’empreinte globale de la F1, et non le roulage à proprement dit des voitures (0,7 % de la pollution totale, comme nous le rappelions ici).
Capito remet ainsi le débat au centre du village vert… même s’il comprend bien sûr l’importance symbolique de développer des moteurs plus économes.
« Nous devons nous attaquer à tout, car si vous voulez être neutre en carbone, vous devez vous attaquer à tout, même à quelque chose qui est inférieur à 10 %. »
« D’un autre côté, si vous regardez ce qui est discuté, il est toujours question des voitures. »
« C’est ce qui est montré au public et c’est ce qui fait que le public se demande si nous sommes durables ou non. Je ne pense pas que nous puissions avancer l’argument suivant : écoutez, les voitures n’ont pas vraiment d’importance car nous avons d’autres plus gros chats à fouetter. »
Rappeler l’importance du "hors-piste" dans la pollution de la F1 tombe bien pour Capito, qui a annoncé que Williams concentrerait ses mesures vertes sur les transports des mécanos, l’énergie utilisée au Siège de l’équipe à Grove, ou encore pour la protection de la biodiversité vivant sur le terrain de l’usine.
« Bien sûr, si nous voulons être positifs sur le plan climatique, cela signifie que nous ne nous contentons pas de nous concentrer sur les voitures, car la F1, c’est bien plus d’autres personnes [que les pilotes], nous devons nous concentrer sur les autres domaines. C’est là que nous devons nous améliorer et ce qui se passe à l’usine est également un élément important. »
« Les voitures sont les moins importantes, mais elles sont l’argument le plus important. »
Mais puisque la F1 pollue surtout par sa logistique, pourquoi alors ne pas réduire le nombre de Grands Prix et ainsi les déplacements ? La F1 prend pourtant le chemin inverse avec un calendrier record à 23 courses annoncé par l’an prochain.
Cependant pour Capito, le nombre de courses en soi ne compte pas tellement : c’est moins la quantité de courses que leur qualité sur le plan écologique qu’il faut considérer. Ainsi que l’impact médiatique et marketing que peut avoir la F1 sur le reste de l’industrie, en montrant son engagement écologique.
« Je ne pense pas que nous devrions mesurer les émissions en fonction du nombre de courses, parce qu’il suffirait alors de passer à zéro [courses] pour que le problème soit résolu. Je ne pense pas que ce soit la bonne approche. »
« La bonne approche est de montrer la voie à l’industrie, de faire passer le message... nous communiquons à chaque course à des millions et des millions de fans et si nous avons le bon message, nous pouvons inspirer les fans à changer leur comportement ici et là. »
« Nous ne pouvons pas le mesurer en tant que Williams Racing ou en tant que Formule 1, mais il est certain que cela peut avoir un impact en montrant l’exemple et en inspirant les fans à suivre ce que les équipes font. »
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