Calendrier F1, Andretti… Ben Sulayem sort encore les griffes contre la FOM

Mohammed Ben Sulayem était « chez lui » lors du dernier Grand Prix, à Abu Dhabi : l’Émirati a en effet accueilli les hauts responsables politiques de son pays pour la dernière épreuve de l’année, et a pu leur rendre compte de sa gestion du sport à la tête de la FIA.

Depuis des mois, Mohammed Ben Sulayem cultive sa différence avec Liberty Media – ce qui crée bien des tensions avec Stefano Domenicali (voir notre article).

Ben Sulayem se pose en ‘chevalier blanc’ qui défendrait l’intégrité du sport, face à une gestion trop marketing et financière de la F1.

Un point d’achoppement majeur demeure autour de l’arrivée ou non d’Andretti en F1 : Mohammed Ben Sulayem et la FIA sont pour... et le rappellent à chaque occasion ; pas Liberty Media et les équipes.

« Je suis un homme en mission » a encore répété Mohammed Ben Sulayem à Abu Dhabi.

« Ma mission n’est pas de gagner de l’argent, mais de soutenir le sport automobile et d’assurer sa croissance. J’ai été élu pour cela. J’aimerais qu’il y ait plus de pilotes, que le sport se développe et que sa popularité augmente. »

Sur le sujet Andretti justement, Mohammed Ben Sulayem en a remis une couche. Il ne voit pas pourquoi la FOM bloque encore l’arrivée de l’équipe américaine...

« L’augmentation du nombre d’équipes dans le sport est la voie à suivre. Lorsque nous avons ouvert l’appel à manifestation d’intérêt, c’était pour une bonne raison. Les contrats prévoient jusqu’à 12 équipes et si vous me demandez de soutenir le sport automobile, nous avons besoin de plus d’équipes. »

« Quelqu’un vient me voir et me dit que General Motors veut s’engager, comment puis-je dire non ? C’est très clair, toutes les cases ont été cochées et tout le processus a été mené à bien. »

Ben Sulayem dénonce le calendrier F1

Mohammed Ben Sulayem a ensuite trouvé un nouvel angle d’attaque contre la FOM et Liberty Media : l’organisation démentielle du calendrier (qui est la responsabilité de la FOM).

Le rythme du calendrier a été dénoncé certes par bien des pilotes et des mécaniciens après la fin d’année et l’enchaînement fou Las Vegas-Abu Dhabi… mais les propos de Mohammed Ben Sulayem sont bel et bien une nouvelle pique contre Liberty Media.

« Nous y réfléchissons. Je suis désolé pour nous tous. Cela n’aurait pas dû arriver et nous prenons des mesures extrêmes pour y remédier. »

La FIA pousse pour un retour de la F1 en Inde

Toutefois, Mohammed Ben Sulayem ne s’occupe pas bien sûr que de F1 mais de tout le sport automobile mondial. À ce sujet, une de ses priorités est claire : développer le sport auto en Inde et en Chine.

Dans ces géants démographiques, le karting est encore un nain sportif.

« Il y a un problème avec le ratio. L’Inde et la Chine comptent moins de 8 000 participants. En Europe, par contre, le nombre de sportifs est beaucoup plus élevé. »

« Nous nous sommes donc attaqués à ce problème, en partant de la base du sport auto. Nous nous efforçons de promouvoir le karting et le cross-kart. Nous avons réduit les coûts et les prix vont baisser de 70 %. Nous disposons maintenant d’un plan d’action. Il ne leur reste plus qu’à s’en emparer et à le mettre en œuvre dans n’importe quel pays pour promouvoir le sport. »

C’est dans cette optique de développer le sport auto en Inde, que Mohammed Ben Sulayem mène actuellement campagne pour que la F1 revienne au Buddh International Circuit, comme entre 2011 et 2013. Ferait-il le travail à la place de la FOM… ?

« Je suis optimiste. Les discussions sont en cours. »

« L’Europe est très importante pour nous. Mais le reste du monde est également important. Je suis donc optimiste, mais il faut aussi soutenir le sport auto dès le karting en Inde. »

Mais le Grand Prix qui rendra fier Mohammed Ben Sulayem, c’est bien sûr son Grand Prix national...

« J’ai atterri ici en hélicoptère, à Abu Dhabi, lorsque cette région a été désignée pour accueillir une course de F1. J’ai donc participé à toutes les étapes de ce projet. »

« Je suis très fier de ce que nous avons réalisé ici. »