‘Ça ne va pas le faire’ : avant Melbourne, Sainz n’était pas sûr de voir le bout du GP !

Son dernier relais a été plus difficile physiquement

Par Alexandre C.

25 mars 2024 - 14:48
‘Ça ne va pas le faire' : (...)

Avant le début du week-end à Melbourne, Carlos Sainz, opéré il y a quinze jours de l’appendicite, n’était pas même certain de pouvoir monter dans sa Ferrari le dimanche de course : il attendait de jauger sa forme en essais libres pour décider si oui ou non, il serait capable d’aller au bout du Grand Prix.

On connaît la suite : Carlos Sainz a dominé Charles Leclerc en qualifications avant de disputer un dimanche de course magistral à Melbourne, conclu par une victoire amplement méritée.

Mais le dimanche matin même, Carlos Sainz n’était-il pas anxieux à l’idée de devoir disputer 58 tours à fond ?

« À quel point j’étais nerveux ? J’étais confiant pour la première moitié de la course, car c’est plus ou moins les tours que j’ai faits en essais libres. Évidemment, la deuxième moitié de la course était un peu une inconnue. »

« Mais oui, une fois que j’étais devant et que j’ai eu creusé l’écart… alors, vous pouvez tout gérer. Vous pouvez vous gérer vous-même, vous pouvez gérer les pneus, vous avez moins de pression. Vous pouvez choisir où pousser et où ne pas pousser, et tout devient beaucoup plus facile. »

« Alors oui, je ne vais pas mentir, les cinq ou dix derniers tours, j’étais un peu raide et fatigué, mais rien qui ne me ralentissait trop. »

Carlos Sainz a donc pris des précautions en fin d’épreuve - et on l’a vu au chronomètre puisque Charles Leclerc revenait un peu sur lui...

Autre précaution prise par l’Espagnol : durant les célébrations d’après-course, il n’a pas bondi hors de sa Ferrari !

« Mon corps est encore un peu en mode protection. Tout ce que je fais est donc un peu plus lent et un peu plus prudent parce qu’évidemment, quand on vous ouvre l’abdomen, c’est une sensation bizarre. »

« Physiquement, ce que j’ai ressenti vers la fin de la course... J’étais juste très raide... Passer sept jours au lit, ce n’est pas très sain pour un athlète, pour sa forme physique et pour tous ses muscles. Jusqu’au dernier relais, j’allais parfaitement bien. J’avais toujours cette sensation bizarre, mais rien qui ne me ralentissait. J’étais en confiance avec la voiture et je poussais. »

Comment donc Carlos Sainz a-t-il fait pour rester aussi en forme, malgré une opération relativement lourde ? Quel a été son programme spécifique de remise en forme ?

La réponse de Carlos Sainz est particulièrement éclairante, car elle nous plonge dans les coulisses de la préparation physique d’un professionnel - et on est loin, très loin des années James Hunt.

« Oui, dès qu’on m’a enlevé l’appendice, je suis allé sur Internet et j’ai commencé à parler avec des professionnels et je me suis dit : "OK, qu’est-ce qui aide à accélérer la guérison ?" Et évidemment, à partir de là, j’ai commencé à faire tout ce qu’on peut faire pour accélérer la récupération, les blessures, le tissu cicatriciel, ce qu’on peut faire pour être plus rapide, en parlant à d’autres athlètes, à d’autres médecins en Espagne, à l’étranger. Ensuite, j’ai élaboré un plan avec mon équipe. »

« La raison pour laquelle les athlètes récupèrent plus vite est qu’ils peuvent consacrer 24 heures par jour pendant sept jours à la récupération. Et c’est exactement ce que j’ai fait. J’ai commencé à me rendre dans des chambres hyperbares deux fois par jour pendant une heure, à utiliser une machine Indiba, qui est un appareil électromagnétique pour les blessures. Je programmais mon temps au lit, mon temps de marche, mon temps de repas, le type d’alimentation nécessaire à la guérison. »

« Il y a neuf jours, alors que j’étais sur le point de prendre le vol pour l’Australie, j’étais encore au lit. Je pouvais à peine utiliser mes abdominaux pour bouger. Je me disais que ça n’allait pas arriver, que ça n’allait pas le faire. Mais j’ai pris le vol, et soudain, lorsque j’ai atterri en Australie, je me sentais beaucoup mieux. Et toutes les 24 heures, je faisais beaucoup plus de progrès que les sept premiers jours, ce qui est en fait ce que tous les médecins et tous les professionnels m’ont dit. Même Alex Albon me l’a dit, je m’en souviens. J’ai donc suivi plus ou moins ce que tout le monde m’a dit et j’ai établi un bon plan. »

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