‘C’est comparer des pommes et des oranges’ : la FIA répond à Ferrari

Binotto rappelle la pénalité de Vettel au Canada, un parallèle infondé ?

Par Alexandre C.

1er juillet 2019 - 16:06
‘C'est comparer des pommes et (...)

Pourquoi Sebastian Vettel a-t-il été pénalisé de cinq secondes par la FIA, au Grand Prix du Canada, pour avoir rejoint de manière peu sûre la trajectoire, après sa sortie de piste dans l’herbe ? Et pourquoi Max Verstappen a-t-il été, au contraire, épargné par les commissaires lors du Grand Prix d’Autriche, alors qu’il a été soupçonné d’avoir forcé Charles Leclerc à quitter la piste, au cours de ce dépassement musclé ?

Mattia Binotto, le directeur de Ferrari, n’a pas manqué de souligner le « deux poids - deux mesures » qui se retrouverait, selon lui, derrière la décision des commissaires.

« Nous pensons que l’interprétation des incidents a été différente dans ces deux cas, et c’est pourquoi je pense de nouveau que nous sommes mécontents de cette décision » a martelé le directeur de la Scuderia.

« Pour nous, les règles sont claires : une collision a été créée, et Charles Leclerc a été poussé hors de la piste. »

Cependant, pour Michael Masi, le directeur de course de la FIA, cette comparaison avec le Canada n’a pas lieu d’être.

« Au Canada, Sebastian Vettel est parti au large, dans l’herbe, alors qu’il était devant, ce n’était pas une manœuvre de dépassement. »

Un parallèle devrait plutôt être dressé avec un incident similaire arrivé lors du Grand Prix de France, qui avait opposé Daniel Ricciardo à Lando Norris dans le dernier tour de la course. La Renault avait alors essayé de dépasser la McLaren, avait plongé dans la chicane, sorti ses quatre roues de la piste, mais avait tout de même essayé de tenir la trajectoire à l’intérieur pendant la deuxième partie du virage... ce qui avait forcé Lando Norris à aller, à son tour, hors-piste pour éviter la collision.

Michael Masi a pris appui sur cet incident pour répondre à Ferrari, mais il relativise également la pertinence des comparaisons en la matière.

« L’incident du Paul Ricard, avec Daniel Ricciardo et surtout Lando Norris, ressemblait beaucoup plus à une manœuvre de dépassement. Daniel Ricciardo est sorti de la piste et l’a rejointe. Il y avait les deux voitures alors sur la piste, c’était donc une manœuvre de dépassement. »

« Essayer de comparer ces trois incidents… en fait, ils sont très différents. Donc les commissaires ont décidé que [l’incident Charles Leclerc – Max Verstappen] était une manœuvre de dépassement, et les commissaires ont souligné, à juste titre, que, selon eux, c’était un incident de course, un moment viril mais correct de course auto de ce point de vue. »

Le successeur de Charlie Whiting n’a pas hésité à employer des mots plus crus envers Mattia Binotto, pour mieux lui démontrer l’inanité de sa thèse.

« Chaque incident doit être considéré dans son propre contexte : les virages, les profils, les circonstances diffèrent. C’est comme comparer des pommes et des oranges. »

« Max Verstappen a pris le virage, a freiné tard, Charles l’a bien sûr vu venir et est resté au large. Max avait appris de la manœuvre qu’il avait réalisée le tour précédent. L’incident [du tour suivant] était fondamentalement différent. »

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