Budget, règlement, Covid… Claire Williams justifie ses échecs en F1
Le coronavirus, dernier clou dans le cercueil
Le bilan de Claire Williams à Grove n’est guère reluisant : dernières places au classement des constructeurs en F1, perte de deux sponsors-titre (Martini et Rokit), et vente du patrimoine familial à Dorilton Capital. Et ce alors que l’équipe était encore 3e au classement des constructeurs en 2014.
Claire Williams n’a donc pas le choix : il faut qu’elle défense elle-même son bilan pour faire face au flot de critiques. Celle qui a été remplacée par Simon Roberts a alors tenu un véritable plaidoyer de son action dans les colonnes du journal britannique The Spectator.
La première excuse de Claire Williams est d’ordre budgétaire…
« L’avant de la grille dépense un demi-milliard par rapport à notre budget de 120 millions, ce qui n’est pas équitable dès le départ et il est donc très difficile d’être compétitif. Quand on est dans cette situation, il est difficile de rattraper le retard. »
La deuxième est d’ordre réglementaire : selon Claire Williams, le règlement était trop complexe pour les ingénieurs de Grove, notamment pour le directeur technique Paddy Lowe.
« Nous avons également eu d’autres difficultés en interne avec le personnel. Nous nous battions tous contre ces règlements techniques très techniques, très complexes, qui devenaient de plus en plus complexes saison après saison, avec lesquels nous luttions et que nous ne parvenions pas à maîtriser chez Williams. »
La troisième tient aux avantages structurels dont auraient bénéficié des rivaux de Williams (Haas et Toro Rosso) en collaborant avec leurs équipes-mères, Ferrari et Red Bull.
« Les pièces listées, qui sont les pièces que vous devez fabriquer vous-même, qui sont ce qui vous définit en tant qu’équipe indépendante, ont perdu beaucoup en importance, avec beaucoup de dilution. Ainsi, d’autres équipes qui étaient dans le sport depuis moins longtemps que nous, qui n’avaient pas les ressources nécessaires [comme Haas], ont pu acheter ces pièces à une équipe beaucoup plus haut placée dans la grille, ce qui leur a permis d’avoir beaucoup plus de succès beaucoup plus rapidement et a presque raccourci le processus. »
« Tout ce genre de choses a juste conspiré pour envoyer Williams en fond de grille. Et une fois que vous y êtes, vous recevez évidemment moins de prize-money, vous avez moins d’intérêt de la part des sponsors, et donc vous avez un budget encore [plus] réduit et vous ne pouvez pas vous en sortir avec des dépenses. Et en Formule 1, si vous avez des problèmes, vous devez être capable de dépenser pour vous en sortir. Et c’est alors que l’année 2020 est arrivée. »
La quatrième explication est ainsi sanitaire et par ricochet économique : la crise du coronavirus a donné le coup de grâce à Williams.
« Au début de l’année dernière, nous avons pensé que nous avions en quelque sorte pris un virage positif. Puis nous avons eu les problèmes que nous avons eus avec notre sponsor-titre, qui ont dépouillé notre budget d’une bonne partie de ses fonds. Et puis la pandémie a frappé. »
« Je pense que j’aurais pu le faire si on m’avait donné plus de temps et si j’avais eu l’argent. Mais nous n’avions pas le luxe d’avoir un énorme sponsor en titre ou un constructeur automobile qui injectait 100 millions dans l’équipe année après année. »
Et selon Claire Williams, c’est bien dommage, parce que Williams était déjà sur une pente positive...
« C’était comme si, oh mon Dieu, sérieusement, nous venions de traverser ces deux années très difficiles, nous pensons que nous avons passé un cap, nous avons ramené l’équipe là où nous voulons qu’elle soit, nous sentons que nous progressons - et nous étions une seconde, une seconde et demie plus rapide sur bien des circuits [en 2020] et cela montre que nous faisions des pas en avant - mais ensuite ces deux derniers types de clous dans le cercueil nous ont vraiment tués. »
« Nous sommes tombés à court de carburant à la fin de l’année 2020 en tant que famille. Et c’était comme si nous devions laisser filer l’affaire familiale sur le moment, et laisser des gens s’en occuper parce qu’ils ont déjà l’argent et qu’ils n’ont pas besoin de chercher des sponsors pour ça ou autre chose - et qu’ils peuvent gagner du temps pour gravir les échelons de la Formule 1. »
« Les trois dernières années de mon mandat ont été incroyablement difficiles. Mais il y a eu des circonstances très atténuantes qui ont fait que nous nous sommes retrouvés dans cette situation lorsque j’ai pris mes fonctions. »
« En fait, ils oublient que lorsque j’ai pris mes fonctions, j’ai hérité d’une équipe qui, pendant les trois dernières saisons consécutives, avait terminé neuvième, huitième et neuvième. J’ai eu l’équipe pendant neuf mois et j’ai réussi à la faire passer en moins d’un an à la troisième place du championnat, deux années de suite. Et puis nous avons eu deux [cinquièmes] places. »
« Ce n’est pas mal pour une équipe qui a toujours été l’outsider, qui avait beaucoup moins de personnes, beaucoup moins de ressources et beaucoup moins d’argent que les équipes contre lesquelles nous étions en compétition. »
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