Budget, F1 2022 : pourquoi Steiner y croit encore pour Haas

Il fait le point sur la situation de l’écurie

Par Alexandre C.

20 août 2021 - 18:33
Budget, F1 2022 : pourquoi Steiner (...)

Haas, comme on pouvait le craindre, vit une saison en enfer : l’équipe est la seule à ne pas avoir pu inscrire de points au classement des constructeurs, et en performance pure, se retrouve loin derrière Alfa Romeo et Haas. Cette année est en vérité une année d’apprentissages pour les deux rookies de l’équipe, Mick Schumacher et Nikita Mazepin, mais aussi de survie budgétaire et de préparation de l’an prochain – car Haas parie beaucoup sur le nouveau règlement.

Tout miser sur 2022 : c’est bien la philosophie de Günther Steiner. Comme il l’a confirmé à Racer, le directeur d’écurie fait du nouveau règlement la lueur d’espoir qui permet de maintenir tout le monde motivé à bord…

« Je suis sûr que nous serons dans une meilleure position l’année prochaine, et on doit probablement passer par là cette année pour être dans une meilleure position. Rien n’est gratuit, et vous devez vous battre pour chaque petit morceau. Et ce n’était pas inattendu, mais quand on y arrive, c’est toujours difficile. Il faut penser à la situation dans son ensemble, sinon on ne peut pas se motiver. »

« Quand la réalité frappe, c’est toujours difficile de vivre avec. Mais vous devez toujours donner le meilleur de vous-même, parce que tous les gars donnent le meilleur d’eux-mêmes. Ils travaillent dur, et vous devez essayer d’en tirer tout ce qui est là, vous devez en tirer des leçons. »

De Grand Prix en Grand Prix, Günther Steiner répète que Haas ne peut viser les points. N’est-ce pas une stratégie de communication déstabilisatrice ?

« Je ne suis pas le type qui va porter un toast et dire des choses qui ne sont pas vraies. L’équipe doit y croire et je pense qu’elle y croit, sinon, pourquoi le ferait-elle ? Et parfois, vous essayez juste de continuer sur votre lancée, et vous espérez que vous avez un bon résultat en vous - aussi petit soit ce bon résultat. Un bon résultat en ce moment... entrer en Q2 une fois a été le point culminant de la première moitié de la saison. Mais c’est pourquoi on court. »

« Par exemple, quand Mick (Schumacher) en Hongrie a eu un accident en EL3, les gars ont essayé juste de préparer la voiture pour les qualifications. Nous n’abandonnons pas pour les qualifications, ils n’abandonnent pas et ne disent pas ’peu importe’. Non, nous essayons de sortir pour en tirer le maximum. Et cela permet à l’équipe de rester motivée. »

« Et je sais que c’est un travail difficile, mais aller là-bas et leur raconter une connerie, ça ne marche pas. Ils savent que je ne vais pas faire ça. Nous pouvons le faire, nous avons juste besoin d’une meilleure voiture. Nous savons pourquoi nous n’avons pas une bonne voiture - c’est parce que nous ne l’avons pas développée l’année dernière. Ce n’est pas un secret. Donc nous devons garder notre foi en nous. »

Sur le plan financier aussi, survivre est difficile : le moindre crash par exemple coûte de l’argent à Haas, soit autant de livres en moins pour développer la F1 de l’an prochain, confirme Günther Steiner. Un nouvel avertissement adressé à Mick Schumacher...

« C’est comme tout le reste. Si vous achetez une nouvelle voiture, vous ne pouvez pas aller dans les meilleurs restaurants tous les week-ends. Vous devez décider où vous dépensez votre argent. »

Pour autant grâce à l’argent frais du père de Nikita Mazepin, la situation financière semble être plutôt saine chez Haas.

« Je suis très heureux, mais se constituer un bon budget ne signifie pas que vous voulez le dépenser pour des choses qui n’améliorent pas les choses. Je vois toujours la dépense du budget comme un investissement - faire quelque chose avec lui qui vous rendra meilleur à l’avenir. »

L’argent frais a notamment permis à l’équipe de construire une nouvelle base d’ingénieurs à Maranello : ce n’est pas un hasard bien sûr puisque cela permettra à Ferrari et à Haas d’échanger encore plus de données que de coutume... au risque de froisser chez McLaren et Renault.

« Nous voyons l’avantage de pouvoir nous concentrer pleinement sur les nouvelles réglementations, absolument. Nous l’avons fait avant, donc j’ai quelque chose avec quoi comparer. Nous l’avons fait en 2015 et 2015 quand nous n’avions pas de voiture. Donc je vois de bons signes, et Simone Resta [le directeur technique] fait un bon travail en réunissant à nouveau une équipe en Italie. »

« Je suis prudemment optimiste pour l’année prochaine que nous serons de retour. Nous ne serons pas de retour comme en 2018 peut-être - je ne sais pas, j’espère que ce sera le cas - mais même si vous n’êtes pas là, au moins si vous pouvez vous battre pour les points comme nous l’avons fait chaque année autre que celle-ci, ce serait un succès à mon avis. »

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