Brown se sert de Netflix pour attaquer RB F1, Mekies lui répond

Faut-il faire évoluer les règlements ?

Par Alexandre C.

2 mars 2024 - 10:58
Brown se sert de Netflix pour attaquer

Zak Brown, le PDG de McLaren F1, a pris son bâton de pèlerin dès avant le début de saison. Le but de sa croisade ?

Dénoncer les liens, qu’il juge trop étroits, entre Red Bull et RB F1. Notamment au vu de la nouvelle « VCARB » qu’il a jugé trop proche de la RB19, celle de l’an dernier…

Le déménagement annoncé de RB F1 près de Milton Keynes (pour les ingénieurs chargés de l’aérodynamique), évidemment, donne du grain à moudre à l’Américain.

A Bahreïn, le dirigeant de McLaren F1 a été relancé dans ses accusations. Persiste-t-il ? Et que demande-t-il précisément à la FIA ? Que Red Bull cède la propriété de son équipe-B ?

Zak commence par arrondir les angles, puis il attaque…

« Red Bull a été formidable pour la Formule 1. Je pense que la Formule 1 a été formidable pour Red Bull. Il n’y a donc absolument aucun problème. Ils organisent des Grands Prix pour nous. Ils ont deux équipes fantastiques. »

« Mais le sport a progressé, nous sommes dans l’ère des budgets plafonnés. Mon problème, comme je l’ai déjà dit, ce sont les règles. »

« Si vous regardez ce qui s’est passé en Ligue des champions, c’était assez controversé, et ils ont dû prouver leur totale indépendance. »

Zak Brown a vu la saison 6 de Drive to Survive ; et il a donc vu que c’était Christian Horner qui avait décidé du retour de Daniel Ricciardo chez AlphaTauri, pas Franz Tost ou Peter Bayer... Du pain bénit pour lui !

« Et quand vous avez le partage des installations... et que vous regardez sur Netflix le directeur de l’équipe Red Bull (Christian Horner) prendre une décision sur le pilote qui ira dans l’AlphaTauri... »

« Quand vous entendez Helmut dire que nous allons faire tout ce que nous pouvons dans le cadre des règles pour rapprocher les deux équipes… »

« Quand vous entendez leur PDG (d’AlphaTauri) dire que nous devons utiliser leur suspension (celle de Red Bull) parce que c’est la deuxième partie la plus importante de la voiture de course, cela ne me semble pas du tout être indépendant... »

« Je suis donc beaucoup plus intéressé par l’indépendance des dix équipes que par la copropriété elle-même, même s’il y a des problèmes de gouvernance et de vote. Vous savez, avec les budgets plafonnés, le PDG (de RB F1) a déclaré qu’aucune équipe n’était rentable. C’est inexact. Lorsque j’ai commencé à travailler en Formule 1, nous perdions énormément d’argent. Grâce à la combinaison des budgets plafonnés, qui ont été mis en place pour assurer la stabilité financière, et du travail acharné de notre équipe commerciale, nous sommes désormais rentables. Nous sommes donc passés de la neuvième place du championnat, où nous perdions énormément d’argent, à neuf podiums l’année dernière et à une entreprise rentable pour nos actionnaires. Cela n’a pas été simple, mais nous l’avons fait à force de travail. »

En clair, Zak Brown demande une égalisation du terrain de jeu : actuellement c’est comme si RB F1 partait avec un but d’avance dans un match de football !

« Dans n’importe quel autre sport, si vous êtes au football et qu’il y a la meilleure équipe et une autre qui a des difficultés, le match ne commence pas à 1-0. Il commence à 0-0 et il faut alors travailler un peu plus dur. Ce sont donc les règles qui me posent problème. »

« Et je pense que 2026 est le bon moment pour s’en occuper parce que le sport a évolué. »

Mekies rappelle l’indépendance de son équipe et brandit l’argument des écarts sur la grille

Directement visé par Zak Brown, que peut répondre Laurent Mekies, le nouveau directeur d’écurie chez RB F1 ? Son équipe est-elle vraiment indépendante ? Peut-il même choisir ses propres pilotes ?

« Nous prenons toutes les précautions supplémentaires avec la FIA pour nous assurer qu’elle n’a aucun doute sur la façon dont nous travaillons dans le cadre de ces règlements. Et j’invite quiconque, s’il a des doutes sur les règlements sportifs, techniques et financiers, à se demander si nous les respectons. Ils peuvent s’adresser à la FIA et lui demander d’enquêter plus avant sur n’importe quoi. »

« Il s’agit de la clarté des règlements aujourd’hui. Je ne dis pas qu’ils sont bons ou mauvais, mais je dis en tout cas que nous opérons en noir et blanc dans le cadre de ces règlements. Les règlements sont-ils adaptés au sport ? Pour nous, ces règlements signifient que nous sommes une équipe indépendante et que tout le développement que nous faisons pour rendre l’équipe plus forte demain avec cet ensemble de règlements, vise à rendre l’équipe plus indépendante. »

Laurent Mekies n’a qu’un mot à la bouche : indépendance ! Même en déménageant de Bicester à Milton Keynes ?

« Nous agrandissons donc l’équipe. Nous développons nos infrastructures. Nous développons nos installations afin d’être de plus en plus indépendants demain, parce que c’est ainsi que nous allons plus vite. Nous sommes ici pour rivaliser avec les neuf autres équipes, qu’elles appartiennent ou non aux mêmes actionnaires. »

« Ensuite, les règlements sont-ils adaptés à l’objectif visé ? Encore une fois, nous avons dit à plusieurs reprises pourquoi nous pouvons aujourd’hui partager certains composants. Nous pouvons partager des éléments afin d’éviter un écart trop important entre les équipes de tête et les deux, trois ou quatre équipes du bas de l’échelle. Et nous partageons certains éléments afin de nous assurer que nous ayons des modèles d’entreprise plus durables pour les gars qui sont au bas de l’échelle. »

Laurent Mekies ne cesse de parler du règlement actuel : cela veut-il dire qu’il serait en faveur de son évolution, comme Zak Brown le suggère, pour 2026 ?

C’est l’occasion pour le Français de brandir une menace : si on casse le règlement actuel, les écarts sur la grille vont grandir entre équipes...

« Maintenant, si le règlement change demain... il y aura une discussion dans le cadre des Accords Concorde, et s’il change demain, si nous pensons que nous ne voulons plus de courses avec des écarts plus rapprochés, qu’il est acceptable d’avoir une grille moins proche, oui (on peut changer le règlement). Et si nous pensons que les affaires vont si bien, que nous demanderons à chaque équipe d’être plus grande demain, oui (il faut changer le règlement). Parce qu’aujourd’hui nous sommes déjà entre 500 et 600 personnes à Faenza. »

« Donc si nous pensons que les équipes de Formule 1 devraient être encore plus grandes parce qu’elles devraient tout faire - les suspensions, la boîte de vitesses, l’unité de puissance - c’est une décision qui serait au niveau des Accords Concorde… et il est étrange d’être aussi optimiste au sujet de l’économie de la F1 des années à venir. »

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