Binotto reconnaît ne pas être à 100 % ‘qualifié’ pour son travail de directeur d’écurie chez Ferrari
Il a dû gérer une ‘douche froide’ dès le début de l’année 2019
Mattia Binotto a vécu une première saison agitée en tant que directeur d’écurie chez Ferrari. Le successeur de Maurizio Arrivabene a dû affronter plusieurs crises : la déception du début d’année, la gestion des deux pilotes, les suspicions de tricherie sur l’unité de puissance…
L’ancien directeur technique a vécu une année de « bizutage » animée. Mais un directeur technique de formation était-il armé pour occuper le poste de directeur d’écurie ?
Par rapport à son précédent poste, quelles ont été les principales différences qu’a noté Mattia Binotto ? A-t-il voulu rendre son management plus humain, et moins technique ?
« Je ne le dirais pas, car je considère que 90 % de l’équipe sportive est composée de techniciens. Maintenant, mon nouveau rôle couvre les 10 % restants : la communication, le marketing, les partenariats, le juridique. Il y a eu juste d’autres domaines qui se sont ajoutés, dans lesquels je suis peut-être moins qualifié. »
« En tant que directeur technique, par le passé, j’avais simplement l’habitude de dépenser de l’argent, maintenant, comme directeur technique, je dois plus penser à faire des économies ou même à générer plus de revenus. »
Quelle est la règle d’or que s’est imposée Mattia Binotto chez Ferrari ?
« Quelque chose qui provient en partie de mes études d’ingénieur, et en partie de ma jeunesse passée en Suisse. Je suis convaincu qu’il est important d’avoir des procédures rigoureuses. C’est ce qui m’aide pour gérer une structure aussi grande que la nôtre. Et d’un autre côté, il est vrai qu’il faut s’occuper des relations avec les individus. Le côté humain, émotionnel, est fondamental. Mais c’est aussi une machine complexe qui doit fonctionner parfaitement. »
« Et par-dessus tout, en F1, tout doit fonctionner de manière efficace et efficiente. Pour être clair, le problème n’est pas ‘comment développer quelque chose avec 1000 chevaux ?’ ; mais : ‘comment le faire avant les autres ?’. Donc il s’agit précisément d’avoir des processus efficients, qui vous permettront d’être plus rapides dans le développement. »
Mais dès le début d’année, Mattia Binotto a eu affaire à sa première crise : alors que les essais de Barcelone furent très prometteurs, Ferrari finit à des années-lumière de Mercedes à Melbourne…
« Après les essais hivernaux, qui s’étaient très bien passées, nous avions beaucoup d’attentes. Mais à la place, nous avons fini par avoir une douche froide. »
« Sinon, il s’agissait de ma première course sur le muret des stands, après 25 années de compétition. Quand j’étais encore un ingénieur moteur, je me disais souvent, ‘tôt ou tard, tu finiras par assister à des courses et tu penseras avoir vraiment raté quelque chose en n’étant pas sur le muretto’… Et j’ai fait à Melbourne mes débuts sur ce muret des stands, où vous avez un point de vue, une perspective, totalement différents que lorsque vous êtes dans le garage de l’équipe. »
Du reste Mattia Binotto regardait souvent, en pleine course, derrière lui depuis le muret des stands, comme s’il cherchait du soutien vers le garage…
« Je ne pourrais dire... Mais mon rôle est aussi de s’assurer que tout fonctionne correctement, donc garder un œil sur le garage est important. Mais c’est vrai, je suis un homme ‘du garage’, et j’ai simplement besoin de jeter un coup d’œil vers les mécanos pour pouvoir dire ce qu’il se passe. C’est plus utile pour moi de garder un œil sur le garage plutôt que de regarder les écrans. »
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