Binotto explique comment Ferrari a pu revenir à ce niveau en F1
"C’est une question intéressante mais aussi difficile"
Mattia Binotto connait enfin une première saison de F1 très compétitive avec la Scuderia Ferrari en tant que directeur d’équipe, une année où l’équipe italienne semble avoir les outils pour les titres mondiaux.
Même si la saison 2022 tourne pour l’instant à l’avantage de Red Bull du côté des points, on sent qu’il ne faudrait qu’un peu plus de réussite à Ferrari et à sa F1-75 pour battre la RB18. Un problème de fiabilité à Barcelone, une météo capricieuse et une stratégie hasardeuse à Monaco ont ainsi privé Charles Leclerc de deux victoires confortables.
Comment Ferrari a-t-elle enfin réussi à revenir au sommet en Formule 1, après des années d’attente et des espoirs douchés comme en 2018 ou 2019 ?
"C’est une question intéressante mais aussi difficile," répond l’Italien, expliquant qu’il y a plus du côté de la transformation de l’équipe que du côté de la technique.
"Les bonnes raisons ne viennent pas de l’aspect technique, que nous avons changé le moteur, et nous avons amélioré notre aérodynamisme. C’est seulement la conséquence de la construction de l’équipe nécessaire pour gagner."
"Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Les efforts déployés depuis 2017 l’ont été étape par étape pour constituer la bonne équipe. Et avec la bonne équipe, vous pouvez atteindre les objectifs et les cibles. Tout est une question d’équipe."
"En tant qu’équipe, nous avions déjà prouvé que nous avions un bon niveau de créativité et étions capables d’interpréter de nouvelles règles," nuance-t-il.
"Et certaines voitures que nous avons fabriquées était bonnes, à part en 2020. La base, en termes de concept et d’idée. En effet, les années suivantes, d’autres équipes ont copié nos solutions."
"Quand j’ai pris le rôle de directeur d’équipe, j’ai dit que c’était une équipe très jeune. Ce n’était pas que nous étions jeunes en termes d’âge - j’avais 50 ans à l’époque. Mais nous étions jeunes dans nos rôles. Nous devions construire l’expérience."
"Ce qui nous manquait en 2017, 2018 et 2019 était que nous n’étions pas capables de développer la voiture."
"En 2017, on a eu des problèmes de fiabilité, on a eu des problèmes avec nos pilotes, mais on avait aussi une équipe pas assez forte en termes de culture et de mentalité. Et en plus, on n’avait pas les bons outils simplement parce que nous avons apporté des développements qui ne fonctionnaient pas comme prévu. Nous étions bons en termes de potentiel mais verts en termes d’expérience et d’outils."
Il y a toutefois eu un gros point noir, au cours de l’hiver 2019-2020, qui semble avoir secoué la progression de la Scuderia. La FIA a annoncé qu’elle était parvenue à un accord en privé avec Ferrari, à cause "de soupçons sur le moteur qui ne fonctionnait pas dans les limites de la réglementation à tout moment". Ferrari a toujours rejeté cette conclusion.
Que peut en dire Binotto maintenant ?
"C’est du passé, je préfère ne plus en parler. Cependant, ce que nous faisions à l’époque repoussait en quelque sorte la ligne des interprétations. En fait, ce n’était pas illégal, ou nous aurions été disqualifiés."
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