Bilan de la saison F1 2022 - Mercedes F1
La chute d’un géant mais des motifs d’espoir
Comme chaque année, Nextgen-Auto fait le bilan de la saison écoulée pour chaque pilote et chaque équipe de F1. Et alors que nous avons déjà traité d’une bonne partie des 20 titulaires, à qui chaque membre de la rédaction a d’ailleurs attribué une note sur 20, il est désormais temps d’évoquer les 10 écuries. Là encore, ces bilans seront publiés aléatoirement.
Depuis le début de l’ère hybride en 2014, Mercedes F1 remportait sept titres pilotes et huit chez les constructeurs en huit saisons. Elle faisait donc forcément partie des favorites à l’heure où la Formule 1 entamait une nouvelle ère avec l’arrivée d’un nouveau règlement aérodynamique, mais une W13 mal conçue et inconstante allait finalement la faire brutalement tomber de son piédestal.
Côté pilotes, George Russell remplaçait Valtteri Bottas aux côtés de Lewis Hamilton. Les deux Britanniques ont formé l’un des meilleurs, sinon le meilleur duo de pilotes de la saison 2022 en termes d’homogénéité et de performances, mais ils ont dû, à l’image de toute leur équipe, revoir leurs ambitions à la baisse très rapidement.
La saison de Mercedes F1 en détail
Dès les essais hivernaux, la nouvelle W13, impressionnante visuellement avec son concept sans ponton, connait un problème qui affecte de nombreuses écuries : le marsouinage, ce phénomène provoqué par le retour de l’effet de sol en F1. Mais l’équipe allemande est de loin celle qui en a le plus souffert, avant de devenir bien plus performante une fois le problème résolu. Mais cela a malheureusement pris du temps.
Le premier Grand Prix de la saison à Bahreïn se termine avec la troisième place de Hamilton et la quatrième de Russell derrière les Ferrari, mais ce bon résultat d’ensemble est dû à l’abandon tardif des deux Red Bull. A Djeddah, le septuple champion du monde est en grande difficulté et ne termine qu’à la dixième place. Russell semble alors déjà prendre le dessus avec sa cinquième place, mais il est juste de rappeler que Hamilton s’est souvent sacrifié au niveau de ses réglages en début de saison afin d’aider son écurie à comprendre ce qui clochait avec la monoplace. Côté résultats et performances, Mercedes F1 s’affiche clairement comme étant la troisième force du plateau, très loin des Red Bull et des Ferrari mais bien devant le reste du peloton.
Après une course difficile à Imola, cauchemardesque même pour Hamilton, le Grand Prix d’Espagne apporte beaucoup d’espoir avec un marsouinage mois dérangeant, qui permet à Russell de mener temporairement la course. Mais les difficultés reviennent de plus belle dès les épreuves suivantes à Monaco et surtout à Bakou, l’équipe allemande ne parvenant toujours pas à comprendre sa capricieuse W13 et la raison qui fait qu’elle alterne le bon et le moins bon.
Il y a du mieux à partir du Canada, peut-être en partie grâce à la Directive Technique de la FIA visant à réduire le rebond des F1. Mercedes semble notamment prendre le dessus sur Ferrari et permet à Hamilton et Russell d’enchainer plusieurs podiums. Ce dernier obtiendra même sa première pole position en carrière à Budapest, mais il est un peu court le lendemain pour empêcher Max Verstappen et Red Bull de confirmer leur domination presque sans partage.
Des progrès impressionnants en deuxième partie de saison
Les espoirs de la Hongrie sont douchés à Spa pour la reprise, la performance était à nouveau décevante. L’équipe de Brackley ne semble ainsi toujours pas trouver la clé pour faire fonctionner sa monoplace sur tous les circuits. Les résultats sont meilleurs à Zandvoort et à Monza où Russell retrouve le podium pour son équipe, avant que la tournée asiatique ne soit plus délicate à Singapour puis au Japon. On commence alors à se demander si Mercedes F1 ne risque pas de connaitre sa première saison sans victoire depuis 2011.
Mais à Austin, Hamilton profite notamment d’un arrêt manqué de Red Bull et Verstappen pour prendre la tête de l’épreuve à 15 tours du but, sauf que le Néerlandais et son équipe sont si rapides qu’ils parviennent finalement à reprendre l’avantage à quelques boucles de l’arrivée. En revanche, la W13 est parfaitement à son aise sur le tracé atypique de Mexico City et la victoire semble enfin jouable à la régulière. Malheureusement, une stratégie sans doute un peu trop frileuse de l’équipe allemande oblige Hamilton à se contenter une nouvelle fois de la deuxième place derrière son rival de la saison 2021.
Puis arrive le Grand Prix du Brésil. Le format Sprint voit Red Bull se perdre un peu dans ses réglages et pour la première fois de la saison, la W13 semble être la meilleure monoplace du plateau. Russell et Hamilton signent le doublé durant le Sprint, avant que le plus jeune des deux Britanniques ne signe sa première victoire en Grand Prix le lendemain, ainsi que la première pour Mercedes F1 en 2022. Après que Verstappen l’a accroché, Hamilton parvient même à remonter jusqu’à la deuxième place, confirmant la fin de saison en force de son équipe qui a plus progressé que quiconque durant cette deuxième partie d’exercice.
A Abu Dhabi, dernière course de la saison, l’équipe allemande a encore un mince espoir de ravir la deuxième place du championnat des constructeurs à Ferrari, mais elle va connaitre son premier abandon mécanique de la saison (!) avec une fuite hydraulique sur la monoplace de Hamilton en toute fin d’épreuve. De plus, une semaine après avoir dominé à Interlagos, elle démontre une nouvelle fois que la W13 est capable du meilleur comme du pire selon les circuits. Elle se contente donc de la troisième place, soit son pire classement depuis 2012. Russell et son coéquipier terminent quant à eux quatrième et sixième du classement respectivement.
De grands motifs d’espoir pour 2023 ?
Après un début de saison très compliqué où elle enchainait les désillusions, Mercedes F1 n’a jamais pesé dans la course au titre et il s’en est même fallu de peu pour qu’elle ne termine l’année sans le moindre succès. Il y a malgré ça des motifs de satisfaction à tirer, car pendant qu’une équipe comme Ferrari semblait peu à peu perdre pied, celle dirigée par Toto Wolff a probablement affiché la courbe de développement la plus impressionnante en 2022. De plus, la très bonne entente affichée par Hamilton et Russell est prometteuse pour la suite.
Il sera difficile de rattraper Red Bull la saison prochaine, malgré la pénalité infligée à l’écurie autrichienne suite au dépassement des budgets capés en 2021, mais Mercedes F1 a prouvé qu’elle disposait des talents nécessaires en interne pour inverser une tendance très négative. Il faudra en revanche que la W14, à l’inverse de sa devancière, lui permette d’avoir une base de travail saine, car si la F1 de cette année a été très rapide à de nombreuses reprises, elle a aussi affiché des limites rédhibitoires sur certains circuits. Pour battre Verstappen et ses troupes, il faudra obligatoirement ne pas connaitre de weekend "sans" en 2023.
Statistiques
3e du championnat avec 515 points
— 1 victoire
— 1 pole position
— 17 podiums
— 6 meilleurs tours
Comparatif entre les pilotes
Course : 11/9 en faveur de George Russell (quand les deux ont terminé)
Qualifications : 13/9 en faveur de Lewis Hamilton
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