Barrichello se souvient d’Imola 1994 et de sa relation avec Senna
Peu de souvenirs, beaucoup d’admiration
Après la disparition d’Ayrton Senna, Rubens Barrichello, alors chez Jordan, était vu comme le possible successeur du Brésilien – ce qui évidemment, n’était pas sans lui rajouter de la pression, une pression « difficile à supporter au début » ainsi qu’il le confie aujourd’hui.
Il faut dire que la relation entre les deux Brésiliens était très étroite. Senna était allé voir Barrichello après son lourd accident du vendredi, à Imola, lors de ce ténébreux week-end de mai 1994. Senna avait aussi aidé le début de carrière de Barrichello en lui donnant quelques conseils sur ses choix d’équipe, comme Rubens l’a rappelé.
Qu’évoque aujourd’hui Senna à Barrichello ? L’ancien pilote Stewart s’est confié à ce sujet…
« C’était un gars différent quand il conduisait. Je l’ai vu conduire des F3000. On pouvait voir quelque chose de différent chez lui quand il conduisait. »
« Il m’a donné quelques conseils. Il est venu une fois une fois à Kyalami, pour ma première course en 1993, dans le garage Jordan, pour m’offrir quelques conseils. Je n’avais pas pu en croire mes yeux. Et il m’a dit : ‘Bienvenue, et si tu as besoin de quelque chose, je serai là pour toi.’ Des petits mots, mais qui ont eu un grand impact. »
Alors que cette relation d’amitié naissait, est arrivé le Grand Prix de Saint-Marin en 1994. Barrichello lui-même fut lourdement accidenté le vendredi…
« Je m’en rappelle très clairement… c’était une longue ligne droite. Et nous n’avions pas une bonne vitesse de pointe avec la Jordan. Je me rappelle en qualifications, j’étais pourtant 8 dixièmes plus rapides, j’étais 5e, c’est ce dont je me rappelle. »
« Puis après, il y a eu le crash. Et ma dernière pensée, ce fut un ‘oups’. C’est mon dernier souvenir… il va se passer quelque chose de mal. »
Les souvenirs de Rubens à l’hôpital sont ensuite assez flous…
« Je ne me rappelle pas de grand-chose. Je ne me rappelle pas du tout de ce jour, quand j’ai vu Ayrton me voir à l’hôpital. J’avais cassé mon nez, j’avais un bras cassé aussi. Mais j’étais OK, rien d’inquiétant pour le long terme. Mais c’était de loin le plus gros crash de ma carrière. »
Le samedi, Rubens se trouvait encore dans le paddock d’Imola. Le premier accident fatal du week-end se déroula ensuite en sa présence…
« J’ai été très chanceux toute ma vie. Je ne me rappelle pas le crash de Roland (Ratzenberger), les sentiments qui étaient ressentis par le paddock ce jour-là. Je ne m’en souviens pas, et je pense que c’est une bonne chose. »
Le lendemain, le dimanche, Barrichello rejoignit Cambridge où il vivait avec plusieurs autres pilotes brésiliens. Il n’était ainsi pas sur le circuit d’Imola lors de ce fatal dimanche de mai, quand Senna perdit la vie. Que se rappelle-t-il de ce jour funeste ?
« Je me rappelle, quand nous avons vu sa tête bouger dans la voiture, nous avions cru qu’il était vivant. »
« Puis j’ai recherché comme un fou un billet pour revenir au Brésil. Pour l’enterrement. »
« L’enterrement, je ne m’en rappelle pas beaucoup. Beaucoup d’images me reviennent, dans une certaine confusion. »