Avec lui, pas de ‘bullshit’ : Vowles, une honnêteté qui paie chez Williams F1
Honnête, humain mais aussi ambitieux
Ancien directeur de la stratégie chez Mercedes F1, James Vowles a fait le grand saut en devenant directeur d’écurie chez Williams.
Mais l’ancien adjoint de Toto Wolff a-t-il toujours rêvé de devenir ‘team principal’ ?
« La réalité derrière ça… je pense que c’est non » a confié le Britannique à Crash.
« J’ai commencé à considérer l’idée vraiment vers 2013, 2014 et Toto y est pour beaucoup. On travaillait très étroitement ensemble. »
Responsable de la stratégie, James Vowles supervisait bien plus que le nombre d’arrêts aux stands de Lewis Hamilton ou Valtteri Bottas en week-end de Grand Prix. Il s’explique.
« La stratégie n’est pas seulement ce que nous faisons avec la voiture le week-end. Elle est devenue ce que nous faisons de l’entreprise, comment investir sur plusieurs années, comment avoir la bonne stratégie sur l’unité de puissance ? »
« Toto, c’est lui qui m’a poussé et m’a dit : "C’est la bonne direction pour toi, d’être directeur d’écurie, mais il faut que tu remplisses ces conditions". C’est à ce moment-là que le projet est devenu un rêve. »
« Son style de communication et le mien sont en fait très similaires, mais c’est une coïncidence. Il est ouvert, il y a de la transparence, une légère dose d’humour pour améliorer les choses - le sien est plus germanique… »
« Je suis quelqu’un qui n’est jamais satisfait. Je veux toujours plus. Mais le fait d’être ici n’est que la première étape du voyage pour moi. »
James Vowles ne fait pas dans le "bullshit" : c’est avec cette même franche transparence qu’il a réussi à convaincre Carlos Sainz de signer chez Williams F1, plutôt que chez Audi...
« Ma plus grande force, je pense que c’est de l’honnêteté brutale. »
« Il y a deux choses : l’honnêteté et la communication qui l’accompagne. »
« Il n’y a pas de façade, il n’y a rien de caché. Je serai aussi ouvert et direct que possible, car cela crée un environnement favorable. »
Le style de management de James Vowles est aussi régulièrement vanté. C’est celui de la confiance, de l’absence de la culture du blâme...
« Je ne suis pas la personne la plus intelligente de la salle. J’en trouve d’autres qui, j’en suis sûr, prendront ma place dans les années à venir. Ce n’est pas grave. Mais entourez-vous de pairs qui vous poussent continuellement, jour après jour. »
« Je me soucie vraiment des personnes qui font partie de cette équipe. Pourquoi font-ils cela ? Pourquoi se lèvent-ils à sept heures du matin et, dans certains cas, voyagent-ils de Londres à Grove ? Qu’est-ce qui les motive ? Et que puis-je faire pour créer un environnement dans lequel ils voudront être, non pas dans six mois, mais dans dix ans ? »
« L’équipe était convaincue que je la soutenais en cas d’échec, que nous gagnerions ensemble et que nous perdrions ensemble. Cela change tout. J’ai grandi dans un environnement où il y avait tellement de reproches autour de vous que c’était terrible, vraiment terrible. Vous arrivez à un certain point où vous vous dites ’trop c’est trop’. Si nous voulons aller de l’avant, nous allons devoir accepter de faire des erreurs et apprendre à nous en servir. »
Priorité pour 2026... quitte à sacrifier 2025 ?
James Vowles, honnêteté oblige, ne l’a jamais non plus caché : Williams F1 met le paquet pour réussir le tournant réglementaire de 2026.
De là une question franche : cela veut-il dire que 2025 sera passé par pertes et profits ?
« Cela ne veut pas dire que nous n’apporterons pas de performances à la voiture dans les deux années à venir, nous le ferons, mais les plus importantes viendront en 2026, 2027 et 2028. »
« Il y a un millier de façons de concevoir une voiture, il faut juste s’assurer que l’on s’oriente dans la bonne direction. Ce n’est pas la décision individuelle d’une personne, c’est celle du groupe. »
« C’est le secret de tout cela. Il s’agit d’indiquer la bonne direction et de faire en sorte que tout le monde veuille aller dans cette direction. »
« Il s’agit simplement de dire, de manière ouverte et transparente, "voilà où nous en sommes, voilà où nous devons être". Le fait est que nous ne sommes pas sur la bonne voie pour y parvenir dans un délai raisonnable, parce que tous les autres se développent et vont de l’avant. »
« Il s’agit de comprendre que nous devons progresser, que nous devons changer et que, même si nous venons d’avancer et que cela nous met mal à l’aise, nous devrons avancer deux fois plus vite demain, et continuer ainsi. »
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