Avec le protocole sanitaire, Green admet que les mécaniciens travailleront bien plus lentement
Un changement de V6, une opération cauchemar ?
Racing Point a pris la piste hier, lors d’une journée de tournage promotionnel, à Silverstone, avec la monoplace de cette année. L’objectif était de permettre à Lance Stroll de se réhabituer aux contraintes du pilotage, et à l’équipe de vérifier le fonctionnement de la RP20 après des mois de confinement.
Mais aussi et surtout, ce test a servi aux mécaniciens pour s’habituer à travailler avec les nouvelles contraintes du protocole sanitaire de la F1, qui sont loin d’avoir des conséquences négligeables dans la promiscuité des garages.
Andrew Green, le directeur technique de l’équipe, a déjà affirmé que Racing Point avait retiré de « grands enseignements » de cette journée de test.
« Il s’agit essentiellement de respecter la distance entre les ingénieurs lorsqu’ils travaillent sur la voiture, de s’assurer qu’ils portent le bon type de protection personnelle, et de voir comment tout cela change effectivement le temps nécessaire pour effectuer le travail sur la F1. »
« Nous ne disposons que d’un certain temps, en week-end de Grand Prix, pour travailler sur la voiture. Nous avons des couvre-feux en place, nous devons donc maintenant examiner le temps qu’il faut pour changer et modifier des pièces sur la voiture – par rapport à une situation normale -, de voir comment alors reprogrammer ces opérations pour s’assurer de faire tout ce que nous devons faire pendant un week-end de course, sans briser les règles de couvre-feu. C’est une grande partie de ce que nous avons essayé d’apprendre hier. »
Car bien sûr, en respectant tous les protocoles en place, les mécaniciens sont ralentis dans leur travail. Changer d’unité de puissance en plein week-end de Grand Prix sera ainsi une opération bien plus lente que l’an dernier…
« Nous espérons que nous n’aurons pas à nous précipiter pour réaliser ce genre de changements » dit ainsi craindre Andy Green.
« En fait, seuls certains membres de l’équipe peuvent travailler sur la voiture à un moment donné, ce qui limite vraiment la vitesse à laquelle on peut changer le groupe motopropulseur. Donc, selon le moment où le changement d’unité de puissance est nécessaire, cela va être très difficile. »
« Et nous avons deux pilotes qui doivent être conscients que s’ils abîment beaucoup la voiture en essais libres, les réparations pourraient prendre beaucoup plus de temps [en raison du respect des contraintes sanitaires]. Je pense qu’ils en seront bien conscients. »
De fait, une panne de moteur en EL3 devrait condamner bien plus souvent qu’en 2019 une voiture à manquer les qualifications…
Racing Point a donc pris de l’avance sur le respect de ces protocoles. Faut-il d’ailleurs s’attendre à ce que certaines soient bien plus en mesure que d’autres de le respecter ?
Andy Green imagine ainsi des différences, mais peut-être pas massives, entre les équipes les plus efficaces, et celles qui le seront moins.
« Vous pouvez essayer de faire ce travail à l’usine si vous le souhaitez. Nous essayions juste de le faire dans un environnement vivant. »
« Nous n’avons en aucun cas mis en place tous nos protocoles. C’était vraiment une matinée d’apprentissage avec une courbe d’apprentissage très raide. Nous apporterons les modifications nécessaires au cours des prochains événements. »
« Nous apprenons encore, mais cela nous a permis de nous rendre compte à quel point les week-ends de course seront difficiles pendant que nous essaierons de faire tourner la voiture. »
« Certaines équipes adopteront des approches différentes. Tout le monde ne travaille pas avec des moteurs Mercedes, je n’ai aucune idée du protocole pour un moteur Renault ou un moteur Ferrari. Il va donc y avoir des différences et nous essayons de nous adapter avec l’équipe avec laquelle nous travaillons. Les équipes vont donc avoir des approches différentes, c’est sûr. »
« Peut-être que certaines équipes finiront par être légèrement plus efficaces grâce à la façon dont elles ont adopté tous les protocoles qu’elles ont adoptés. Mais nous avons un ensemble de protocoles sur lesquels nous devons travailler et nous allons nous adapter et faire de notre mieux. Nous ne pensons pas que ces protocoles vont nous désavantager de manière significative. C’est à peu près la même chose pour tout le monde, donc nous ne sommes pas inquiets. »
« Ce que vous ne voulez pas faire, c’est essayer d’en faire trop en un week-end seulement. »
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