Avec l’A523, Alpine F1 veut combler un ’écart monumental’
Laurent Rossi promet "une monoplace sainement développée"
Alpine F1 présente ce soir son A523 à Londres, la dernière monoplace de la saison 2023 qu’il nous reste à découvrir.
Avant ce lancement, Laurent Rossi, le PDG d’Alpine, s’est confié au Parisien concernant ses attentes pour l’année à venir. Après avoir fini à la 4e place du championnat, il va maintenant falloir réduire sérieusement l’écart sur le top 3 pour viser à terme les titres mondiaux dans le laps de temps de 100 courses qui avait été fixé il y a un an.
"Je pense que nous serons prêts, et même un peu en avance sur ce plan. Nous avons un plan de progression constante, et nous voulons le faire de manière raisonnée. Notre envie est d’être à nouveau une écurie crédible. Au vu de nos précédents résultats au classement des constructeurs, c’est au moins une 4ème place cette année, et c’est non négociable. L’écart qui nous sépare des trois autres est monumental. Mais l’écurie a notablement progressé. Dans un premier temps, l’objectif est de se rapprocher de Mercedes et de distancer McLaren."
Pour cela il faudra compter sur une A523 en net progrès et surtout plus fiable en termes de moteur. Comment s’est passé l’hiver de ce côté ?
"Nous sommes dans les temps. Nous travaillons sur la nouvelle monoplace depuis quelques semaines. On ne l’imagine pas forcément de l’extérieur, mais toute cette période de préparation, ce sont pratiquement les moments les plus importants d’une saison de Formule 1. Il y a beaucoup de validations théoriques sur ordinateur, ce qui implique une incertitude. L’an passé, nous étions arrivés en ordre dispersé. Lors des essais à Bahreïn, 75% des situations seront vues grâce à notre nouveau banc moteur qui permet de tester le moteur avec le châssis. Pour toutes ces raisons, nous arrivons avec une monoplace sainement développée."
Un nouveau duo de pilotes français pour emmener l’équipe
L’autre grosse nouveauté chez Alpine F1, c’est l’association de deux pilotes français, Esteban Ocon étant rejoint par Pierre Gasly. Alors que l’équipe française venait de perdre Fernando Alonso puis Oscar Piastri, Laurent Rossi admet qu’Enstone s’en tire finalement très bien.
"L’arrivée de Pierre, c’est presque comme si nous avions remporté une coupe. Au départ, Pierre n’était pas un véritable candidat pour le baquet de Fernando. Nous pensions qu’il était coincé avec Red Bull. D’autre part, ce n’était pas une obligation d’avoir un Français. Ce qui nous intéressait en premier lieu, c’était un pilote capable de finir régulièrement entre la 3ème et la 8ème place, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde. Comme nous sommes dans une logique de croissance permanente, nous voulions également quelqu’un de suffisamment jeune et capable de développer sur la durée la monoplace. A un moment, nous avons envisagé d’attendre un an de plus pour avoir alors un panel plus important mais , dans l’absolu, ce n’était pas l’idéal. Nous nous sommes aperçus assez rapidement que ce serait mieux de faire libérer Pierre de son contrat qui le liait avec Red Bull. Et eux savaient très bien qu’ils le pénaliseraient plus en le gardant."
Les deux pilotes se sont affichés ensemble à plusieurs reprises lors d’évènements cet hiver. De quoi espérer que les deux Normands aient mis les choses à plat de leur côté pour repartir sur une relation saine après des années à ne plus (trop) se parler ?
"On en peut pas être certain à 100% que la concurrence sera saine. A-t-on encore autour de nous beaucoup d’amis de notre enfance ? Ce sont des compétiteurs et on perd cet esprit de la gagne si on n’a pas envie de battre l’autre. Je dirais que leur rivalité est exacerbée. J’attends qu’ils passent le cap et que cela ne devienne pas une cour d’école. Tout le monde s’attend à ce qu’il y ait de l’eau dans le gaz, au détriment de l’équipe. Si cela arrive, je ne serai bien sûr pas content mais j’ai toute confiance en eux. Après, c’est une fierté pour le groupe que d’avoir deux pilotes français. Le fait qu’ils soient tous les deux Normands, dans une écurie historiquement de la même région, ne fait qu’ajouter du charme. Je veux vendre cet ADN jusqu’à plus soif."
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