Aston Martin, Williams F1… Wolff récuse des conflits d’intérêt dans ses investissements

Il est avant tout un entrepreneur

Par Alexandre C.

16 août 2020 - 14:35
Aston Martin, Williams F1… Wolff (...)

Toto Wolff est connu pour être le directeur de Mercedes F1, mais il est aussi un homme d’affaires, qui a investi dans Aston Martin (le groupe automobile possédé en partie par Lawrence Stroll) et dans Williams (il a toujours gardé ses parts dans l’équipe, comme l’a révélé récemment Claire Williams). Sur son temps libre, Toto gère aussi plusieurs jeunes pilotes du programme Mercedes…

Alors que Racing Point deviendra Aston Martin F1 l’an prochain, ce mélange des genres n’est-il pas en passe de devenir un conflit d’intérêts ? La maison-mère de Mercedes n’est-elle pas gênée de voir son directeur d’écurie investir dans la concurrence ? Toto Wolff ne devrait-il donc pas se concentrer sur sa tâche chez Mercedes – alors que son avenir même est en suspens - ?

Le principal intéressé se défend : il est un entrepreneur avant tout…

« Moi, en tant qu’entrepreneur, ce que j’ai toujours été, j’ai des intérêts dans certaines relations indirectes avec des acteurs de ce sport. Il y a un point essentiel avec moi : quand j’ai rejoint Mercedes, j’ai décidé, et c’était une discussion intense avec Mercedes, de tout faire dans l’intérêt du sport. »

« Donc, pour clarifier : j’ai vendu les actions Williams mais je les ai récupérées parce qu’elles étaient détenues sous séquestre et que le dernier paiement n’a pas été effectué. Ce n’est pas quelque chose que je voulais et j’ai dit clairement à Mercedes que ma principale priorité avec ces actions est de les vendre. Le processus engagé par Claire et l’équipe est donc quelque chose que j’apprécie vraiment car il me permet de vendre ces actions. C’est la première chose. »

« Numéro deux : l’investissement d’Aston Martin est minuscule. J’ai acheté quelques actions dans une société automobile qui ne possède pas de participation directe dans une écurie de F1, mais qui se contente de faire la promotion de la marque sur la voiture Red Bull cette année et sur la Racing Point l’année prochaine. Je considère que c’est un bon investissement - j’aime les produits, la nouvelle équipe de direction est fantastique. Et je n’ai pas de siège au conseil d’administration, ce qui a été convenu avec Daimler, et aucune autre participation. Je ne suis pas consultant, j’observe simplement de loin ce qui se passe. »

« Et sur la gestion des pilotes : je me suis abstenu de toute gestion directe. Tout cela se passe sous la direction de Mercedes Grand Prix, de l’équipe de Formule 1 Mercedes. Nous avons essayé, comme toute autre grande équipe, de vraiment regarder les talents qui émergent du karting, et comme Ferrari, qui a développé ses activités dans le programme junior, et qui a quelques jeunes pilotes très prometteurs qui montent, nous l’avons fait il y a quelques années. Red Bull l’a fait. »

La conclusion de Toto Wolff est donc claire...

« Il n’y a pas de conflit d’intérêts. Mais je comprends que cela énerve certaines personnes et parfois il est important de reconnaître cela, de parler de la perception que les gens peuvent avoir, et c’est ce que je fais. »

Du côté de Mattia Binotto, qui est lui concentré 100 % sur Ferrari, les multiples investissements de Toto Wolff posent-ils problème ?

« Je pense que ce n’est pas la première fois que dans notre sport automobile ou dans le sport en général que cela arrive. Il y a des gens qui ont des intérêts dans des entreprises associées ou autres. Il est donc difficile pour moi de juger, mais pour moi, le plus important est qu’il existe un ensemble de règles qui garantissent qu’il n’y a pas de conflits d’intérêts et s’il y en a, ce n’est certainement pas à moi de juger, mais quelqu’un doit le faire. Pour le moment, il n’y a pas eu de conflits d’intérêt qui ont été soulevés et donc finalement, il n’y en a pas. »

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